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ETUDE DE TEXTE Platon, Gorgias. (Extrait d’un dialogue entre Calliclès et Socrate) : les faibles, les forts et les lois

Publié le 28/02/2012

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Depuis sa création, l’homme a réalisé qu’il avait besoin d’une certaine autorité le gouvernant pour mener une vie « bonne «. Or il existe des autorités différentes selon chaque pays. Mais existe-t-il une justice universelle pour tout le monde ?

                 Ce texte, écrit par Platon (427-347 avant J.-C.), est un dialogue entre Calliclès et Socrate qui a pour thème la justice en soi selon la pensée de Calliclès. Il pose la question suivante : la justice en soi doit-elle être liée aux lois de la nature ? A cette question le protagoniste, Calliclès, répond que la justice en soi ne peut pas être liée aux lois de la nature car les hommes ne sont pas tous égaux puisqu’il est injuste que ce soit les faibles qui décident des lois. On peut diviser ce texte en quatre parties distinctes : premièrement, il pose une affirmation : les faibles établissent les lois dans leur intérêt pour se sentir égaux aux forts. Dans un second temps, il illustre son affirmation par un exemple : la question de l’égalité des hommes est au cœur du débat.

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« Calliclès commence par poser une affirmation : ce sont les faibles qui établissent les lois dans leur intérêt pour se sentir égaux aux forts. Calliclès affirme avant tout considère la masse des gens comme « faibles » ; on ne se doute pas qu’il y a déjà des différents au sein d’un même peuple à cette époque.

Le personnage de Calliclès est avant tout présenté comme un sophiste, terme qui désigne à l’origine un orateur et un professeur d’éloquence de la Grèce antique, dont la culture et la maitrise du discours en font un personnage prestigieux dès le Vème siècle avant J.-C.

(en particulier dans le contexte de la démocratie athénienne), et contre lequel la philosophie va en partie de développer.

Il s’oppose donc aux lois de la Cité au nom d’une morale aristocratique reposant sur une discrimination entre les « forts » et les « faibles ».

Ses thèses s’opposent frontalement à celles défendues par Socrate.

On peut s’étonner qu’un tel jugement soit possible dans la civilisation grecque mère de la démocratie.

Calliclès s’opposerait-il à la démocratie ? Il est tout d’abord question de « faibles, la masse des gens ».

Le terme « faibles » est directement opposé aux « forts » ; Calliclès dénonce sans retenue la faiblesse de la masse donc de la majorité des gens du peuple envers qui il n’a aucune reconnaissance.

Mais pourquoi cette méprise envers les faibles ? Est-il fort ? Comment se différencie-t-il d’eux ? Il affirme (« j’en suis sur ») que ce sont eux qui « établissent les lois ».

Ce sont des lois qui sont établies selon le droit positif : l’ensemble des règles juridiques établies (posées) par un Etat. On va donc parler de loi positive qui est la loi mise en place pour un peuple et par son gouvernement.

Dans la logique des choses, cette loi positive doit s’associer à la loi naturelle qui est la norme universelle de justice, un ensemble de lois supérieures aux lois « posées » par la volonté humaine.

Or pour Calliclès ces lois positives sont arbitraires car elles profitent à celui ou à ceux qui les ont établies puisque c’est « en fonction d’eux-mêmes et de leur intérêt personnel que les faibles font les lois ». Si les faibles font les lois, en quoi sont-ils encore faibles et différenciés des forts ? L’affirmation que pose Calliclès reste toutefois difficile à interpréter pour le lecteur, c’est pourquoi il ne se presse pas de l’illustrer avec un exemple. Ce serait donc les faibles qui ont le pouvoir d’établir la justice, mais en quoi leur justice est « juste » ? C’est pourquoi ils se justifient en affirmant que la question de l’égalité des hommes est au c œur du débat. Pour affirmer leur égalité, les faibles « veulent faire peur aux hommes plus forts qu’eux et qui peuvent leur être supérieurs » puisque la loi positive veut que les hommes soient tous. »

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