Devoir de Philosophie

Est on toujours responsable de ses actes ?

Publié le 01/09/2005

Extrait du document

Il est plus sensible au résultat objectif qu'à l'intention subjective. Il trouvera par exemple plus répréhensible de casser dix assiettes par accident que d'en casser une seule en le faisant exprès.La notion de responsabilité apparaît chez le jeune enfant dans sa relation avec les autres enfants de son âge, et c'est dans ce contexte que se développe un jugement capable d'opérer la distinction entre le résultat de l'acte et l'auteur de cet acte, distinction sans laquelle la notion de responsabilité est vide de sens.Il faut également savoir où finit la conscience et dans quel cas le sujet est hors de cause. L'aliénation mentale, lorsqu'elle supprime chez le meurtrier la capacité de discerner le bien du mal, peut justifier qu'il soit soustrait à la justice et confié à la médecine. On considère en effet que ni au moment des faits, ni dans le temps du jugement, il n'est capable de répondre de ses actes. En revanche, le droit reconnaît comme responsable une personne qui, malgré une irresponsabilité partielle de son acte, est susceptible de prendre progressivement conscience de la nature d'un acte qu'elle a pu commettre dans un état d'inconscience relative. CITATIONS: « L'homme est libre; sans quoi conseils, exhortations, préceptes, interdictions, récompenses et châtiments seraient vains. » Saint Thomas d'Aquin, Somme théologique, 1266-1274.Si l'homme n'est pas doué du libre arbitre, il ne peut être tenu responsable de ses actes.

« sont dus à notre mauvaise constitution.

Les partisans de cette solution veulent nous dédouaner de la responsabilitéde nos mauvais choix : si nous fautons, c'est que notre entendement est trop faible pour nous permettre de bienchoisir.

Or l'origine de l'erreur ne peut être imputée à Dieu selon Descartes qui nous a pourvu correctement des deuxfacultés rendant possible le bon choix.

Qu'est-ce qui rend possible le mauvais choix et l'erreur si nous sommespourvus des facultés adéquates ? C'est la volonté qui affirme hâtivement l'adéquation des idées que lui proposel'entendement sans attendre qu'elles soient claires et distinctes.

Il ne tient qu'à la volonté de prendre patience etd'attendre la clarification de cette idée avant de former un jugement erroné.

Le jugement erroné a donc sa sourcedans la volonté.

Aussi est-ce bien le sujet qui est responsable de son mauvais choix et non son créateur. _ Cependant, le sujet a beau connaître le bien, il peut parfois être contraint de faire le mal comme Médée au livreVII des Métamorphose s d'Ovide.

: « je vois le bien et je l'approuve, mais c'est au mal que je me laisse entraîner » Il ne suffit pas en effet de savoir ce qu'il faut faire pour le faire ; encore faut-il vouloir le faire.

Or entre la volonté etl'action, il peut se glisser un intermédiaire qui empêcherait le sujet de reconnaître sa propre volonté dans son action.Quand j'affirme ne pas avoir voulu que cela se passe ainsi, j'avoue ma défaite face à mes penchants.

C'est cesentiment qui se présente à nous lorsque nous affirmons : « c'est plus fort que moi ».

Dans cette expression de lavie ordinaire, je m'affirme vaincu par mes désirs, et par là même je me dédouane de la responsabilité de mes actes.Par exemple, je sais que mon excès de poids m'interdit la consommation de cette succulente pâtisserie, mais je neparviens pas à résister à ma passion.

Néanmoins la volonté est-elle déterminée à s'abaisser devant la passion ?C'est ce que Descartes réfute au § 50 des Passions de l'âme : il n'y a pas de volonté si faible soit-elle qui ne puisse acquérir un pouvoir sur ses passions.

Par conséquent, si rien ne détermine la volonté dans le combat qu'elle a àlivrer contre les passions que la volonté elle-même, alors la volonté ne peut se dédouaner de sa responsabilité. _ Dire « c'est plus fort que moi » en ce sens, c'est feindre d'être déterminé par une force extérieure à sa volontéquand c'est la volonté elle-même qui décide de ployer devant les passions.

Ainsi cette volonté est une mauvaisevolonté ou plutôt comme l'explique Sartre au chapitre I du livre II de l'Etre et le néant une mauvaise foi.

La mauvaise foi consiste en une illusion volontaire.

