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Examinez la valeur de cette remarque du peintre Georges Braque « L'art est fait pour troubler, la science rassure » ?

Publié le 10/02/2004

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braque
En face de cette fonction, pour ainsi dire affective, de l'art, comment la science peut-elle rassurer? C'est qu'au lieu de nous introduire dans le monde de la passion et des violences individuelles ou collectives, elle ramène au contraire à l'unité la diversité des sensations, subordonne les phénomènes à la loi. Bref, elle institue ou rappelle plus strictement l'ordre dans le chaos des apparences et, en quelque sorte, rejette d'abord à l'objet les impressions subjectivement éprouvées. En somme, par l'effort et la construction objective, la science apporte l'assurance d'un univers rationnel, lequel permet de prévoir l'action humaine et de pourvoir aux besoins. C'est par la science surtout que l'homme surmonte le sentiment d'écrasement qu'il pouvait éprouver en face de la nature et lui substitue la conscience d'une certaine familiarité. C'est par elle, selon le mot de Claude Bernard, que l'homme devient le contremaître de la création.Ainsi, quand on considère les origines de l'art, ce à quoi il se rattache en l'homme et, par ailleurs, les postulats de la science, les mécanismes de son progrès, il semble bien, en effet, que se justifie le mot de Braque, au moins sous cette forme : l'art trouble, la science rassure; ou : l'art fait la part du trouble, la science celle de l'assurance. Mais encore faut-il examiner si cet art qui trouble, n'est fait que pour troubler, si cette science qui rassure, le peut faire indéfiniment. Pour obtenir la suite et la fin de ce devoir un second et dernier code PassUp vous est demandé. CITATIONS: « L'âme de l'artiste, si elle vit vraiment, n'a pas besoin d'être soutenue par des pensées rationnelles et des théories.
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« B) Certes l'art a sa source dans l'affectivité, mais aussi il lui fait un sort.

Le propre de l'artiste n'est pas alors,seulement, d'exprimer son trouble.

Par le fait même que — volontairement ou non — il l'exprime, il en fait un objet ouoeuvre d'art, il s'en libère non pas peut-être en s'apaisant, mais en établissant en lui quelque principe d'accord, au-delà.

Certes le refus de la consolation pouvait apparaître comme caractéristique de certaines formes d'art,aujourd'hui comme à l'époque romantique.

Mais l'oeuvre d'art, comme telle, apporte au public, en même temps, letrouble et la solution de ce trouble dans la mesure où elle provoque et nourrit le sentiment esthétique.

On peutparler en ce sens d'un art consolateur, et la divine musique, comme dit Romain Rolland, nous rend l'harmonie par lapurification de nos propres passions.

Ici, l'art rassure.Par contre la science, n'est pas toujours aussi rassurante que Braque le veut bien dire.

Sans s'arrêter à l'usagequ'on en peut faire — et qui peut favoriser aussi bien l'ordre et le désordre, le moral et l'immoral — on sait que larecherche passe par des crises qui nous font douter périodiquement et de nos conceptions objectives et de lapuissance de nos moyens.

Ce qu'on a appelé la crise de la physique contemporaine, par exemple, a jeté dans ledésarroi une humanité savante, trop rapidement rassurée au siècle dernier par ses propres découvertes.

Nous nesommes plus si certains aujourd'hui que la science exprime un ordre réel, encore que l'esprit continue à l'exiger d'elle.Nous nous demandons si elle n'est pas une interprétation, parmi bien d'autres, d'une réalité dont l'essence nouséchappe à jamais.

Et l'on s'est effrayé non seulement des aperçus que la science découvre, mais encore desmystères qu'elle garde cachés.

Aussi voit-on qu'il est, à de certains moments, possible de retourner la formuleconsidérée et de dire qu'il y a bien quelque chose dans l'art fait pour nous rassurer, tandis que la science estsusceptible de troubler les esprits, d'éveiller, par une sorte de retour à la subjectivité, les maux de l'incertitude et dela crainte.En fait, l'homme est à la fois sensibilité et raison; il se jette avec la même passion dans les voies de la connaissanceet dans celle de l'expression.

Dans l'un et l'autre cas il construit simultanément l'être de l'objet et l'être de soi-même.

La nature est à la fois ce qui sollicite la curiosité et le désir, mais elle est encore ce qui est soumis àl'investigation scientifique et à l'inspiration artistique.

Dès qu'il vient à concevoir ou à représenter le monde, l'hommen'est plus que tension, effort, adhésion en face d'une nature dont il ne peut pénétrer le secret qu'autant qu'il seprojette en elle.

En ce sens, le savant et l'artiste créent les conditions vraies d'une expérience factice : leurattitude, à la fois trouble et troublante, ne rassure que dans la mesure même où elle s'affirme et porte les résultats.Cependant l'artiste n'offre jamais qu'une apparence solitaire, tandis que le savant transforme ides présomptions enévidence par les mécanismes de la preuve : et voilà pourquoi, si l'on veut, l'art est toujours inquiétant, tandis que lascience, en confirmant des retours attendus, nous installe dans le prévisible.

INTRODUCTION : « L'art trouble, la science rassure » Braque La première chose qui nous vient à l'esprit est bien entendu de confirmer cette phrase de Braque, car la science a àpremière vue pour but d'expliquer les phénomènes qui nous entourent et ainsi justifier ce qui se produit autour denous.

Elle rassurerait alors.

A l'inverse, l'art nous plonge dans une autre dimension, dans la définition le but est deproduire un résultat non naturel et donc artificiel, et qui doit susciter par leur aspect une appréciation esthétiquepositive.

La beauté de l'œuvre a parfois quelque chose d'inexplicable qui nous égare, qui nous trouble pour reprendreBraque.

Nous devrions donc confirmer l'opinion de Braque ? Il convient de bien évaluer dans quelle mesure l'on peutdire que l'art trouble ou que la science rassure. I> LA SCIENCE 1) La science en général Finalement, on ne va pas simplement se demander si la science rassure mais dans quelle mesure elle nous rassure ouéventuellement nous trouble car nous allons voir que cela peut-être le cas.

La science est parfois placée au cœurde doctrine.

C'est le cas du scientisme.

Cet exemple va nous permettre de montrer que la science n'est peut êtrepas si exacte que certains le prétendent.

Cette doctrine impliquait pour les adeptes de tout concevoir par desraisonnements scientifiques, y compris la pensée humaine, ou la poésie par exemple.

Cela les oblige à réfuter lanotion de pensée d'esprit, d'illusion, le sentiment… les poussant à réfuter leur existence feignant ne les avoir jamais. »

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