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Être libre est-ce se passer d'autrui ?

Publié le 22/02/2012

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   Apprendre à être libre, c'est d'abord, en une première étape, apprendre à se passer du secours d'autrui, comme l'indique sagement notre texte. L'enfant est, par définition même jeté dans un monde où les soins et le secours (le « secours »désigne tout ce qui sert à quelqu'un pour sortir d'une situation difficile, tout ce qui provient d'un concours extérieur pour nous aider) lui sont rigoureusement nécessaires pour qu'il puisse survivre. Il est jeté dans le monde sans être en état de subvenir à ses besoins. Il dépend entièrement d'autrui en ce qui concerne leur satisfaction. Quand il apparaît dans le monde, il est beaucoup moins achevé que les autres animaux. En situation de danger et de détresse, il ne peut accomplir les actes spécifiques destinés à mette fin à l'état de tension interne qui est sien. L'enfant est donc impuissant à maîtriser lui-même ses besoins. Il ne peut, initialement, se passer du secours d'autrui et se trouve dans un état de dépendance totale.

« de la liberté.

Mais cette idée de fins n'annonce-t-elle pas quelque chose encore plus essentiel en ce qui concernenotre problème ? C) Le règne des fins. Apprendre à être libre, ce n'est pas seulement faire l'apprentissage de l'indépendance, mais aussi celui de la sociabilité, avons-nous vu.

Il faut aller encore plus loin dans cette voie, toujours dans une optiquekantienne. Apprendre à être libre, n'est-ce pas en venir à l'idée d'une union systématique de tous les êtres raisonnables sous les lois communes ? Cette notion porte un beau nom dans la philosophie kantienne : celui de règne des fins .

L'apprentissage de la liberté signifie accès au règne des fins, donc à une liaison réciproque et positive, débordant infiniment la simple « indépendance » dont il était question.

À vrai dire, l'indépendance par rapport à autrui s'intègre elle-même dans un « règne des fins » qui lui donne sens et valeur et qui s'identifie à la « vraie liberté », comme liaison rationnelle et raisonnable de tous les sujets sous une loi commune. Des êtres raisonnables sont tous sujets de la loi selon laquelle chacun d'eux ne doit jamais se traiter soi-même et traitertous les autres simplement comme des moyens, mais toujours en même temps comme des fins en soi .

Or de là dérive une liaison systématique d'êtres raisonnables par des lois objectives communes.

( Kant , Fondements de la métaphysique des mœurs , Delagrave, p.

158-159). Ainsi l'apprentissage de l'indépendance n'est rien sans la sociabilité et le règne des fins : la liberté passe par lamaîtrise de ces niveaux d'expérience. Conclusion : Le problème était de savoir si le rapport à autrui est seulement négatif (par l'indépendance).

Sociabilité et règnedes fins nous signalent sa positivité.. »

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