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Etude de texte : la Nouvelle Héloïse de Rousseau

Publié le 21/10/2014

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Dans ce passage de la Nouvelle Héloïse, Rousseau s'oppose à l'opinion publique concernant le désir. Il cherche alors à se justifier puisque sa thèse affirme bien que le bonheur réside dans l'attente et non dans l'acquisition du désir. Dans ce texte, Rousseau exprime un paradoxe : Ne sommes-nous pas plus heureux en ne possédant rien ? Cette question est répondue en quatre différentes parties. La première partie, allant de « Malheur » jusqu'à « heureux », montre l'avis de l'auteur sur la question du désir. La deuxième commence l'explication de sa thèse en exposant l'effet ressenti dans l'attente du désir, de « En effet » à « sa passion ». Dans la troisième partie, en revanche, il expose les effets de la réalisation du désir, qu'il juge péjoratif de « Mais tout ce prestige » a « ce qui n'est pas [...] ». Enfin dans la dernière partie, les deux dernières lignes, Rousseau fait le lien avec la condition de l'homme. Nous verrons l'avis de Rousseau sur la question, sur la félicité de l'homme à travers le non-accomplissement de ses désirs. Tout d'abord, les deux premières phrases du texte exprime l'idée de Rousseau, pourtant paradoxal. « Malheur a qui n'a plus rien à désirer ! » apparait comme une provocation, un terme fort, « Malheur » mis en accroche du texte. Quant au sens de cette phrase, il est clair : la satisfaction nous amène le malheur. Par cette phrase, Rousseau se met à dos l'opinion publique, qui définit pourtant le désir comme un manque, donc l'absence de désir signifierait le bonheur complet, puisqu'il n'y a manque de rien. Dans la suite, il expose un rapport : ne plus rien avoir à désirer, c'est perdre « pour ainsi dire tout ce qu'il possède ». Ici aussi, l'opinion de Rousseau est en désaccord avec la pensée courante, puisque ne plus rien désirer, c'est tout avoir, être pleinement satisfait. Or, le philosophe du XVIIIème siècle pense que ne plus rien désirer, c'est tout perdre. Il n'explique pas encore son raisonnement, il ne fait qu'évoquer sa thèse. Par la phrase qui suit, il parle de la satisfaction, du plaisir ressentit à l'attente et à la réalisation du désir. Selon lui, le plaisir est plus fort avant que le désir soit réalisé, « on n'est heureux qu'avant d'être heureux ». L'accès au bonheur couramment accompagné de plaisir serait en réalité source de malheur, de souffrance, de tromperie. Sa thèse, en plus d'être contradictoire à l'opinion publique, contredit aussi Spinoza, pour qui la réalisation du désir est source de plaisi...
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« l’imaginer.

L’imagination est une faculté subjective, ma représentation de l’objet de mon désir peut ne pas être la même que la représentation de quelqu’un d’autre du même objet.

Les propriétés que je lui attribue sont propres à moi, et même s’il ne m’appartient pas, ce que je m’imagine m’appartient.

Tout ce qui relève de l’imaginaire fait appel à mes émotions.

C’est pourquoi l’objet du désir peut nous apparaitre plus ou moins beau, plus ou moins jouissif, dans la représentation que nous nous faisons.

Le désir est alors une force, puisqu’il nous fait imaginer, embellir, sentir, et se sensibiliser mais ce qui n’est pas à notre porter.

Nous pouvons par exemple nous imaginer la sensation de voler, sans pour autant pouvoir voler, comme nous pouvons nous imaginer une relation avec une célébrité, sans pour autant que ça arrive.

L’imagination, comme le désir, est illimité, puisqu’elle dépend d’un monde qui n’existe pas, qui n’a donc aucune barrière.

C’est pourquoi dans la suite du texte, Rousseau dit « pour lui rendre cette imaginaire propriété plus douce, le modifie au gré de sa passion ».

Le fait qu’il n’y ait pas de limite, l’irréel peut intervenir dans notre perception du désir plus ou moins fortement, pour nous procurer plus ou moins de plaisir rien que par le fait d’y penser et de se l’approprier dans notre pensée.

Mais par une trop forte influence de l’imagination, un désir au départ plausible peut devenir impossible, or selon Sénèque, les seuls désirs valables sont les désirs possibles, pour ne pas que l’homme se crée un monde d’illusions.

L’imagination aurait donc un pouvoir de rapprochement, par l’appropriation du désir, mais un pouvoir d’éloignement du désir de la réalité. A pres avoir montré les aspects positifs de l’attente du désir, notamment grâce à l’imagination, Rousseau démontre les conséquences négatives de la réalisation du désir chez l’homme.

D’après lui, le plaisir ressenti par l’attente s’évapore au moment même de l’acquisition de l’objet du désir.

« Mais tout ce prestige disparait devant l’objet même » : c’est ce moment de chute, ou toutes nos espérances et nos visions de l’objet se retrouvent confrontées à la réalité.

En état de désir, l’imagination a la faculté d’effacer toutes les imperfections, pour ne garder que les qualités et les grossir.

Or, lorsque nous cessons de désirer par la réalisation de notre désir, ce monde artificiel n’existe plus, l’objet nous apparait tel qu’il est vraiment, pleins de défaut.

L’idéalisation de l’attente ne nous fait pas souffrir sur le moment, mais plus tard, lorsqu’on atteint notre but premier de réaliser nos désirs.

C’est ce qu’il dit « rien n’embellit plus cet objet aux yeux du possesseur ; on ne se figure point ce que l’on voit ».

Le retour à la réalité met fin à toutes nos illusions qui pourtant nous ont donné la force d’attendre l’objet du désir, car l’imagination nous faisait croire à un tel plaisir futur qu’il valait la peine d’attendre.

Mais lorsque l’objet se trouve face à nous, nous ne pouvons pas modifier la réalité, car notre perception devient alors objective, et non pas subjective comme le proposait l’imagination.

Dans la phrase « l’illusion cesse ou commence la jouissance » et le reflet de cette situation.

A l’obtention de l’objet ou la réalisation du désir, nous éprouvons un certain plaisir premièrement (la jouissance) puisque tout ce que nous imaginions devient réel (l’illusion cesse).

Mais la jouissance n’est que de courte durée puisque petit à petit, l’objet ne sera plus idéalisé.

L’expression française « tomber de haut » vient alors de cette situation : après toutes nos expectatives, la réalité nous déçoit, au point de nous faire sentir une certaine trahison, un mal- être.

A la suite, Rousseau réalise une synthèse ou il affirme que « Le pays des chimères est en ce monde le seul digne d’être habité », a quoi il faut comprendre que les illusions de l’homme rendent l’homme heureux, et non pas en constant désespoir.

La chimère est un mythe, et fait donc preuves de croyances dans certaines civilisations.

En remplaçant le mot chimère par illusion, on comprend bien qu’il est mieux, selon Rousseau, de vivre dans l’illusion, que dans la réalité.

La dernière partie du paragraphe, « et tel est le néant des choses humaines, qu’hors l’Être existant par lui-même, il n’y a rien de beau que ce qui n’est pas » met en garde sur la. »

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