Étude de texte de l'extrait de Situation I de Sartre,
Publié le 04/03/2017
Extrait du document
«
dans l'arbre de la même manière que l'arbre ne p eut pas être en moi, même si parfois
j'aimerai être l'arbre ou j'ai l'impression, le pressentiment, que l'arbre est en moi,
comme nous explique indirectement Sartre dans son interrogation « Est-ce que vous
ne reconnaissez pas dans cette description vos exigences et vos pressentiments ? ».
Je
« m'éclate » vers l'arbre, je le connais, je le vois, mais je ne peux entrer en lui et lui en
moi.
Dans ce cas, « avoir conscience » signifie en fait, réaliser de voir, de faire quelque
chose qui est extérieur à nous-même.
Chaque objet, chaque être vivant que l'on voit
n'est pas intérieur à la conscience, puisque la conscience est conscience de ces objets,
de ces êtres vivants.
L'arbre au loin, dans le paysage que je perçoit, n'est pas une
image dans ma conscience mais grâce à ma conscience, je vois l'arbre.
Cependant voir l'arbre et le connaître ne signifie pas pour autant le posséder : « la
connaissance ne peut pas se comparer à la possession ».
Enfin, ayant quelque part une dimension d'irréalité - d'ailleurs on pourrait se poser la
question si la conscience existe t-elle réellement - la conscience ne peut pas être une
chose.
En effet une chose est bien réelle, elle peut être vue, et elle est constituée
d'une matière, d'une substance (je peux toucher l'arbre, il est constitué d'une
matière, il a un tronc, des branches, des feuilles) alors que la conscience non, elle n'a
ni corps, ni matière et on ne peut pas la prendre dans ses mains, d'où le fait qu'elle ne
soit pas une chose parmi les choses et qu' e lle ne soit pas non plus les choses dont elle
a conscience.
Sartre affirme également que la conscience n'a pas de « dedans », qu'elle n'a
pas de substance, c'est pourquoi on dit que la conscience est extérieure.
Sartre
commence son deuxième paragraphe en disant de la conscience « qu'il n'y a plus rien
en elle, sauf un mouvement pour se fuir, un glissement hors de soi », ce qui renvoi à
l'image de l'éclatement.
Rien ne peut entrer dans la conscience, tout sera forcément
rejeté, expulsé puisqu'elle n'a pas de « dedans » pour retenir ce qu'elle voit.
Elle est
donc instantanée contrairement à la mémoire par exemple : la conscience fait
référence à ce que l'on voit à un moment précis alors que la mémoire est capable de
souvenir de choses déjà vues dans le passé, choses que l'on a pas forcément sous les
yeux au moment on où y pense.
La conscience elle, n'est pas un endroit, elle ne peut
pas exercer le rôle de la mémoire n'ayant pas de contenu.
La conscience peut être vue
comme un vide, un trou noir.
Sartre lui, donne l'image du tourbillon pour nous
expliquer qu'il est impossible d'entrer dans une conscience.
Husserl à dit « Toute conscience est conscience de quelque chose ».
En effet, si une
conscience n'était pas conscience de quelque chose, alors le monde ne sera pas ce
qu'il est à nos yeux maintenant.
C'est ce que Sartre essaye de nous expliquer à travers
une imagination qu'il nous propose.
La première partie de cette imagination
« imaginez à présent une suite liée d'éclatements qui nous arrachent à nous mêmes,
[…], qui nous jettent au-delà d'eux, […], parmi les choses » voudrait signifier que notre
conscience serait séparée de nous, de la même manière qu'une chose construite en
plusieurs parties pourrait être désassembler.
Dans ce cas, la conscience se retrouvait
parmi les choses dans le monde, « dans la poussière sèche du monde, sur la terre
rude » comme le dit l'auteur.
Puis dans la deuxième partie, on doit s'imaginer
« délaissé par notre nature même dans un monde indifférent, hostile et rétif ».
Sartre.
»
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