Etre libre, est-ce etre indépendant ?
Publié le 09/09/2005
Extrait du document
N'être soumis à rien et à personne, être sans contraintes, ni obligations, est-ce suffisant pour être libre . La liberté peut-elle se définir par l'absence de contraintes, l'indépendance signifiant n'être soumis à rien ni à personne, être sans entrâves ?
«
considère que les forces en présence, portées par les individus.
L'état de nature – fiction théorique et nondescription historique – représente l'état des forces individuelles en l'absence de tout pouvoir politique.
Dans cet état, chaque individu poursuit sa conservation, poussé par trois passions fondamentales : la peur de lamort violente, la soif de pouvoir et la défiance à l'égard d'autrui (possible agresseur).
Pour assurer sa sécurité,chacun dispose d'un droit illimité sur toutes choses et tout homme.
C'est le droit de nature.
Tout est permis, jusqu'au meurtre.
L'état de nature, c'est la guerre.
Mais tous y sont égaux, car la force estinstable : celui qui domine aujourd'hui peut être surpassé demain par une alliance ou par une ruse.
Rien n'est sûr, lacrainte est générale.
La conception de la liberté comme indépendance est contradictoire parce que si on l'étend à tous les hommes, ellemet à mal la possibilité même de l'exercice de la liberté : « Si chacun fait ce qui lui plaît, on fait souvent ce quidéplaît à d'autres, et cela ne s'appelle pas un état libre » (Rousseau, Vllle Lettre écrite de la montagne).
"On a beau vouloir confondre l'indépendance et la liberté.
Ces deux choses sont si différentes que mêmeelles s'excluent mutuellement.
Quand chacun fait ce qui lui plaît, on fait souvent ce qui déplaît à d'autres,et cela ne s'appelle pas un État libre.
La liberté consiste moins à faire sa volonté qu'à n'être pas soumis àcelle d'autrui ; elle consiste encore à ne pas soumettre la volonté d'autrui à la nôtre.
Quiconque est maîtrene peut être libre, et régner c'est obéir.
(...)Dans la liberté commune nul n'a le droit de faire ce que la liberté d'un autre lui interdit, et la vraie libertén'est jamais destructrice d'elle-même.
Ainsi la liberté sans la justice est une véritable contradiction ; carcomme qu'on s'y prenne tout gêne dans l'exécution d'une volonté désordonnée.Il n'y a donc point de liberté sans lois, ni où quelqu'un est au-dessus des lois : dans l'état même de nature,l'homme n'est libre qu'à la faveur de la loi naturelle qui commande à tous.
Un peuple libre obéit, mais il nesert pas ; il a des chefs et non pas des maîtres ; il obéit aux lois, mais il n'obéit pas aux hommes.”ROUSSEAU
Jean-Jacques Rousseau, philosophe du siècle des Lumières est l'auteur de l'ouvrage Lettres écrites de la montagne,dont est extrait notre texte.
Il essaye d'y démontrer que la liberté suit toujours le sort des lois.
Pour arriver à sesfins, il commence par démonter l'idée souvent reçue que l'indépendance et la liberté sont deux concepts semblablesce qui l'amène à définir la liberté.
c'est une étape primordiale pour faire admettre sa thèse au lecteur pour qui,n'ayant qu'une vision superficielle de la situation, les deux concepts sont identiques.
Il poursuit son raisonnement ennous exposant les conditions nécessaires pour qu'il yait liberté, puis il termine en nous montrant comment cetteliberté doit être appliquée.
Son objectif final étant de faire prendre conscience aux lecteurs contemporains que lerégime en vigueur, à savoir la monarchie absolue, nie leur liberté.Jean-Jacques Rousseau, dans sa première phrase, dénonce une idée fausse: l'indépendance et la liberté sont deuxnotions semblables.
Il va jusqu'à dire que ce sont deux notions opposées.
Il démontre donc ses dires dans la phrasesuivante.
La première partie de celle-ci ("Quand chacun fait ce qu'il lui plaît") revient à une définition del'indépendance.
Dans la deuxième partie de la phrase, ("on fait ....
libre"), l'auteur nous donne par définition del'indépendance, les conséquences de celle-ci; à savoir que si on l'applique, "on fait souvent ce qui déplait auxautres" donc on leur impose une contrainte.
Or la liberté désigne une absence de contraintes: elle est parconséquent niée.
L'auteur a donc avec une seule phrase réussi à prouver la non similitude des deux concepts etmême leur opposition.
Mais il poursuit tout de même la première phrase de son raisonnement en nous précisant cequ'est la liberté: "La liberté consiste moins à faire sa volonté qu'a n'être pas soumis à celle d'autrui: elle consisteencore à ne pas soumettre la volonté d'autrui à la notre.".
C'est donc un concept à double sens: il ne faut pas êtregêné par l'autre, mais il ne faut pas non plus gêner l'autre.
La présence de l'adverbe "moins" montre que la notion deliberté s'exerce dans un cadre aux limites assez floues.
La troisième phrase de cette première partie aboutit à laconséquence que le maître qui croit être libre et indépendant n'est ni l'un ni l'autre.
Il n'est pas libre car il donne desordres arbitraires, il impose sa volonté personnelle donc d'après ce qui a été dit précédemment, une des règlesdéfinissant la liberté n'a pas été respectée; et il n'est pas non plus indépendant car même s'il ne l'est pas enapparence, il est tout de même dépendant de ses esclaves (sans eux il n'est rien).
Rousseau amène ici l'idée quedans le régime contemporain même le roi, le personnage le plus haut placé pourtant, n'est pas libre ni indépendantet que sans des hommes qui lui obéissaient il ne serait plus ce qu'il est alors.
Il veut nous dire que cela arrange unpeu tout le monde de ne pas s'efforcer à ouvrir les yeux sur la distinction entre la notion de liberté etd'indépendance comme le montre l'expression: "on a beau vouloir confondre" tout au début du texte.
chacun dans lerégime croit ainsi être libre.Rousseau passe alors à la deuxième étape de son raisonnement: définir les conditions pour qu'il yait liberté.
Une decelles-ci qui est primordiale: la présence de lois.
Maéis ces lois ne sont utiles qu'à la condition d'être valables pourtous, ainsi qu'à la condition d'avoir été élaborées par plusieurs représentants élus par un peuple.
Rousseau nousmontre que la loi naturelle ne permet pas d'établir une liberté telle qu'il la conçoit.
En effet, la loi naturelle aboutit àla loi du plus fort qui aboutit elle-même à une liberté pour une minorité (les plus forts) et à une sorte de servitudepour une majorité (les plus faibles).
Or pour Rousseau une loi est faite pour garantir une certaine liberté à unmaximum de personnes et non pas une liberté totale pour une minorité.L'auteur poursuit son exposition des conditions nécessaires pour qu'il y ait liberté en nous montrant que pour êtrelibre il faut obéir à des chefs et non pas à des maîtres.
en effet, un peuple qui obéit à des chefs, obéit à despersonnes qui ont été choisies par la communauté et qui sont chargées de faire respecter des règles qui ont étéélaborées pour que chaque personne de cette communauté soit au mieux; ces règles ont été élaborées par plusieurspersonnes généralement; ce sont des lois.
Un homme qui obéit à un chef obéit donc à des lois crées pour le bien detous.
A l'opposé, un homme qui obéit à un maître agit par la contrainte, une contrainte exercée par la volonté d'unepersonne; il est donc son esclave est n'est par conséquent pas libre.
Il termine cette deuxième partie de son.
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