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Est-il absurde de désirer l'impossible?

Publié le 28/04/2015

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Depuis Aristote, on peut distinguer possible, réel et nécessaire. Ce dernier est ce qui ne peut pas être, le réel quant à lui est ce qui est et le possible et ce qui peut être. Ainsi l'impossible serai ce qui ne peut pas être mais également ce qui n'a aucune possibilité d'être. Dès lors, l'impossible serait quelque chose d'inatteignable. Il semblerait donc que le fait de désirer l'impossible serait absurde, étant donné d'ailleurs que le mot absurde vient du latin absurdus signifiant « discordant » et du latin surdus signifiant « sourd ». En effet, désirer l'impossible semble dénué de sens, puisque être animé d'un tel désir nous condamnerait au malheur. En effet, on peut définir le bonheur, en première approche, comme l'état de satisfaction pleine et entière de tous les désirs d'un être : c'est le bonheur suprême. Or, désirer un homme ou une femme qui ne veut pas de nous n'est-ce pas absurde ? Néanmoins, peut-on échapper à ce désir impossible ? Celui-ci ne porte-il pas en lui l'excès qui le pousse au toujours plus ? Le propre du désir n'est-il pas de se porter sans cesse au-delà du possible ? Autrement dit, il faut se demander si le fait de désirer des objets au-delà de ce qu'il est possible d'atteindre actuellement est insensé ou si ce type de désir n'est pas constitutif de l'existence humaine.Pour répondre à cette question, nous nous demanderons dans une première partie pour quelles raisons il peut sembler absurde de désirer l'impossible, puis nous nous demanderons dans une seconde partie s'il est possible de ne pas désirer l'impossible afin de voir dans une troisième et dernière partie s'il est possible de concevoir une vie humaine sensée gouvernée par un tel désir. 5 LIGNES Tout d'abor...

« d'agir en conséquence.

Car d’après Platon, l’Homme doit avoir le courage de s’opposer au désir car ce qui lui est propre c’est la raison : c’est la critique platonicienne du désir.

Une existence entièrement dévolue à la poursuite d’un idéal utopique pourrait .

C’est pour cela qu’il serait mieux de se fixer des objectifs suffisamment accessibles pour être un jour atteints.

Mais est-on toujours maître de ses désirs ? Le propre du désir n'est-il pas précisément de nous porter toujours au-delà du simple possible ? 3 LIGNES Ensuite peut-on ne pas désirer l’impossible ? Le désir est du domaine de la représentation il appartient par essence au monde de l'esprit et donc à l'illimitation.

En effet, si nos besoins sont naturellement limités, nos désirs sont par essence infinis, infiniment renouvelables.

Platon avait d’ailleurs vu cela dans la République , où il nous montre qu'il n'y a pas qu’un seul désir, mais plusieurs extrêmement diversifiés, changeants et insatiables et quasi monstrueux.

Le désir renaît sans cesse de ses cendres et toute satisfaction n'est que temporaire. