Etre libre est ce faire ce que l'on doit ?
Publié le 08/09/2005
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La liberté est l'état de l'être qui n'obéit qu'à sa volonté, indépendamment de toute contrainte extérieure. Cependant notre réflexion ici doit être une réflexion d'inspiration politique. En ce sens, il convient de définir la liberté au sens politique, comme celle qui renvoie les différents domaines (physique, d'expression, de conscience, de pensée, religieux) où l'individu n'a pas à subir de contrôle de l'Etat dans la mesure où il est respectueux des lois. C'est en ce seul sens que les Anciens ont discuté de la liberté : être libre, c'est jouir des institutions d'une cité, ne pas être esclave. Quant au devoir, du sens habituel du verbe (ce qui est doit être, ou être fait), la réflexion morale a déduit un concept d'obligation qui trouve toute sa vigueur dans le système de Kant. Kant distingue ainsi l'action menée conformément au devoir, de celle qui est faite « par devoir «. Le premier cas est étranger à la morale car le sujet agit sans effort et donc sans mérite dans la mesure où entrent en jeu des intérêts particuliers dont l'orientation se trouve conforme à celle qu'exigerait le devoir s'il était perçu. En revanche, s'il « agit par devoir «, le sujet pour être qualifié d'authentiquement moral : luttant éventuellement contre ses propres inclinations, il accède alors à la connaissance de ce que demande la loi morale. Loi rationnelle qui importe non par son contenu mais uniquement par la forme qui est la sienne, c'est-à-dire par le fait qu'elle indique une obligation universellement valide. Ainsi, Il est dans nos habitudes de concevoir la liberté comme une revendication contre toutes les formes de contraintes. Nous pensons qu'il n'y a de liberté que lorsque disparaît toute gène ou empêchement. La liberté s'exprimerait alors par une lutte contre ce qui la restreint : contre les importuns, contre l'Etat, contre les règles sociale etc. Seulement, si la liberté c'est seulement une forme de révolte, alors il nous faudrait trouver l'isolement absolu pour l'atteindre. Nous vivons en société dans des règles, sous des lois que l'on peut estimer contraignantes. Du coup, l'Etat, garant de la loi, peut lui-même sembler par nature fait pour opprimer la liberté. Mais n'est il pas dans la nature de l'institution politique de rendre possible la liberté civile plutôt que de l'opprimer ? La liberté politique serait-elle possible sans un Etat pour la défendre ?
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Boetie, sur la seule force militaire.
Ce ne sont pas la milice et l'armée qui font la tyrannie.
Le tyran imposeune domination de la force dans une hiérarchie de la domination par la contrainte.
Entre lui et le peuple, il y ases comparses et toute une distribution de la domination.
Il ne suffit pas à cet égard de dire que le tyrans'impose par la force à un peuple qui se soumet, comme si la responsabilité de la tyrannie ne concernait quela conscience d'un individu et pas la conscience collective du peuple.
Qu'est-ce qui défend le tyran ?, voir letexte de La Boetie, De la servitude volontaire, p.176.
Le paradoxe de la servitude volontaire chez LA BOETIE
Si un tyran peut, à l'origine, asservir les hommes par la force et la terreur, il ne peut se maintenir qu'avec leurconsentement.
Les hommes ne sont pas esclaves par contrainte ou par lâcheté, mais parce qu'ils le veulent bien,car il suffirait de ne plus vouloir servir le tyran pour que son pouvoir s'effondre.
En effet, le tyran est infinimentfaible comparé à la force du nombre : sa seule force, c'est celle que lui offrent ses sujets.
On peut aussi remarquerque ceux- ci ne manquent pas de courage, car ils pourraient combattre jusqu'à la mort pour leur tyran.
Ils font doncle choix incompréhensible de lui sacrifier leur liberté, aliénant par là leur être même.
Cette « volonté de servir » peut s'expliquer par le fait que « la nature a en nous moins de pouvoir que la coutume »: les hommes élevés sous la tyrannie prennent le pli de la servitude.
