Existe-t-il des limites à la connaissance scientifique d'un être vivant ?
Publié le 24/03/2004
Extrait du document
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Du point de vue formel : «est-il» est la question philosophique par excellence, elle demande la recherche d'une définition ou essence.
Il s'agit de savoir si le lien entre «vivant» et «entièrement connaissable» est légitime,s'il existe ou non.
Problématisation :
«Puisque le savoir et la science arrivent, pour toutes les voies de la recherche dont il y a principes, causesou éléments, en acquérant la connaissance de ceux-ci [...], il est clair que pour la science de la nature aussi, il fauttenter de déterminer d'abord tout ce qui concerne les principes.»
C'est ainsi qu'Aristote ouvre sa Physique (en 184a10).
Il considère la science de la nature comme une autrescience, et nous demande de procéder de la même façon : rechercher les principes, pour pouvoir étendre sacompréhension à tous les phénomènes.
Mais le vivant est-il entièrement connaissable ? Le problème n'est pas de cedemander s'il y a un sens à tout connaître, mais de voir si le vivant n'enveloppe pas de spécificité capable de faireobstacle notre connaissance : Y a-t-il quelque chose qui nous échappe dans le vivant ? Après avoir examinél'étendue spatiale et temporelle du vivant, nous nous interrogerons sur la complexité de ses principes, avant de voirsa dimension réflexive en l'humain.
Plan suggéré :
I – Le vivant dans le temps et l'espace.
· Commençons par ce qu'il y a de plus lointain et extérieur à nous dans le vivant : faisons l'hypothèse d'extra- terrestres.
L'espace, même s'il n'est pas infini (il n'y a pas de certitude à ce sujet), est en pratique inexplorabledans sa totalité.
Le temps que nous mettions au point une technologie suffisante, des cultures extra-terrestresont le temps de disparaître.
· Dans le temps, maintenant : l'étude de formes de vie futures est évidemment impraticable.
Mais les formes de vies passées témoignent par des fossiles.
Problèmes : il est avéré que sur un grand nombre d'espècescomposant un écosystème, seul un tiers ou un quart d'entre elle laissent des fossiles.
C'est que le squelette doitse décomposer sans laisser aucune trace : chaque résidu fossile est dû aux circonstances exceptionnelles de lamort d'un spécimen (pris dans la glace, dans la sédimentation d'un cours d'eau, ou dans un désert si stérile quele squelette se conserve).
Transition : Nous voyons ainsi que ces limites nous font apparaître l'impossibilité de connaître la véritable totalité du vivant dans l'univers.
Nous devons donc nous tourner vers ce qui est entièrement observable.
II – La connaissance des principes du vivant.
· Selon Aristote ( De l'âme , livre II), les être vivants ont pour principe des âmes, dont les spécificités sont différentes selon qu'il s'agisse d'unvégétal, animal ou humain.
C'est que l'âme est un principe d'animation, unmoteur chez les Grecs, et nullement la partie immatérielle de moi-mêmequi devra rendre des comptes à Dieu.
Mais l'âme, posée comme cause dumouvement autonome, est une théorie qui ne peut être vérifiée.
· Selon des biologistes plus récents tels que Darwin, les vivants ne sont pas figés dans le temps, mais ils évoluent (phénomène tout à fait ignoréd'Aristote).
Cette évolution a deux principes : a) la sélection naturelle , qui n'est pas, comme on la caricature, la survie du plus fort, mais du plusapte à se reproduire, ce qui n'est pas le même chose (le paon qui fait lemieux la roue est celui qui se reproduit le plus et a le plus dedescendants, mais faire la roue ne participe pas de sa force ou de sarésistance aux prédateurs.) b) la mutation , dont Darwin postule la nécessité avant la découverte des gênes.
Des caractéristiqueslégèrement différentes de celles de l'espèce originaires apparaissentspontanément chez un individu.
La sélection décidera de l'avenir de cettemutation.
Mais si la sélection est un fait, des incertitudes demeurentquand au processus exact de la mutation : est-ce réellement une loterie ?Ou est-elle produite par un effort d'adaptation de l'individu ?
Transition : On voit que l'on a affaire à autre chose que la simple étendue du vivant.
On est plus près de la volonté d'Aristote de comprendre les principes de la chose.
Nous avons en même temps mis le doigt sur ce qui pourrait nousrendre le vivant difficilement connaissable : son évolution.
Puisque le vivant évolue, nous voyons en quoi saconnaissance devient complexe.
Cela ne doit pourtant pas décourager de découvrir des lois du vivant, même chezun animal qui s'est considéré longtemps comme un sommet de l'évolution.
III – Le vivant réflexif
· On concède que l'être vivant est le seul vivant à réfléchir, c'est-à-dire qu'il peut revenir sur ses expériences.
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