Est-il immoral de faire souffir un animal ?
Publié le 24/10/2019
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où un animal possède un système nerveux développé et un cerveau, il ressent parfaitement bien la
douleur, du moins si le terme \"bien\" peut s'employer sur
un tel sujet. L'argument des cartésiens n'est donc plus recevable. Mais cela ne veut pas dire pour
autant que la position que nous avons décrite est indiscutable. Le fait que les animaux souffrent
comme nous, par contre, l'est.
L'argument que nous pourrions réellement opposé est celui que nous allons maintenant développer.
Certes, la souffrance des animaux est indubitable, et égale à la notre. Il n'est pas question de
remettre ceci en cause, et nous avons en plus constaté que ce n'est même pas vraiment réalisable,
du moins sérieusement. Par contre, nous pourrions avancer un autre agrument : égalité de
souffrance, mais par contre inégalité de valeur du sujet souffrant. La morale, ici, est surtout
basée sur la valeur de la vie humaine, encore plus que sur l'égalité. L'égalité ne s'exerce
qu'entre les humains. Plus simplement, est moral ce qui défend la vie humaine. Pas parce que la vie
humaine, en elle-même, pour elle-même, serait une valeur supérieure. En réalité, ce qui fait la
prééminence de la vie humaine, c'est qu'elle est la condition du spirituel. C'est elle qui permet
cette spiritualité, qui dépasse l'homme. Nous voyons bien que beaucoup d'hommes ne considèrent pas
la vie comme la valeur, puisqu'ils sont capables de la perdre au profit d'autre chose. Comme une
idéologie. Nous
pourrions citer, pour prendre un exemple assez proche de nous, les résistants de la Seconde Guerre
Mondiale. Ils savaient ce qu'ils risquaient en s'opposant aux Nazis, mais ils ont jugé que leur
idéal, de liberté, d'égalité, de paix, valait la peine de sacrifier leur vie pour lui. Et c'est cet
idéal, cette spiritualité qu'il faut protéger à tout prix. Il faut donc privilégier la vie humaine,
puisqu'elle seule permet l'émergeance de cette spiritualité. TB
Il y a donc principalement deux attitudes possibles, reposant sur le rapport donné entre moralité
et souffrance. Tout d'abord, certains considèrent qu'il y a un lien direct entre les deux. Est mal
ce qui fait mal. Ou bien, pour développer un peu plus, est mal ce qui amène le plus de souffrance,
d'un point de vue plus
large, en comptant toutes les douleurs engendrées par une action.
«
souffrance.
Dans la nature, ce qui prédomine c'est la lutte pour la vie, la loi du plus fort.
Dans
cette perspective, les espèces se font souffrir les unes les autres, s'entretuent pour survivre.
Alors pourquoi l'homme, lui, ne pourrait-il pas faire souffrir les
animaux ? Pourquoi cela, particulièrement, serait immoral ? Les animaux auraient le droit de se faire souffrir entre eux, mais, parce que nous sommes des
hommes, nous n'aurions pas le droit ? Pas le droit de blesser un animal, alors qu'ils se blessent sans cesse entre eux ? Ce n'est pas très logique.
Et la
réponse à cela, c'est que la souffrance que nous occasionnons maintenant est totalement sortie du registre des besoins purement naturels de l'homme
(industrialisation, luxe, etc.)
Mais il existe aussi une autre réponse, qui va bien plus loin que celle-ci, en se positionnant en opposition radicale avec la première.
La morale, bien que se
définissant par rapport à la nature, ne serait absolument pas une place à l'intérieure de cette nature, mais le contraire.
Le fondement de la morale consisterait
justement à ignorer la nature, à refuser de prendre en compte la divertsité naturelle des êtres.
Par exemple, il ne faut pas juger sur la race, ou sur le sexe...
Par conséquent, c'est à partir de ce point de vue sur la morale que nous avons rejeté le racisme, le sexisme, etc...
Cette idée de la morale est celle des
humanistes, c'est à dire celle sur laquelle nous avons principalement bâti notre vision du monde, en France, et nombres de nos lois.
Selon ce fondement de la
morale, il
y a égalité entre les personnes, puisque nous ne devons pas tenir compte des différences naturelles.
Donc, fort logiquement, il est immoral de faire souffrir
une personne, au sens moral du terme.
Or, selon eux, seul l'homme est une personne morale.
TB
Nous allons maintenant voir ce qu'il est possible de répliquer à cette opinion.
Mais pour faire cela, nous allons devoir changer de positionnement, c'est à dire
de fondement proposé pour la morale.
Ce changement a déjà été évoqué dans ce que nous venons de présenter.
Car, bien que la morale se positionne par
rapport à la nature, un de ses importants critères est l'égalité.
Et c'est dans cette perspective que nous allons proposer une objection à la pensée humaniste.
Car ils considèrent que seul l'homme est une personne morale.
Mais pour quelle raison ? Sur quel critère se basent -ils pour affirmer cela ? En effet, dans ce
contexte, et pour répondre au problème de l'immoralité, ou non, de la souffrance des animaux, le critère nécessaire est celui de la souffrance, très
logiquement.
Comment juger de la moralité ou de l'immoralité de la souffrance sur un autre critère que celui de la douleur ? On peut soutenir qu'il n'y a pas de
rapport entre douleur et moralité, et donc dire qu'une douleur infligée n'est en soi ni morale ni immorale.
Et, dans ce cas-là, les animaux nous sont égaux.
Ils
souffrent comme nous.
Du moins, ceux qui ont, tout comme les hommes, des nerfs, un cerveau, bref,
tout ce qui est nécessaire pour ressentir de la souffrance.
Il n'y a rien qui différencie, de ce point de vue là, un chien d'un être humain, par exemple.
Mais ceci
est vrai pour un nombre très important d'espèces animales, et les exemples sont innombrables.
La moralité reposerait donc sur le principe de l'égalité.
Il est
possible de résumer ce principe par cette phrase : "Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse." Résumons : il ne faut pas faire à autrui ce
que nous ne voudrions pas qu'on nous fasse, la moralité repose sur le principe de l'égalité, et les animaux sont égaux envers nous par la souffrance.
Nous ne
voulons pas souffrir, nous fuions même la douleur autant qu'il est possible, donc nous ne devons pas faire souffrir les animaux.
D'accord, ça se tient
logiquement.
Reste à savoir si c'est bien cette phrase (ne fais pas à autrui…) qui est bien le fondement premier de la morale.
Si on dit que la morale consiste
à respecter les droits de chacun, et qu'on voit que l'animal, n'étant pas libre, ne peut pas avoir de devoirs, alors il ne peut avoir de droits non plus, etc.
Même si Descartes prétendait que les animaux n'étaient à peu de choses près que des machines, et donc ne ressentaient pas la souffrance, cette idée a
depuis été battue en brèche par la science, et peu de gens la soutiennent encore.
La biologie a établi de façon incontestable, et nous avons déjà évoqué ce
fait précédemment, qu'à partir du moment
où un animal possède un système nerveux développé et un cerveau, il ressent parfaitement bien la douleur, du moins si le terme "bien" peut s'employer sur
un tel sujet.
L'argument des cartésiens n'est donc plus recevable.
Mais cela ne veut pas dire pour autant que la position que nous avons décrite est
indiscutable.
Le fait que les animaux souffrent comme nous, par contre, l'est.
L'argument que nous pourrions réellement opposé est celui que nous allons maintenant développer.
Certes, la souffrance des animaux est indubitable, et
égale à la notre.
Il n'est pas question de remettre ceci en cause, et nous avons en plus constaté que ce n'est même pas vraiment réalisable, du moins
sérieusement.
Par contre, nous pourrions avancer un autre agrument : égalité de souffrance, mais par contre inégalité de valeur du sujet souffrant.
La morale,
ici, est surtout basée sur la valeur de la vie humaine, encore plus que sur l'égalité.
L'égalité ne s'exerce qu'entre les humains.
Plus simplement, est moral ce
qui défend la vie humaine.
Pas parce que la vie humaine, en elle-même, pour elle-même, serait une valeur supérieure.
En réalité, ce qui fait la prééminence
de la vie humaine, c'est qu'elle est la condition du spirituel.
C'est elle qui permet cette spiritualité, qui dépasse l'homme.
Nous voyons bien que beaucoup
d'hommes ne considèrent pas la vie comme la valeur, puisqu'ils sont capables de la perdre au profit d'autre chose.
Comme une idéologie.
Nous
pourrions citer, pour prendre un exemple assez proche de nous, les résistants de la Seconde Guerre Mondiale.
Ils savaient ce qu'ils risquaient en s'opposant
aux Nazis, mais ils ont jugé que leur idéal, de liberté, d'égalité, de paix, valait la peine de sacrifier leur vie pour lui.
Et c'est cet idéal, cette spiritualité qu'il faut
protéger à tout prix.
Il faut donc privilégier la vie humaine, puisqu'elle seule permet l'émergeance de cette spiritualité.
TB
Il y a donc principalement deux attitudes possibles, reposant sur le rapport donné entre moralité et souffrance.
Tout d'abord, certains considèrent qu'il y a un
lien direct entre les deux.
Est mal ce qui fait mal.
Ou bien, pour développer un peu plus, est mal ce qui amène le plus de souffrance, d'un point de vue plus
large, en comptant toutes les douleurs engendrées par une action.
Les hommes ne sont absolumement pas placé différemment des autres êtres vivants, et le
seul critère est la souffrance.
Par exemple, comparons, sur cette idée, un homme qui a tué un de ses semblables, et un homme responsable, en partie du
moins, de la déforestation de l'Amazonie.
Le plus immoral est le second, car la destruction de cette forêt crée beaucoup de souffrances, puisque cela détruit
l'habitat naturel de nombre d'animaux, qui en meurent, alors que le premier n'est responsable que de la mort d'un homme, ce qui crée bien moins de
souffrances.
On appelle cette pensée utilitariste.
B L'autre
attitude, à l'inverse, déclare que la morale n'a rien à voir avec la douleur, ni le plaisir d'ailleurs.
La morale est un devoir, le principal devoir de l'homme.
Ce
devoir repose sur la notion de justice.
Il ne faut pas forcément faire ce qui est bon, mais ce qui est juste.
Et la justice, parfois, souvent même, engendre de la.
»
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