Est-il plus facile de connaître un homme en général qu'un individu particulier
Publié le 19/03/2004
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L’altérité est certainement une des catégories fondamentales de l’esprit. Le couple du Même et de l’Autre organise, en effet, une bonne partie de notre expérience. Autrui est autre moi, altérité et pourtant même. Il est ce qui est étranger pour moi. Autrui est d’abord l’Autre, le différent. C’est une autre espèce toute particulière, un moi qui n’est pas moi. Or la question qui se pose ici « est-il plus facile de connaître autrui que de se connaître soi-même ? « porte les conditions de possibilité d’une telle connaissance. Réfléchir sur l’expérience que j’ai du monde qui m’entoure m’invite à réfléchir la possibilité ou non de connaître autrui non seulement parce que je vis en lien avec lui dans la société, mais aussi parce que bien que différent de moi, il est un peu moi aussi malgré la différence. Et c’est en ce sens que le sujet prend sens, notamment relativement à la construction de soi.

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III.
— EN CONCLUSION, ES DEUX RÉPONSES TRADUISENT LA DUALITÉ DE NOTRE MODE DE CONNAÎTRE(synthèse)
Sans doute, nos connaissances se fondent sur le singulier ou sur l'individuel, qui sont seuls réels.
Mais les premièresimpressions produites par le réel sur le sujet connaissant sont fort obscures et comme aveugles ; elles neconstituent pas une vraie connaissance, laquelle suppose jugement ; or le jugement (cet individu est grand,aimable...) implique au moins un terme général : on ne peut caractériser un individu qu'à l'aide de caractèresobservés préalablement chez d'autres.Mais par ailleurs les termes abstraits qui désignent ces caractères n'ont de sens que grâce à l'observation préalablede divers comportements individuels.
Il en est, il est vrai, de même des portraits que, en combinant ces termes,esquisse le psychologue : pour juger de leur vérité, il faut avoir vu beaucoup d'hommes et, par suite, se faire unecertaine idée de l'homme en général.Aussi est-il difficile de distinguer, dans une connaissance quelconque, ce qui est général de ce qui est particulier.
Eneffet, l'acquisition des connaissances s'effectue par un va-et-vient constant du particulier au général et du généralau particulier.Quelqu'un insistera peut-être : si judicieuses soient-elles, vos remarques ne nous apprennent pas lequel, selon vous,est plus facile à connaître, l'individu ou l'homme en général.
Peut-être pourrions-nous, nous plaçant au stade de laconnaissance acquise, proposer cette distinction : pour un intellectuel, c'est l'homme en général ; pour le vulgaire,c'est l'individu.
Mais aussitôt nous éprouvons le besoin de corriger ces réponses en nous fondant sur lesconsidérations déjà formulées, ce qui constituerait un piétinement sur place.Heureusement que, à y regarder de plus près, c'est autre chose qui nous est demandé : « Que pensez-vous decette affirmation ? » Nous pensons qu'elle dénote une conception un peu simpliste de ce que c'est que connaître..
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