Devoir de Philosophie

Est-il donc impossible de savoir qui nous sommes ?

Publié le 01/05/2022

Extrait du document

« « Connais-toi toi même » disait Socrate.

Cette célèbre formule du philosophe nous laisse supposer qu'il est possible de se connaître soi-même et donc de savoir qui nous sommes.

Dans ce cas la réponse à la question « qui suis-je » existerait et elle résiderait en nous même. Il est vrai que nous pensons tout savoir de notre personne.

Nous seul connaissons nos sentiments, notre passé.

Cependant, rien ne me permet, en moi même, de me définir de manière objective de la même façon que je décris les objets qui m'entourent.

Pour savoir réellement qui je suis il faudrait que je puisse sortir de moi.

De plus, si j'affirme que je sais qui je suis seulement parce que je connais mes sentiments, je peux commettre une erreur.

Les sentiments sont parfois trompeurs.

Est-il donc impossible de savoir qui nous sommes ? Il semble qu'il faille un autre élément extérieur à moi-même pour me donner une connaissance de moi sûre, sans erreur.

Autrui pourrait-il être une solution ? Il semble qu'il y est là un véritable problème.

Peut-on définir ce que nous sommes et si cela est possible qui détient cette réponse ? Comment concevoir que la connaissance de soi-même me fasse sortir de moi ? Tout d'abord, le Cogito de Descartes « Je pense donc je suis », nous laisse entrevoir la possibilité d'une connaissance de soi.

Qui mieux que moi peut savoir ce que je suis ? Il est évident que je suis ce que j'ai conscience d'être.

L'homme est un sujet pensant.

Par là, il se différencie de l'animal.

Mais cette connaissance de soi suppose d'être totalement transparent à soi-même.

Il semble ici que je puisse me connaître si j'admets que rien ne se dérobe à ma conscience.

Mais que me révèle ma conscience, quelle image me donne-t-elle de moi même ? Descartes dit « il est de soi si évident que c'est moi qui doute, conçoit, affirme, nie, veut et ne veut pas, qui imagine aussi et qui pense, qu'il n'est besoin de rien ajouter pour le prouver ».

Il est vrai que je suis seul à détenir toutes ces connaissances de moi même.

Je sais ce que je veux, je connais mon passé.

Et il est vrai que notre passé, toutes ces expériences, nous modèlent, nous transforment et font de nous ce que nous sommes aujourd'hui.

Tous ces évènements dont j'ai conscience me permettent donc de me connaître.

Mais suis-je seulement une substance immatérielle ? Qu'est-ce qui me permet de voir la réalité physique de mon corps comme je perçois celle des objets ? Si je suis totalement transparent à moi-même je ne suis pas pour autant un fantôme.

Le savoir est-il une connaissance de soi ? En effet, il semble que le Cogito pose un problème.

Si je suis ce que j'ai conscience d'être qu'est-ce qui me permet d'affirmer ceci, de savoir que je ne me trompe pas, si ce savoir n'est relié à rien ? Il me faut une preuve et celle-ci doit être extérieure à moi-même.

La conscience suffit pour savoir que je suis un sujet mais elle ne suffit pas à bâtir la connaissance de soi.

Or l'homme est un sujet moral.

Il a besoin d'autrui.

Le Cogito n'est réel que s'il y a autrui.

Je sais que ce que je pense est vrai seulement si je sais que quiconque pourrait penser la même chose à ma place.

Il semble que la question « qui suis-je » admette un début de réponse qui réside en soi mais pour exister objectivement, j'ai besoin d'autrui.

Comme le pensait Spinoza « rien n'est plus utile à l'homme que l'homme ». Pourquoi puis-je affirmer que le regard d'autrui est objectif ? En effet, j'ai besoin de cette objectivisation.

Je sais qu'une table est une table parce qu'elle a quatre pieds, qu'elle est en bois.

Je la vois.

Cependant, je ne me vois pas.

C'est en cela qu'autrui m'est indispensable.

Par exemple, si je regarde par le trou d'une serrure pour espionner ce qui se passe dans la pièce derrière la porte, tant que je suis seul ceci ne me pose aucun problème.

Mais si quelqu'un vient à me surprendre, je vais avoir honte.

Le regard de l'autre me fait prendre conscience de ma réalité.

Sartre « J'ai honte de moi tel que j'apparais à autrui (…) car c'est comme un objet que j'apparais à autrui ». L'autre me fournit la preuve dont ma conscience à besoin et de par son regard il me renvoit à ma réalité.

C'est ce que l'on appelle l'intersubjectivité.

Un sujet permet à un autre sujet d'affirmer objectivement que c'est un sujet et réciproquement.

Personne n'est gentil, agréable ou au contraire insupportable pour soi même.

Une personne l'est parce qu'autrui la voit comme telle.

Autrui est le témoin de mes actes.

La vérité sur soi même réside en moi, comme dans l'exemple de la honte (c'est. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles