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Etat signifie-t-il domination ?

Publié le 08/09/2005

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La domination étatique ne s'exerce donc que sur les sujets, elle est la contrepartie de la liberté des citoyens, et permet précisément d'empêcher à certains sujets d'outrepasser leur liberté en restreignant celles des autres.   - Hegel, dans les Principes de la philosophie du droit (§258), montre que la fin de l'idée de l'Etat, idée qui est le seul objet de la philosophie, est en son essence la liberté. Tout ce qui relève donc de l'abus de pouvoir, de la violence, et par conséquent d'une éventuelle domination étatique, ne relève donc que de l'histoire, de la genèse de l'histoire. L'Etat ne peut donc pas signifier domination, au sens où celle-ci n'est pas consubstantielle à l'idée de l'Etat mais résulte de la réalisation effective, historique, de cette idée. Alors, quand bien même on constaterait des faits de domination (par exemple ceux de la « raison d'Etat », lorsque l'Etat outrepasse ses droits, servant éventuellement d'instrument à certains individus pour satisfaire leurs intérêts ou passions - utiliser, par exemple, son autorité sur la police à des fins de vengeance personnelle), ceux-ci n'entameraient pas l'essence de l'Etat elle-même. Il faudrait donc dire que l'Etat ne peut pas signifier domination, dans la mesure où il est au contraire constitué en vue de la liberté.   Seconde partie   - Doit-on donc dire que toute domination étatique ne résulte que de l'histoire et de l'expérience, et n'appartient pas à l'idée d'Etat ni, par conséquence, à son essence ? Marx critique Hegel précisément sur ce point-là, en opposant à l'idéalisme hégélien une position matérialiste, et définissant, avec Engels, l'Etat comme l'instrument de domination de la bourgeoisie sur le prolétariat (cf. L'Idéologie allemande). Il écrit ainsi, dans Le Manifeste communiste : « Le pouvoir politique, au sens strict du terme, est le pouvoir organisé d'une classe pour l'oppression d'une autre.

Peut-il y avoir Etat sans domination ? Si on peut observer des faits empiriques de domination étatique, en particulier dans l’usage abusif de la « raison d’Etat «, faut-il dire pour autant que la domination est consubstantielle à l’Etat ? De plus, s’il y a domination, ne faut-il pas s’interroger plus avant : qui domine qui ? Est-ce l’Etat qui domine les ou certains individus ? Ou l’Etat n’est-il qu’un moyen ou instrument de domination, utilisé par d’autres individus ou groupes sociaux pour dominer d’autres personnes ?

 

« L'Etat ne peut donc pas signifier domination, au sens où celle-ci n'est pas consubstantielle à l'idée de l'Etat maisrésulte de la réalisation effective, historique, de cette idée.

Alors, quand bien même on constaterait des faits dedomination (par exemple ceux de la « raison d'Etat », lorsque l'Etat outrepasse ses droits, servant éventuellementd'instrument à certains individus pour satisfaire leurs intérêts ou passions – utiliser, par exemple, son autorité sur lapolice à des fins de vengeance personnelle), ceux-ci n'entameraient pas l'essence de l'Etat elle-même.

Il faudraitdonc dire que l'Etat ne peut pas signifier domination, dans la mesure où il est au contraire constitué en vue de laliberté. HEGEL: «L'État, comme réalité en acte de la volonté substantielle, [...]est le rationnel en soi et pour soi [...] dans lequel la liberté obtient savaleur suprême.» Il n'y a de liberté véritable que dans et par l'État. «L'État, comme réalité en acte de la volonté substantielle, [...] est lerationnel en soi et pour soi [...] dans lequel la liberté obtient sa valeursuprême.

» Hegel, Principes de la philosophie du droit (1821). • Hegel se situe ici dans la lignée d'Aristote, pour qui l'homme ne réalise sanature d'homme que dans la cité: c'est dans l'État que l'esprit de l'hommes'objective, sort de sa subjectivité restreinte pour se hausser au niveau de lacollectivité et de l'histoire.

Par l'État, l'homme parvient au-delà de sa simpleindividualité.• C'est pourquoi ce n'est que dans et par l'État que l'homme réalise vraimentsa liberté.

Cela peut paraître paradoxal, puisque l'État impose ses lois àl'individu.

Mais le rôle de l'État n'est pas seulement répressif: c'est l'État quifait de l'individu un sujet de droit. Dans les Principes de la philosophie du Droit, Hegel définit l'État comme unitéréelle d'une nation.

L'État ne résulte pas de la libre association des individus.Au contraire, ceux-ci ne sont libres que s'ils sont soumis à l'autorité d'un État qui seul confère un sens à leurexistence. Problématique. Le but de l'État n'est pas de défendre les intérêts individuels.

Au contraire, les individus n'existent que par l'État.Seule compte en effet l'existence objective et universelle.

Or, l'universel n'est accessible que par l'État. Enjeux. La rationalité de l'État réside dans l'union des libertés subjectives qui se déploient dans la liberté objective de l'État.Les conditions historiques concrètes des États ne nous apprennent rien sur l'essence du concept d'État qui seulecompte.

Seconde partie - Doit-on donc dire que toute domination étatique ne résulte que de l'histoire et de l'expérience, et n'appartient pasà l'idée d'Etat ni, par conséquence, à son essence ? Marx critique Hegel précisément sur ce point-là, en opposant àl'idéalisme hégélien une position matérialiste, et définissant, avec Engels, l'Etat comme l'instrument de domination dela bourgeoisie sur le prolétariat (cf.

L'Idéologie allemande ).

Il écrit ainsi, dans Le Manifeste communiste : « Le pouvoir politique, au sens strict du terme, est le pouvoir organisé d'une classe pour l'oppression d'une autre.

» Loinde viser la liberté, l'Etat organise donc l'oppression : il n'est que l'instrument de domination d'une classe sur uneautre.

Non seulement il ne saurait y avoir, pour Marx, d'Etat sans domination, mais la domination estconsubstantielle à l'Etat : celui-là est avant tout Etat-gendarme.. »

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