Le tyran abrutit et corrompt ses sujets par leprincipe du pain et des jeux, consistant à« sucrer la servitude d'une venimeuse douceur ».
Il utilise la religion pourleur inculquer la dévotion, à travers des fables.
La Boétie évoque ici la croyance aux rois thaumaturges, c'est-à-dire faiseurs de miracles (on leur prête la faculté de guérir les maladies), mais esquisse aussi une critique de lathéorie du droit divin, ramenée à une histoire qu'on raconte.
Quant aux rares individus éclairés ayant gardé le désirde la liberté, le tyran les élimine ou les isole par la censure.
Un seul homme ne pourrait jamais asservir tout un peuple sans une chaîne d'intermédiaires grâce à laquelle « letyran asservit les sujets les uns par le moyen des autres ».
Le secret de la domination réside en effet dans lacomplicité des « tyranneaux », ces « mange-peuples » qui soutiennent le tyran pour satisfaire leur ambition et leurcupidité.
Chaque maillon de la chaîne accepte d'être tyrannisé pour pouvoir tyranniser à son tour, démultipliant ainsila relation de domination jusqu'à enserrer toute la population dans le filet du tyran.
La liberté politique et liberté de pensée :
· La liberté demande une maturité de la conscience d'un peuple pour qu'il devienne pleinement capable d'en user.
La liberté suppose la pleine responsabilité des citoyens.
Il faut, explique Kant, d'abord avoir été mis dans la liberté pour apprendre la liberté .
Ce serait un raisonnement étrange que de décider que les hommes ne seront jamais prêts etqu'ils ont d'abord besoin d'être placé sous tutelle, avant que depouvoir assumer leur liberté.
C'est l'idée selon laquelle « les serfs d'unpropriétaire terrien ne sont pas encore mûr pour la liberté ; et demême aussi les hommes ne sont pas mûrs pour la liberté deconscience.
Dans une hypothèse de ce genre, la liberté ne se produirajamais, car on ne peut pas mûrir pour la liberté, si l'on n'a pas été mis au préalable en liberté (il faut être libre pour pouvoir se servirutilement de ses forces dans la liberté) ».
· Pour celui qui tient en main les rennes du pouvoir, donner la liberté au peuple est un risque à prendre, mais c'est en prenant ce risque quele peuple gagne sa maturité politique, ce qui ne peut que conforter la cohérence de la conscience d'une nation.
Dans un premier temps, laliberté accordée invite l'excès.
« Les premiers essais en seront sansdoute grossiers et liés d'ordinaire à une condition plus pénible et plusdangereuse que lorsque l'on se trouvait encore sous les ordres, maisconfié aux soins d'autrui ».
· Toute décision politique qui vise à accorder au peuple plus de liberté, peut donc être vue de la part du pouvoir comme concessionaventureuse qui comporte des risques.
Mais la conscience d'un peuple doit sortir de l' immaturité où justement la maintenait un pouvoir trop paternaliste.
Cette condition n'est pleinement remplie, que si la conscience enl'homme est pleinement éveillée, que si l'homme dispose d'une véritable liberté de penser .
La liberté de penser est un des droits posés par la Déclaration de droits de l'homme , au même titre que nous posons un droit de réunion, une liberté civile d'action permettant de faire ce qui ne nuit pas à la liberté d'autrui.
La liberté depenser est entendue au sens de la possibilité pour chacun d'avoir ses propres opinions sur tous les sujets,sans devoir être inquiété par une quelconque autorité, parce qu'il pense ceci ou cela et n'est pas d'accordnotamment avec les vues du pouvoir politique en place.
Nous demandons pour chacun dans une démocratiela liberté de penser.
La liberté politique n'est pas l'opposé de la nécessité mais de toute contrainte qui mène à la servitude entrave la liberté individuelle.
Elle correspond à un Idéal dont nous souhaitons tous que le progrès de l'Histoire puisse réaliser..
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