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Est-il vrai que les mathématiques soient moins une science à part que l'instrument de toutes les sciences ?

Publié le 16/09/2014

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Sans doute, les sciences positives font, elles aussi, des déductions (syllo­gistiques ou mathématiques); mais leur méthode caractéristique est l'in­duction dont le point de départ et le point final est le contact avec l'expé­rience concrète.

A.  Son but propre. — La mathématique ne vise qu'à la création de son univers idéal, et à la connaissance des êtres et des relations de cet uni­vers. Cette science idéale se suffit à elle-même, réserve faite de son origine, dans 'son développement indéfini. C'est cet aspect qui a pu faire croire à des rationalistes qu'elle était une pure création de l'esprit (KANT).

 

En résumé, la mathématique pure est une science idéale et abstraite valable inconditionnellement dans son univers. On ne peut affirmer a priori qu'elle soit une science du « réel «, puisque les mots vérité, nécessité, universalité, n'ont pour elle qu'un sens' idéal. Ils poUrraient fort bien n'en avoir point de réel; néanmoins, nous allons montrer qu'elle constitue une science des possibles.

« LES ~fA THÉMATIQUES ET LES AUTRES SCIENCES J.

- LA MATHÉMATIQUE EST UNE SCIENCE A PART.

La.

ma.thématique pure - qu'il ne faut pas confondre avec ses appli­ cations - est vraiment une science qui a son objet, sa méthode propre et son but bien défini.

A.

Son objet.

- Elle traite, à un certain niveau d'abstraction, de l'ordre, de ,fa grandeur (quantité) et de la mesure continue ou discontinue.

Ses êtres, suggérés par l'observation sensible, ne sont pas seulement abstt·aits, comme certains concepts, mais construits, disons mieux créés .sur un mode idéal, avec des conditions d'existence propre qui les rendent souvent irréalisables en pratique, telles que les surfaces et les lignes sans épais· seur, les points matériels.

Les êtres mathématiques, leurs cadres et toutes leurs relations forment un univers à part dans lequel les lois sont vraies nécessairement (vérité idéale), sans autres conditions que celles qui les ont fait naître.

B.

Sa méthode propre.

-Cette méthode, qui lui appartient en propre et la faisait regarder par les anciens comme la science par excellence, est la.

méthode «déductive»; c'est une suite de raisonnements a priori qui ne Iait à aucun moment appel à l'expérience.

Les « intuitions '" s'il y en a, n'atteignent que ses objets ou relations de l'univers idéal; on peut parler d'intuition mathématique, abstraite et idéale.

Certains mathéma­ ticiens qui visent à la rigueur cherchent à les déduire en exprimant les. »

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