Est-on d'autant plus libre que l'on est cultivé ?
Publié le 27/02/2008
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Demande d'échange de corrigé de Corvaisier Dorian ( [email protected] ).
Sujet déposé :
Est-on d'autant plus libre qu'on est plus cultivé?
"On façonne les plantes par la culture et les hommes par l'éducation", écrit Rousseau dans l'Emile.
Ainsi, tout homme inscrit sans uneculture se voit marqué par elle comme à ce qui va l'arracher à sa nature et le faire entrer ainsi dans le "moule de la culture".
Laculture, en nous déterminant, est-elle ce qui s'oppose à notre liberté de faire naturellement tout ce que l'on souhaite? Il semble bienplutôt qu'un homme laissé à l'état de nature ne puisse accéder à sa véritable dignité humaine, dans la mesure où il reste dépendant deson animalité.
Est-on alors d'autant plus libre qu'on est plus cultivé?
Ou bien la liberté désigne l'absence de contrainte, de détermination extérieure; or si l'état de nature apparaît comme le règne d'uneliberté infinie, c'est une liberté ineffective.
Ou bien la liberté désigne la capacité à agir d'après sa propre volonté, et non d'après de simples pulsions, et en ce sens l'éducation quiconsiste à intégrer un certain nombre de règles, dont les règles sociales, permet de former sa volonté et donc contribue à libérerl'homme de "la" et de "sa" nature.
Or certaines cultures sont elles-mêmes paradoxalement esclavagistes.
Mais peut-on vraimenthiérarchiser les cultures sans faire preuve d'égocentrisme?
Ne serait-on pas alors d'autant plus libre au sein d'une même civilisation que l'on est cultivé au sens de posséder un savoir? Mais ilreste à déterminer quels en sont les critères.
La culture (comme la culture d'une terre qui consiste à semer, entretenir, récolter...) est l'ensemble des processus par lesquelsl'homme transforme la nature.
La nature est ce qui croît et pousse par soi-même.
La culture désigne l'activité humaine qui consiste àfaire pousser ce dont l'homme a besoin pour vivre.
Par la culture, l'homme modifie la nature et sa propre nature.
En fonction del'endroit où l'homme naît, il est modelé, influencé par un certain milieu culturel.
En effet, la culture désigne l'ensemble des techniques,des institutions et des traditions d'un groupe humain.
Cela désigne tout ce qui relève de l'invention, de l'acquis par rapport à l'inné.
Lelong processus d'assimilation d'une culture ne peut que s'accompagner de contraint, de discipline.
La culture désigne tout ce qui relève de l'invention, de l'ingéniosité de l'homme, c'est-à-dire tous les artifices techniques grâce auxquelsl'homme améliore ses conditions d'existence.
En ce sens, la civilisation indique une supériorité par rapport à un niveau de "sauvagerie"ou de "barbarie", ce qui présuppose qu'il y ait différentes cultures hiérarchisées.
Or cette idée masque, selon Lévi-Strauss, un préjugé:l'ethnocentrisme.
Il s'agit d'une doctrine qui consiste à faire de sa propre culture, de son groupe social ou de son ethnie, une norme, unmodèle pour les autres.
L'ethnocentrisme va, face à toute autre culture que la sienne, considérer les pratiques qui lui sont étrangères de "sauvages" ou"barbares".
Or ces mots par leur éthymologie renvoient à la nature, à l'animalité, bref à l'absence d'humanité.
Mais pour l'auteur, lebarbare, c'est justement celui qui croît à la barbarie dans la mesure où il refuse l'humanité à l'autre, et donc risque de s'autoriser uncomportement humain.
Pour Descartes, il y a du déterminisme, le monde est rationnel et pourtant le libre arbitre existe.
La posssiblité de choisir, de sedéterminer par sa volonté est possible.
L'homme, selon Descartes, a deux facultés: la volonté infinie qui peut tout vouloir, et unentendement limité.
Agir librement, c'est faire porter sa volonté sur une représentation, une idée que lui présente l'entendement.
Laliberté est d'autant plus grande que l'entendement lui présente des idées claires et distinctes.
La liberté a donc plusieurs degrés.
Le plusbas correspond à la liberté d'indifférence, c'est à dire une liberté qui n'a aucune raison de faire un choix plutôt qu'un autre.
Le plus hautdegré est celui de la liberté éclairée, c'est-à-dire la possibilité d'agir en connaissance de cause, en ayant des raisons de faire tel ou telchoix.
Ainsi on serait plus libre en étant plus cultivé, et en ayant de véritables connaissances.
Ainsi il semble bien difficile d'envisager une liberté au sens effectif de puissance d'autodétermination, sans l'appartenance à une formemême minimale de culture, c'est-à-dire l'éducation.
Or, on ne peut classer les degrés de liberté selon la culture à laquelle on appartient, soit parce que l'on tombe dans un préjugéethnocentrique, soit parce que les pratiques culturelles sont elles-mêmes moralement neutres.
Le degré de liberté semble plutôt dépendre de la richesse de sa culture personelle, non pas par la quantité de savoir accumulé, maispar la capacité à prendre de la distance vis-à-vis de tout phénomène culturel et donc de considérer autrui de manière désintéressée.
Ence sens, la véritable culture libératrice désigne l'avènement de la moralité en l'homme.
Sujet désiré en échange :
Faire régner la justice, est-ce seulement appliquer le droit?.
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