Etre libre, est-ce s'affranchir de toute autorité ?
Publié le 06/05/2013
Extrait du document
«
s’arrête, c’est toujours en lui la raison la plus forte qui l’y détermine : or nous savons
que toute raison à forcement une cause.
La possibilité d’agir sans aucune raison
valable n’est qu’une illusion étant donné que le choix est toujours déterminé et que
rien n’arrive véritablement sans raison.
L’idée de la possibilité d’un quelconque libre-arbitre semble donc ici également
totalement illusoire, car, régis par des relations de cause à effet, nous évoluons dans
un monde où chaque phénomène, chaque action semble déterminé par une cause,
qu’elle soit d’ordre physique, psychologique, social ou autre.
Vouloir s’affranchir de
toute autorité, par le seul fait d’être conscients de nos actions et pourtant ignorants
des causes par lesquelles elles ont été déterminées ne semble ainsi, plus vraiment
plausible.
Pourtant, si s’affranchir de toute autorité, semble jusqu’ici impossible, car que
l’on en ait conscience ou non, nous sommes toujours motivés, influencés par des
forces insensibles, ou inconscientes ; faut-il pour autant en conclure que la liberté est
impossible ?
Chez certains philosophes, la possibilité de choisir, de se déterminer par sa
propre volonté est possible.
Ainsi, la liberté régie par l’autorité de la raison, se
poserait comme supérieure à la liberté d’indifférence.
Car, même s’il est vrai que
nous n’avons pas forcément toujours une raison de faire un choix plutôt qu’un autre,
la possibilité d’agir en connaissance de cause, en ayant des raisons de faire tel ou tel
choix, semble être aussi une forme de liberté.
Dès lors, être libre, ce n’est plus
s’affranchir de toute autorité, au sens où on la rejetterait, mais ce serait comprendre
les lois afin de mieux les contrôler.
Dans Lettres écrites de la montagne , Rousseau défend le fait qu’en société, il n’y a
pas de liberté sans lois.
En effet, dans la société civile, où tous les sujets forment le
peuple des citoyens, et les législateurs sont des chefs ; le rapport existant entre ces
deux groupes serait un rapport de l’obéissance, et non pas de force.
« Un peuple libre
obéit, mais il ne sert pas ; il a des chefs et non pas des maîtres ; il obéit aux lois, mais
il n’obéit qu’aux lois et c’est par la force des lois qu’il n’obéit pas aux hommes ».
Ce
rapport, valorisé par l’obéissance est un rapport de droit qui, en soustrayant la
personne au rapport de force, la libère.
L’obéissance de tous à la loi, est bien la
condition de la liberté de tous.
Défendre, un déterminisme absolu des choses, c'est-à-dire, défendre cette chaîne sans
fin des causes, reviendrait également à rejeter la possibilité pour nous, hommes,
d’être responsables de nos actes.
Nous serions, dès lors, des pantins, obéissant
aveuglement à des lois qui nous sont extérieures.
Pourtant, la liberté est autonomie,
et l’autorité peut être celle de la loi morale que je fais mienne à travers la notion.
»
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