Il s'agit de se mentir à soi-même : une partie de soi ment à l'autreafin de lui cacher une vérité qu'elle ne connaît trop bien.

Ainsi, quand je cède à ma gourmandise, je feins de nepouvoir résister, mais je ne suis pas sans savoir que c'est moi et uniquement moi qui décide de céder.

Parconséquent, je suis responsable de tous les actes, même de ceux qui semblent à première vue m'échapper. Néanmoins, il existe des actes qui semblent échapper non seulement à ma volonté, mais à ma conscience même.

Ornous avons dit que la responsabilité se fondait sur la volonté et la conscience.

Peut-on encore me tenir responsabledes actes que je commets sans en être conscient ? II Le sujet n'est pas responsable de tous ses actes _ A un premier degré d'inconscience, il est vrai qu'il est toujours possible de commettre des actes sans qu'on puissenous en imputer la responsabilité.

En effet, quand nous commettons une bévue par mégarde, on ne nous en tientpas nécessairement responsable comme le montre l'expression « ce n'est pas ta faute ».

Une faute est une erreurdont je suis l'auteur en toute conscience.

A l'inverse, une erreur peut être involontaire et inconsciente ; ce qui leprouve ce sont les regrets que j'éprouve à la vue des conséquences de mon geste.

Dans le monde où nous vivons, iln'est pas toujours possible de prévoir les conséquences de ses actes.

Car comme l'explique Aristote, au livre VI del'Ethique à Nicomaque , le monde sublunaire est un monde où règne la contingence, c'est à dire ce qui ne peut être prévu.

La prudence est la vertu de celui qui parvient à s'orienter dans ce réel imprévisible et contingent.

Mais nousne sommes pas tous prudents.

Aussi ne peut-on toujours nous tenir rigueur de nos échecs.

Par exemple, la guerreest l'exemple paradigmatique de l'action incertaine, et elle a toujours affaire avec la chance par opposition à lascience qui cherche à tout prévoir.

Ainsi, dans le monde sublunaire, il est inutile d'attendre que se précise une idéeclaire et distincte de ce qu'il faudrait faire.

Le réel souffre d'une opacité irréductible qui nous enlève une partie de laresponsabilité de nos actes. _ De plus, le choix s'effectue toujours en situation, c'est à dire au sein d'un ensemble de faits donnés.

Or enfonction de ces faits, tous les choix ne sont pas possibles.

Avec Descartes, nous objecterions qu'il ne tient qu'à lavolonté de se déterminer elle-même et que toute opération visant à se dédouaner de la responsabilité d'un acte seréduit à une entreprise de mystification volontaire, appelée mauvaise foi par Sartre.

Néanmoins, il y a des situationsqui, loin d'offrir un éventail de possibilité où la volonté n'aurait qu'à choisir, ne laissent pas le choix.

En ce sens nepas laisser le choix signifie que la situation est telle qu'elle nous détermine à un acte.

Or s'il n'y a qu'un acte depossible, peut-on encore en être tenu pour absolument responsable ? Par exemple, dans les Misérables de Victor Hugo, Jean Val-Jean est contraint par la misère à voler un pain.

Or pour le vol de ce pain, il est envoyé au bagne deCayenne.

C'est donc qu'il a été tenu responsable de ce vol.

Pourtant, mourant de faim, il est évident qu'il n'avaitpas vraiment le choix de commettre ce vol qui s'opposait d'ailleurs à ses propres principes moraux.

Ainsi s'il a étépoussé par la misère, on ne peut affirmer que c'est par sa seule volonté qu'il a choisi de contrevenir à la loi.

Parconséquent, dans les situations où nous n'avons pas le choix, il est incertain que nous soyons absolumentresponsables de nos actes. _ Ensuite, nous ne pouvons non plus être tenus responsables des actes que nous commettons sous la déterminationde l'inconscient.

En effet, la responsabilité est radicale, c'est à dire qu'elle concerne la totalité de nos actes tantque nous nous fondons sur la conscience.

Mais si l'exemple de l'erreur involontaire n'est que partiellementinconscient dans la mesure où par un surcroît d'attention ou un avertissement, ce qui échappait à la conscienceaurait pu être ressaisi par elle ; il existe des faits où la prise de conscience n'est plus possible.

Ainsi les lapsus ou les. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles