Est-il dans la nature de l'État de limiter son pouvoir?
Publié le 01/10/2012
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à la structure étatique elle-même puisqu'elle est fixée par rapport à l'autorité de
Dieu:
le monarque bénéficie dès lors, par rapport à ses sujets, d'un pouvoir sans
limite, reflet et délégation dans l'ordre humain de la toute-puissance divine, et
seule sa relation personnelle à Dieu (devant lequel il reste responsable) peut
l'amener à en faire un usage relativement modéré.
- C'est pourquoi l'idée d'une limitation du pouvoir étatique ne peut apparaître
que chez les théoriciens du Contrat, c'est-à-dire à partir du moment où l'on
conçoit que le pouvoir est initialement partagé par tous les citoyens qui ne font
que le déléguer au dirigeant.
Historiquement, cela correspond à la période où la
monarchie devient constitutionnelle, selon le modèle que fournit l'Angleterre au
XVIIe siècle.
Il devient alors manifeste que, si le pouvoir de l'État doit bien être
limité, c'est pour que puisse être protégée la liberté du citoyen: le problème est en
fait de trouver les formules qui garantissent un équilibre entre
ce que le pouvoir de l'État est en droit d'exiger des citoyens et ce que ces derniers peuvent revendiquer au nom de leur liberté civile.
'
II.
La séparation des pouvoirs empêche la tyrannie
Dans cette optique,l'illimitation du pouvoir étatique ne peut être interprétée
que comme une perversion de l'État et de ses représentants, et comme sa
transformation conséquente en tyrannie.
• C'est notamment ce que souligne Locke dans son Traité du gouvernement
civil ( 1690).
Le pouvoir n'étant plus conçu comme d'origine divine, mais se
définissant
par rapport à une loi naturelle qui énonce les exigences de la
raison elle-même, tout débordement du pouvoir signifie une atteinte à la
souveraineté du peuple.
Dès lors, un pouvoir tyrannique rend légitime la
résistance qui
pourra lui être opposée.
L'excès du pouvoir apparaît ainsi
comme l'injustice suprême, non seulement parce qu'il porte atteinte aux
droits des citoyens, mais, plus radicalement, parce qu'il sape ce
sur quoi
repose l'organisation politique.
• On peut faire référence, dans le même sens, à Rousseau.
Par rapport à de tels risques, la séparation des pouvoirs telle que l'a conçue
Montesquieu apparaît classiquement comme une solution convenable- notam ment parce qu'elle affirme l'indépendance du judiciaire par rapport à l'exécutif, ce
qui fournit
à tout citoyen la possibilité d'un recours contre les abus éventuels de ce
dernier.
-: On peut donc admettre que c'est dans ses structures mêmes que le pouvoir de l'Etat trouve sa limitation, puisque ses différents aspects étant séparés, il ne peut
-en théorie du moins- devenir tel qu'il soit capable de ne tenir aucun compte des droits des citoyens.
III.
L'État moderne
- L'État reste pourtant un concept d'au~ant plus étrange qu'il correspond à un
mélange d'abstraction et de réalité: l'Etat existe, mais il est en lui-même
introuvable,
on n'en rencontre que des représentants ou des symboles.
Aussi son
analyse philosophique a-t-elle pu être aussi bien:
• abstraite, chez Hergel où il incarne finalement la rationalité sociale; • que concrète, chez Marx et Engels où il représente les intérêts d'une classe.
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