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Est-il possible qu'un homme ne se préoccupe aucunement de la question de la vérité ? En quel sens une telle attitude serait-elle justifiée ? Renier la vérité, n'est-ce pas encore affirmer une pensée que l'on croit vraie ?

Publié le 15/09/2014

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question

Prendre appui sur le dernier argument pour approfondir. Si l'homme ne peut pas ne pas croire avoir raison quand il affirme, et donc que l'attachement à la vérité de ce que l'on pense et dit est pour ainsi dire viscéral, nous nous trouvons devant un paradoxe. Car c'est alors que se manifeste la véritable indifférence à la vérité. En effet en rester à ses propres affirmations, c'est rester aveugle à toute critique, c'est confondre croyance et savoir, opinion et science.

question

« tirer les conséquences.

Qu'est-ce qu'être indifférent à la vérité? Ne pas se préoccuper de la correspondance de ce que l'on pense et dit avec ce qui est, revient à confondre erreur et vérité, mensonge et vé­ rité, justice et injustice.

De telles confusions entraînent la négation de toute connaissance, bien sûr, mais aussi de toute action, de toute communication, de toute justice.

Expliquer et justifier.

De toute action, car l'action efficace sup­ pose une connaissance au moins suffisante du matériau que l'on trans­ forme ou de l'outil que l'on utilise.

De toute communication, car dans ce cas autrui devient systématiquement objet de soupçon, ou plutôt d'indifférence.

De toute justice, car si l'on estime inutile de vérifier un jugement, le coupable n'est plus distingué de l'innocent et inverse­ ment.

Pour toutes ces raisons, au premier abord, il semble bien im­ possible d'être indifférent à la vérité.

Allons plus loin.

L'indifférence à l'égard de la vérité apparaît comme la négation de toute pensée.

En effet penser, c'est affirmer ou nier.

Dès que l'on pense, on croit néces­ sairement au contenu de sa pensée, quoi qu'il en soit de la vérité de ce contenu.

Peut-on affirmer sans croire avoir raison ? Conclure: un homme qui serait intégralement indifférent à lavé­ rité serait incapable d'action, de communication, sans préoccupation pour la justice, et ne croirait même pas ce qu'il pense.

Un tel homme, sans tête ni membres, est difficilement concevable, de fait.

Prendre appui sur le dernier argument pour approfondir.

Si l'homme ne peut pas ne pas croire avoir raison quand il affirme, et donc que l'attachement à la vérité de ce que l'on pense et dit est pour ainsi dire viscéral, nous nous trouvons devant un paradoxe.

Car c'est alors que se manifeste la véritable indifférence à la vérité.

En effet en rester à ses propres affirmations, c'est rester aveugle à toute critique, c'est confondre croyance et savoir, opinion et science.

Poursuivre l'argumentation par l'analyse de ces notions.

Qu'est-ce qui oppose la croyance et le savoir? Croire, c'est donner son adhésion à un jugement sous l'effet d'une certitude purement subjec­ tive, alors que le savoir se fonde sur des garanties et des vérifications objectives.

La certitude impliquée dans la croyance n'est donc pas nécessairement la vérité.

C'est pourquoi il importe de distinguer !"'opinion" de la science.

Pour analyser l'opinion, on peut chercher à en dégager l'origine : l'influence du corps et des habitudes.

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