Être en conformité avec la loi, dans ses actes ou ses revendications, suffit-il pour mesurer ce qui est juste, ce qui est dû à l'autre ? La justice n'exige-t-elle pas autre chose que le respect du droit ?
Publié le 15/09/2014
Extrait du document
«
suffit-il pour mesurer ce qui est juste, ce qui est dû à l'autre ? La
justice n'exige-t-elle pas autre chose que le respect du droit?
Montrer comment les deux notions s'accordent en les analy
sant.
Être juste, étymologiquement, c'est agir droitement, être droit.
Or, qu'est-ce qui détermine ce qui est droit, sinon une règle ? Si l'on
appelle "lois" les règles qui s'imposent au citoyen et qui garantissent
les droits des autres, et si l'on appelle "droit" l'ensemble de ces lois,
alors avoir le droit pour soi, c'est être dans une situation de confor
mité avec la loi ; c'est donc être juste.
Examiner comment effectivement il y a accord.
On peut déve
lopper les idées suivantes.
La loi protège le faible de la force du plus
fort, elle impose au fort le respect de ce qui est dû au faible.
La loi
donne la règle objective de ce qui est à faire pour être juste, par oppo
sition à toute estimation subjective qui risque de relever du caprice,
de
l'intérêt particulier ou de l'arbitraire.
On appelle bien "judiciaire"
l'institution chargée de faire respecter la loi.
Enfin, le principe de l'éga
lité de tous les citoyens devant la loi est justice.
Conclure : il y a
accord
entre le droit positif et la justice.
Montrer la faiblesse de la réponse précédente pour la criti
quer.
On peut en effet critiquer la valeur du droit positif à partir de
l'expérience de l'imperfection des lois.
Au-delà de l'expérience
qui
montre qu'on change les lois et qu'on tend à les améliorer, ce qui si
gnifie qu'elles
étaient insuffisantes pour être la mesure d'une justice
mieux adaptée, il convient de s'interroger sur qui fait les lois et pour
quoi.
A travers les lois, n'est-ce pas un pouvoir qui s'exerce, le pouvoir
de
l'État ? La question vient alors de déterminer dans quelle mesure
et à quelles conditions ce pouvoir s'exerce avec justice.
L'État affirme
t-il
sa propre puissance, ou traduit-il la volonté générale du peuple ?
Lire: Rousseau, Du contrat social.
La loi est-elle faite au profit de l'intérêt de tous ou est-elle le mas
que derrière lequel se cache l'intérêt du plus fort ?
Lire : Rousseau, Discours sur l'origine et le fondement de l'inégalité
parmi les hommes.
Le pouvoir de la loi est une garantie de la paix civile, mais à quel
prix? La paixjustifie-t-elle le pouvoir du tyran? Auquel cas la loi est
atteinte à la liberté et son respect ne peut être juste.
140.
»
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