Examinez cette définition de l'intelligence, proposée par Claparède : « La capacité de résoudre par la pensée des problèmes nouveaux ». ?
Publié le 10/02/2004
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Sujet 4056 Examinez cette définition de l'intelligence, proposée par Claparède : « La capacité de résoudre par la pensée des problèmes nouveaux ».
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Certes dans toute relation effective, entre un vivant et son milieu par exemple, il y a, pourrait-on dire, del'intelligence pour autant que cette relation se traduit par la création d'un équilibre; et c'est en cela qu'il estloisible d'affirmer que I'univers est pétri de pensée ou de finalité, alors synonyme d'intelligence.
Mais Claparèdese place, plus étroitement, au niveau de l'étude psychologique et se propose de distinguer sur le fond habituelde la pensée, au sens large du terme, des conduites inédites au cours desquelles la conscience d'une situationtrouve les instruments de la solution, au-delà bien entendu des comportements automatiques.
Ainsi la réactiondevient action, lorsque l'intuition de la difficulté structure, en quelque sorte, une activité dont ledéveloppement apparaît comme le fait d'une volonté.
Cette volonté tente un choix et le soutient par uneattention aux aguets, un jugement qui ne cesse de s'exercer sur les modalités du faire, en une sorted'invention.
La pensée dont parle Claparède est donc bien une attitude originale; non pas une penséequelconque, mais une pensée caractérisée par la conscience et la volonté, l'affirmation de tous les élémentssusceptibles d'être hiérarchisés par cette pensée elle-même.
Elle seule serait intelligence.Que l'on insiste sur la forme pratique ou l'aspect spéculatif de l'intelligence, toujours celle-ci se trouvedistinguée des autres mouvements capables de résoudre des problèmes, en ce sens qu'elle inaugure dessolutions qui ne sont possibles tout à fait que par la conscience de ce qu'il y a à faire.
Elle se manifeste sous laresponsabilité du sujet qui résoud le problème en tant qu'être intelligent, soit en faisant appel à desacquisitions antérieures (mais non pas exclusivement destinées à faire face à la situation actuelle :connaissances, méthodes, outils), soit en inventant la solution qu'il sera capable de reconnaître commesolution, en relation avec les moyens employés.
En ce sens, l'intelligence est non seulement ce qui fait, maisce qui rend compte du faire.
Lorsque le vieil Anaxagore dit que « l'homme est intelligent parce qu'il a une main», il attire certes l'attention sur l'importance du faire, sur le rôle de la manipulation, de l'activité qui transforme.Mais le propre de cette activité et ce par quoi elle suscite l'intelligence, c'est qu'elle éveille la conscience, lechoix manifesté par l'effort d'adaptation, de rectification.
La main transforme véritablement parce que l'espritdont elle attire l'attention finit par la guider, par utiliser des initiatives hasardeuses, ou même des maladresses.C'est pourquoi, évoquant le savant expérimentateur, Claude Bernard juge inséparables la tête et la main.
Demême, Valéry, après avoir signalé que la pensée et la main sont rivales chez l'artiste, ajoute : « L'une n'est riensans l'autre ».
Or, en cela l'intelligence n'apparaît pas comme une aptitude distincte, mais comme une activitéactuellement organisatrice qui juge, décide, donne suite en subordonnant et coordonnant.
Enfin, l'intelligenceest capable de se détacher de l'objet, de faire intervenir des abstractions : aussi Bergson voit-il en elle unecréatrice d'outils et, mieux encore, d'outils à faire des outils.
L'entendement y joue un rôle capital, utilisant sonmatériel de catégories, d'idées, d'associations conceptualisables.
Ni l'instinct, ni l'habitude, ni l'action manuelle hasardeuse quelque efficace qu'elle puisse être, ne sont capablesde se penser comme tels.
La pensée au contraire est, selon le mot d'Aristote, la pensée de la pensée.
Aussiprenons en ce sens le mot de Claparède et disons que l'intelligence résoud en les pensant, c'est-à-dire enconscience, des problèmes qu'une aveugle activité ne saurait ni poser ni résoudre dans leur nouveauté.
Elle lefait sous la responsabilité du sujet qui confronte les moyens et les fins, quelques épaisses que soient d'abordles nuées où s'esquissent les solutions..
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