Devoir de Philosophie

Est-il possible d'assigner une origine aux valeurs morales ?

Publié le 24/02/2010

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La conscience morale implique la présence, en chacun, de valeurs qui l'aident à définir ce qui lui paraît être bien ou mal. Elle découle donc sur une question portant sur l'origine de ces valeurs : sont-elles fournies par une autorité transcendante (famille, société, religion) ou est-ce en moi que le découvre ou invente les valeurs ?

 

« – Le sujet met en relation la notion de morale et celle d'origine.

Il suppose que la morale possède une origine, etnous invite à la déterminer. – La morale : domaine dans lequel notre action est guidée par des règles du bien, lesquelles trouvent leur source soit dans la société (les mœurs) soit dans l'intériorité d'une conscience individuelle, soit encore dansl'exigence d'une raison pratique et d'une bonne volonté.

La morale, sous les différentes formes qu'elle prend,nous dicte notre devoir et nos obligations.

Elle suppose alors la liberté de faire ou non notre devoir, de suivre ounon nos obligations. – L'origine : l'origine est le point de départ de quelque chose.

On distingue l'origine, commencement temporel, etle fondement, justification rationnelle.

De ce point de vue, une origine permet de donner une explicationgénéalogique mais ne permet pas de justifier et d'universaliser. Problématique La morale a affaire à l'action.

Elle prétend donner les règles de cette action, à travers des jugementsmoraux qui évaluent, selon le bien et le mal, les devoirs et obligations propres à chacun.

Le problème de l'origine dela morale est donc celui de l'origine du devoir.

Mais ne faut-il pas dire des origines ? Car en effet, chacun peut trouver en son pays des coutumes et des moeurs qui lui sont propres.

Les devoirs, en ce sens, s'enracinent dansune particularité, et la morale ne peut être objective.

Mais il y a plus : aucun fait, à proprement parler, ne peutenraciner le devoir, car celui-ci n'est justement pas de l'ordre du fait, de l'être, mais du devoir être.

Non pas ce quia été mais ce qui doit être.

Ne faut-il pas voir alors l'origine de la morale en un sentiment moral ? La mauvaiseconscience est alors le réveil premier de la moralité.

Cependant, la mauvaise conscience peut paraître subjective,puisqu'elle dépend du sentiment de chacun.

Ne faut-il pas alors, plutôt qu'une origine, chercher un fondement à lamorale ? Le devoir, et donc la morale, est alors un fait de la raison pratique, qui trouve en la bonne volonté le bienultime.

Mais ce fondement objectif ne permet pas d'expliquer ou de rendre compte du réveil de cette raisonpratique.

L'enjeu est alors ici celui d'une éducation morale. I.

L'origine de la morale dépend-t-elle de la situation propre à chacun, des moeurs établis qui imposentdes convenances, et de notre nature qui impose des devoirs propres ? – La morale, qui m'indique ce que je dois faire, peut tout d'abord être définie comme ce qu'il convient de faire.Cette convenance est donc relative.

Ce sont les évènements qui donnent naissance à la moralité.

Leconvenable, le devoir, s'il dépend de notre fonction, dépend aussi et surtout de notre nature.

Le premier devoirest en ce sens de se conserver dans sa constitution naturelle.

Mais on doit alors distinguer les convenables (oudevoirs) parfaits, « qui conviennent toujours...or, conviennent toujours les préceptes de vivre selon la vertu »,comme le soulignent les stoïciens (in Diogène Laerce Vie et doctrine des philosophes VII, 109).

Au contraire les convenables moyens tirent leur validité du temps, des circonstances et de la fonction.

On parlera alors desdevoirs d'états liés aux moeurs.

La rectitude de l'action consiste à savoir choisir judicieusement l'impératif dumoment.

Ces devoirs ne sont donc pas des obligations, mais uniquement ce qu'il est souhaitable de rechercher. – L'exigence morale, d'accomplir des fonctions (ou devoirs) propres, est ainsi enracinée dans les premiersinstincts, car elle concerne le simple fait de vivre.

La fonction propre, qui dicte le convenable, est en effetl'activité conforme à la nature de tel ou tel être et répond aux impulsions qui son conforme au fait, pour cetêtre, de s'approprier à lui-même, c'est-à-dire, une adaptation à soi selon sa nature, par les impulsionsspontanées et naturelles.

Chez l'homme, cette impulsion est la recherche de la sagesse.

Donc, il faudradistinguer le sage qui, visant le bien et le bonheur, accomplit des actions droites ( Katorthôma ), et l'insensé qui, au mieux, peut accomplir des actions appropriée ( kathêkonta ) pour sa survie naturelle.

Le convenable, en effet, relève de la cohérence avec sa propre nature.

Mais, comme le remarque Cicéron ( De finibus III, 59), l'action droite est un convenable accompli avec vertu, en vue du bien. – Mais de ce point de vue, les devoirs moraux sont tels qu'une justification raisonnable peut en être donnée,c'est-à-dire que l'acte qu'ils prescrivent est cohérent avec ma nature et avec l'ordre du monde et n'est pas faitau hasard.

Dès lors, la morale suppose une certaine connaissance. – Il faut alors conclure que la morale étant essentiellement fondée sur ma nature, et étant évaluée en relationavec celle-ci et l'ordre du monde (les évènements), c'est le sage, celui qui connaît ma nature et son rapportavec la totalité, qui peut formuler la morale, et être ainsi son point de départ. – Si en effet, j'ai en moi déjà les tendances naturelles qui me poussent à me conserver, donc à accomplir desactes appropriés avec ma nature, mes devoirs moraux me sont toujours déjà dictés par mes premièresimpulsions.

Mais la moralité se doit aussi d'évaluer dans le moment l'action à faire.

Or, de ce point de vue, jepeux m'en remettre à l'homme prudent, qui possède cette sagesse pratique, fondée sur l'expérience et lascience.

Ainsi, comme le soulignait déjà Aristote dans l' Ethique à Nicomaque , l'action droit est celle que ferait l'homme prudent.

C'est donc lui que je dois écouter, si je n'ai possède pas cette vertu. – On peut ainsi souligner que la morale a pour origine la volonté de se conserver et de réaliser sa nature, et pourmode d'action la raison et la vertu.

Cependant on soulignera le problème de la réalisation de cette morale :l'homme en effet peut-il vraiment atteindre la sagesse ou la raison complète ?. »

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