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être libre, est-ce faire ce que nous voulons ? (dissertation rédigée)

Publié le 02/03/2022

Extrait du document

« La définition spontanée que l'on pourrait donner de la liberté à première vue serait la capacité, le pouvoir de ne s'obéir qu'à soi-même indépendamment de tout obstacle extérieur.

En ce sens, tout individu se sent libre lorsqu'il peut faire ce qu'il veut tel qu'il le veut, le choisit et le décide.

Ainsi, une action libre résulte d'une décision personnelle : elle part d'une intention, et est réfléchie raisonnablement.

Donc la notion de liberté est liée à celle de la volonté puisque cette dernière procède de la réflexion, de la raison.

Or l'homme est soumis à de nombreuses contraintes tout au long de sa vie, qu'elles soient physiques, sociales, morales, juridiques, politiques ou même inconsciemment internes (comme les habitudes ou les instincts, les désirs, puisque ces derniers ne sont pas contrôlés et ne résultent pas d'une action réfléchie mais automatique, et ne mènent donc pas à une action libre), et ces contraintes peuvent toutes s'interposer entre l'individu et son action et sont donc des obstacles à sa liberté.

Mais si c'est seulement en faisant tout ce que l'on veut que l'on soit libre, deux difficultés apparaissent : celle d'abord de se contrôler et de différencier ses volontés de ses désirs, et réfléchir à ce qui est bon pour nous, et celle d'être libre en société, où l'on doit respecter les autres et les prendre en considération car en effet, comme l'a dit John Stuart Mill, “la liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres.”.

En effet, les volontés de tous les hommes ne sont pas toutes les mêmes, et certaines volontés peuvent piétiner la liberté de certains autres.

D’où l'instauration de lois, qui à la fois restreignent mais protègent notre liberté.

Définir la liberté comme le pouvoir de faire ce que nous voulons revient donc à dire que nous ne sommes libres que de manière solitaire, pour ainsi dire presque jamais.

Ainsi, si agir librement consiste à faire ce que l'on veut, donc pour être libre, il faut être seul, et il faut aussi consentir à faire le mal, ce qui soulève deux enjeux : un enjeu éthique et politique.

D’une part, on se sent contraint si l'on rencontre un obstacle à sa volonté et ses désirs, qui nous empêche d'agir tel qu’on le souhaite : par exemple, je souhaite sortir me promener mais nous sommes en période de couvre-feu national à la suite de la pandémie, il m'est donc interdit de sortir (contrainte juridique) et ma liberté est entravée. Mais d'autre part il semble illusoire d'être totalement libre seul, sans nuance ni degré car l'indépendance absolue se réduit à une forme de solitude, notamment la liberté s'éprouve et s'accomplit dans le rapport aux autres, ne serait-ce que par le fait de vouloir s'en distinguer Prenons l'exemple du crime de Lafcadio dans Les caves du Vatican d'André Gide : bien que le personnage pense avoir agi sans motivation, il se trouve que cette dernière est évidente : il s'agissait du désir de se prouver à lui-même sa liberté.

Ainsi, par méconnaissance de sa propre personne, Lafcadio prend son ignorance du motif de son acte pour une absence de motif à son acte.

Se pose alors la question, être libre, est-ce faire ce que nous voulons ? Nuancer mon degré. »

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