Est-il raisonnable de douter ?
Publié le 06/09/2005
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Cette question met en avant les difficultés liées au problème du doute dans le domaine de la réflexion. En effet, si je doute de tout ce qui m’entoure, si je suis plongé dans l’incertitude, comment puis-je fonder mon savoir ? sur quoi peut s’appuyer mon esprit pour établir des connaissances si je remets en question le moindre objet du monde ? Mais douter ne signifie pas douter de tout et systématiquement. Car si le doute devient méthodique, comme le préconise Descartes, s’il est le fruit d’un usage raisonnable de l’esprit, ne peut-il pas, au contraire, permettre à l’homme d’accéder plus facilement à la connaissance vraie des choses ?
N’est ce pas cet usage de la raison que suggère la réflexion philosophique elle-même ? car en étant certain de ma connaissance des objets du monde, je prends en effet le risque de me laisser guider par l’opinion. Or, la philosophie, ayant pour dessein la quête de la vérité, ne peut prétendre tout savoir d’emblée. Loin d’être arrogante, la véritable pensée philosophique doit au contraire faire preuve d’humilité et répondre, avant toute tentative dogmatique à la célèbre injonction de Socrate : « Ce que je sais c’est que je ne sais rien. «
Il s’agit donc de trouver cette mesure exacte de doute nécessaire à la pensée, cette part raisonnable d’incertitude qui, loin de plonger l’esprit dans un scepticisme absolu doit au contraire l’inviter à fonder des raisonnements fiables.
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