Devoir de Philosophie

Etre juste est-ce la condition du bonheur ?

Publié le 11/02/2004

Extrait du document

réflexe). 6. - Conditionnel : qui dépend d'une condition ; pour QUINE, nom de l'implication matérielle. Juste : qui est conforme au droit et à l'égalité des personnes. BONHEUR: De bon et heur (terme dérivé du latin augurium, présage,  chance). État de complète satisfaction de tous les penchants humains.* Le bonheur se distingue du plaisir et de la joie, qui sont des émotions éphémères et toujours liées à un objet particulier. * Dans les morales eudémonistes, le bonheur est la fin de l'action humaine. Pour Kant, en revanche, c'est le respect de la loi morale qui doit orienter la volonté, et non la recherche du bonheur. Car cette recherche est toujours déjà intéressée, égoïste donc contraire à la morale.

« Mais nous nous demanderons si le fait d'être juste ne serait pas uniquement une condition nécessaire au bonheur, etsi, en définitive, il ne s'agit pas d'une illusion morale que de faire de la vie juste une condition du bonheur, quand lanature méconnait cette loi et quand notre propre intérêt, source du bonheur, y est souvent contraire. I.

Etre juste, la condition suffisante du bonheur ? a.

Précisions sur le concept de condition suffisante Commençons par une définition plus précise du concept de condition suffisante : une condition suffisante est unecondition qui est indispensable à la réalisation d'une fin, à l'expérience d'un état subjectif.

Mais plus qu'indispensable(c'est aussi un caractère de la condition nécessaire) elle est également unique, puisqu'elle « suffit » à la réalisationde ce qu'elle conditionne.

Pour déterminer qu'une condition suffisante est en réalité une condition nécessaire, ilsuffit donc d'établir qu'elle n'est pas la condition indispensable unique de la réalisation d'une fin. b.

Etre juste n'est pas la condition suffisante du bonheur C'est à cette conclusion que nous arriverons ici : être juste n'est pas la condition suffisante du bonheur, car unhomme juste peut être malheureux.

Pensons à l'homme juste dont le malheur est indépendant de cette qualité,malheur qui est néanmoins effectif (par exemple, un homme emprisonné pour un crime qu'il n'a pas commis) ou àl'homme juste dont c'est précisément l'équité qui le rendra malheureux (Rodrigue qui tue le père de Chimène parrespect de la loi de l'honneur en faisant son propre malheur). II.

Etre juste n'est nullement une condition du bonheur a.

Le bonheur : se préférer soi même aux autres ? Si le fait d'être juste n'est pas la condition suffisante du bonheur, nous poserons la question inverse : et si lebonheur n'avait rien à voir avec la justice, pour ne pas dire que l'injustice est source de bonheur ? En effet, si lebonheur est l'expérience subjective d'un bien être et d'un contentement à la vie que l'on mène, alors le fait d'êtrejuste n'entrera pour rien dans le bonheur : c'est au contraire en se préférant aux autres que l'on sera heureux.

Et sinous sommes portés par nature à éprouver du bonheur à faire le mal, à être injuste, alors la justice sera moins lacondition que l'obstacle de notre bonheur. b.

Etre juste : un égoïsme détourné visant au bonheur individuel Allant plus loin, nous pouvons même remettre en cause la notion de justice.

En effet, il est possible que la justicen'existe pas, car si elle consiste dans la capacité à préférer autrui à soi même, il s'agit d'une illusion.

Une illusion :car le fait de servir autrui est toujours un moyen de se servir soi même, par exemple en en retirant un plaisird'orgueil.

C'est la thèse de Sade dans toute son œuvre : regardons l'Histoire de Juliette : « Tout est donc vice dans l'homme ; le vice seul, est donc l'essence de sa nature et de son organisation ; il estvicieux, quand il préfère son intérêt à celui des autres ; il est encore vicieux dans le sein même de la vertu,puisque cette vertu, ce sacrifice à ses passions, n'est en lui, ou qu'un mouvement de ses de l'orgueil, ou que ledésir de faire refluer sur lui une dose de bonheur plus tranquille que celle que lui offre la route du crime ; maisc'est toujours son bonheur qu'il cherche, jamais il n'est occupé que de cela ; il est absurde de dire qu'il y a unevertu désintéressée, dont l'objet soit de faire le bien sans motif ; cette vertu est une chimère/ Soyez assuré quel'homme ne pratique ma vertu, que par le bien qu'il compte en retirer, ou la reconnaissance qu'il en attend ; quel'on ne m'objecte pas les vertus de tempérament, celles là sont égoïstes comme les autres, puisque celui qui lespratique, n'a d'autre mérite que de livrer son cœur au sentiment qui lui plait le plus ». Loin d'être une condition au bonheur, le fait d'être juste n'est qu'une manière détournée et hypocrite de réaliser unbonheur, que l'on peut éprouver par des moyens plus directs dès lors que l'on a accepté la naturefondamentalement mauvaise de l'homme. III. Etre juste est une condition nécessaire au bonheur a.

Etre juste : se préserver de la « justice et son long cortège de châtiments » (Lautréamont) Cependant, nous conclurons contre Sade qu'être juste est une condition nécessaire au bonheur.

En effet, dans lamesure où des lois règlent la société, être injuste et cruellement égoïste, c'est se condamner soi même auxchâtiments, donc au malheur. b.

Etre juste : la condition d'une expérience du bonheur Enfin, nous rétorquerons également à Sade que l'homme juste éprouve un bonheur véritable à se savoir juste, c'est-à-dire une satisfaction à avoir agi conformément à une norme du devoir dont Kant a tracé la maxime (« Fais ensorte que la maxime de ton agir puisse être universalisée »), et non pas seulement au fait de tirer de l'action justeun plaisir d'orgueil ou une reconnaissance sociale.

Etre juste est bien une condition nécessaire au bonheur, carmême si l'impératif de la justice n'était qu'un devoir fictif ancré en nous par la société dans l'intérêt de sa propreperpétuation (une société d'hommes injustes aurait tôt fait de s'auto détruire), le fait de vivre injustement nepourrait que heurter notre conscience morale. Conclusion :. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles