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État & liberté (Spinoza)

Publié le 17/09/2015

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spinoza

La fonction de l’État : assurer la liberté

 

Ce n’est pas pour tenir l'homme par la crainte et faire qu'il appartienne à un autre, que l'Etat est institué ; au contraire, c'est pour libérer l’individu de la crainte, pour qu'il vive autant que possible en sécurité, c'est-à-dire conserve aussi bien qu'il se pourra, sans dommage pour autrui, son droit naturel d'exister et d'agir. Non, je le répète, la fin de l’État n’est pas de faire passer les hommes de la condition d’êtres raisonnables à celle de bêtes brutes ou d'automates, mais au contraire il est institué pour que leur âme et leur corps s'acquittent en sûreté de toutes leurs fonctions, pour qu'eux-mêmes usent d’une raison libre, pour qu'ils ne luttent point de haine, de colère ou de ruse, pour qu’ils se supportent sans malveillance les uns les autres. La fin de l’Etat est donc en réalité la liberté.

 

SPINOZA

 L’homme raisonnable est capable d’opinions libres, d’indignation, de révolte même. C’est pourquoi l’État qui bafouerait la sécurité et la liberté de ses citoyens, se détruirait lui-même. Un État qui voudrait interdire la liberté de penser et de s’exprimer ne pourrait que survivre puis mourir.

 

Spinoza souligne que seule la démocratie convient aux hommes : ce n’est pas un régime politique parmi d’autres, c’est l’essence de tout régime raisonnable. La démocratie est la vraie nature de la société comme la raison est la vraie nature de l’individu. La démocratie concilie pouvoir de l’État et liberté individuelle.

 

Avant Rousseau et Montesquieu, Spinoza définit l’État comme source et gardien des libertés individuelles. « Pour jouir de la liberté il faut que chacun puisse dire ce qu’il pense [... ] et pour la conserver, il faut encore que chacun puisse dire ce qu’il pense », écrit Montesquieu dans L’Esprit des lois.

spinoza

« - le gouvernement : un ense mble de personnes auxquelles la société civile a délégué directement ou indirectement le pouvoir de diriger l'É tat.

• état de nature : situation fictive ou hypothétique de l'homme avant toute organisation sociale.

• droit naturel : ensemble de règles qui résultent de la nature de l' homme, de son essence, indépendamment de tout droit positif.

• droit positif : ensemble des règles écrites, promulguées et garanties, qu'on appelle le« corps des lois ».

C'est l'ensemble des conventions qui fo ndent l'État et qui définissent le permis, le défendu, l'exigible.

• sûreté : sécurité.

• liberté : terme polysémique : - philo sophiquement, la liberté est la faculté liée à la raison (cf le stoïc isme, Kant), le pouvoir de dire « oui >> ou «non >> (cf Sartre) ; - politiquement, la liberté est l'état d'un groupe humain qui se gou­ verne en toute souveraineté (cf Rousseau, Hegel).

C'est aussi le pouvoir d' agir sous la prote ction des lois, de faire ce que les lois permettent (c f Rousseau, Montesquieu) ; - mora lement, la liberté s'identifie à la volonté d'obéir à la loi qu'on s' est prescrite (cf Rousseau, Kant).

• Idée directrice La dernière phrase du texte énonce la thèse de Spinoza : « La fin de l' État est donc en réalité la liberté >>.

• Structure du texte • «C e n'e st pas pour tenir l'homme [ ...

] et d'agir >> : l' État est constitué pour assurer la sécurité des hommes et non pour les aliéner.

• «Non, je le répète [ ...

] liberté >> : en plus de la sécurité, l'État a pour but es sentiel la liberté de chaque individu.

CORRIGÉ QU ESTION 1 Spinoza exprime une idée essentielle : le fondement de l'É tat comme sa finalité reposent sur les exigences de la communauté elle-même, que sont la sécurité et la liberté.

Spinoza concilie la souveraineté de l'É tat et la liberté individuelle.. »

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