Est-il indispensable d'introduire l'idée de beau dans la définition de l'oeuvre d'art ?

b) L'idée de l'art comme expression du beau, qui nous est aujourd'hui commune, n'est pas universelle (certaines civilisations ignorent jusqu'au mot) et son apparition en Occident est relativement récente. En effet le terme même de « beaux-arts » (arts ayant le beau pour finalité) n'apparaît, semble-t-il, qu'au xviie siècle, en même temps que celui de technique, auquel il s'oppose. ? Pour les Grecs, l'art (tekhnê) n'est lié au beau (kalos) qu'en tant que celui-ci signifie le bon. L'art, en effet, vise à procurer l'utile (ôphelimon) et l'agréable êdu), source de plaisir (cf. Aristote ; cf. aussi Platon, Hippias majeur, où Hippias définit le beau comme ce qui répond bien à sa fonction, par ex. une belle marmite). ? Pour Platon, en outre, une ?uvre d'art telle qu'une peinture ou une sculpture ne saurait être véritablement belle, dans la mesure où elle procède nécessairement de l'imitation, et où elle est du domaine de l'illusion (cf. sa condamnation des poètes dans la République). La tendance moderne à étendre l'art à des produits de la technique, qui vise l'adapté et le fonctionnel (cf.