Est-il du devoir de l'homme de prendre conscience?
Publié le 11/10/2013
Extrait du document
Nous ne sommes donc pas conscients par nature; nous le devenons à mesure que notre vie intérieure est prise en charge par le langage. L'enfance est le temps non de la découverte mais plus radicalement de la naissance du monde. Mais ce monde dont nous avons conscience n'est pas construit une fois pour toutes. Il s'enrichit à mesure que se complexifie la manière dont on en parle. Plus la pensée s'affine, plus la perception se précise. L'histoire des sciences offre de nombreux exemples de la manière dont de nouveaux concepts changent les objets du monde. Aujourd'hui, le gaz paraît être une chose courante, d'utilisation quotidienne. On l'allume, on l'éteint; on sait qu'il peut exploser. Pourtant, jusqu'à la naissance de la chimie, avec Lavoisier, le «gaz« n'existait pas; on parlait de «vapeurs«, d'«airs« plus ou moins subtils, plus ou moins purs.
«
l'étymologie latine, être conscient, c'est être «avec savoir» (cum scire),
racine qui peut s'entendre de deux manières: être conscient, c'est ne
pas seulement percevoir mais savoir que l'on perçoit (conscience psy
chologique) ou bien
ne pas seulement être mais savoir ce qui doit être
(conscience morale).
La formulation du sujet invitait d'ailleurs à articuler
les deux aspects de la notion en demandant si nous avons à nous rendre
conscients: est-il du devoir
de l'homme de prendre conscience? Cette
question pourra constituer un dépassement critique de l'alternative du
sujet conduisant finalement à envisager
la conscience comme un acte
critique.
PLAN
Introduction
O La conscience comme condition naturelle
A - La conscience, fonction sensorielle?
B - La conscience, fonction intellectuelle?
C
-La conscience, trouble fonctionnel?
O La conscience comme effet culturel
A - Le rôle du langage dans la conscience
B -
Le monde est construit
C -Le travail de la prise de conscience
8 Le devoir de prendre conscience
A - Le problème de l'origine de la conscience morale
B - L'unité de
la conscience
C -La conscience comme acte critique
Conclusion
•Corrigé
(dissertation)
Introduction 1
La conscience se donne comme une ouverture sur le monde, comme la
mise en relation du sujet à autre chose que lui-même.
Être conscient,
c'est toujours être
en rapport avec un objet, c'est-à-dire quelque chose
qui est posé devant moi (du latin
objectum: «placé devant»): il peut
1.
Les titres en gras servent à guider la lecture et ne doivent en aucun cas figurer sur la copie.
•Ill 1:1 a:
a:
0 u
LA CONSCIENCE• SUJET m 1105.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Si naturellement, en effet, qu'on fasse son devoir, on peut rencontrer en soi de la résistance ; il est utile de s'y attendre, et de ne pas prendre pour accordé qu'il soit facile de rester bon époux, bon citoyen, travailleur consciencieux, enfin honnête homme.
- « La conscience de devoir mourir peut-elle susciter chez l'homme d'autres sentiments que la peur ? »
- Prendre conscience n'est-il pas parfois un devoir ?
- Est-ce dans la solitude que l'homme peut prendre conscience de lui même ?
- « Les lettres, l'art, la philosophie restent, jusqu'à nouvel ordre, les principaux moyens dont l'homme dispose pour prendre conscience de lui-même, acqué-rir le sens des valeurs, s'acheminer vers la sagesse. Et nous serions infidèles à la mission que tout notre passé nous assigne si, cédant à l'entraînement au-quel certains peuples obéissent, nous ne gardions pas une place éminente à la culture littéraire, esthé-tique et philosophique. » Commentez et discutez ces lignes.