Est-il raisonnable de craindre ce qui échappe à la conscience? ?
Publié le 27/02/2008
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nous-même, prisonnier de notre structure psychique qui décide en dernière instance de ce dont nous avonsconscience.
On peut alors craindre de ne pas se connaître nous-même, d'être toujours obscurs à nous-mêmes,puisque nous ne nous connaissons pas entièrement.- On ne peut craindre ce dont nous n'avons pas conscience, mais on peut craindre que quelque chose échappe ànotre conscience, lorsque l'on prend une décision, que l'on agit et réfléchit.
En effet, on peut craindre par exempleque la tristesse d'un proche échappe à notre conscience, quand nous même sommes trop heureux pour nous enapercevoir.
On peut raisonnablement craindre ne pas avoir conscience de toutes les conséquences de nos actes,lorsque nous allons voter, que nous nous marions, ou que nous prenions toutes autre décision qui engage notreresponsabilité.
Ce n'est donc pas ce qui nous échappe que nous craignons, c'est les conséquences que cetteignorance peut impliquer.
Nous craignons d'agir en émettant l'hypothèse que nous ne sommes pas pleinementconscients des tenants et aboutissant de notre action.
Nous avons parfois peur de prononcer certaines paroles, carnous savons que les sentiments et émotions de notre interlocuteur échappent, au moins partiellement, à notreconscience, et nous craignons alors l'impact de nos parole sur lui.- On peut raisonnablement craindre que la vérité échappe à notre conscience, et que nous sommes bercés d'illusion,en proie au jeu d'un « malin génie » qui nous tromperait en nous faisant croire à ce qui n'est pas.
C'est ainsi queDescartes dans les Méditations métaphysiques décide de douter de tout, de l'existence de son corps et de ce qui l'entoure, car il craint que la vérité échappe à sa conscience et qu'il soit en réalité dans un songe.
Ce n'est doncpas ce qui pourrait échapper à sa conscience que Descartes redoute, mais ce dont il a conscience.
En effet, iln'accorde pas sa confiance à se dont il a conscience autour de lui, qui ne tient que de la perception, donc des sens(qui peuvent nous tromper) et de la subjectivité (qui n'est pas vérifiée), et aspire bien plus à connaître ce qui luiéchappe, qui pour lui, est la vérité.
A l'instar des prisonniers de la caverne dans la République de Platon (livre VII), qui n'ont pas conscience d'être dans un monde d'apparences, et que le monde réel se trouve à l'extérieur, c'estplutôt l'ignorance que l'on doit raisonnablement craindre, et non pas la réalité qui nous échappe, vers laquelle ondoit tendre au contraire.
Conclusion : Il semble qu'il ne soit pas raisonnable de craindre ce qui nous échappe.
Pour être correct, c'est plutôt la perte quel'on doit craindre, donc le fait que quelque chose nous échappe.
En effet, si la conscience n'a pas accès à quelquechose, ou bien cette chose ne peut jamais l'atteindre et n'est donc pas nocive pour nous, ou bien la conscience sedémunie de ce qu'elle détient, en refoulant des données dans l'inconscient, et alors il faut s'inquiéter desrépercussions que cela implique.
Ce qui est à craindre pour le sujet, c'est d'être dominé par certaines choses dont iln'a pas conscience, et ainsi de perdre la maîtrise de lui-même et de ne pas être en mesure d'assumer cesresponsabilités.
Savoir que certaines choses échappent à notre conscience nous rend plus vulnérables, pluscraintifs, car nous nous sentons dépossédés et ignorants.
Mais c'est pour cela que nous devons raisonnablementrechercher ce qui échappe à notre conscience, tendre cers ce qui ne se donne pas d'emblée dans l'accès d'uneconscience immédiate, et, par la spéculation et le raisonnement, se saisir de la vérité et rattraper ce qui cherche àse dérober à la conscience..
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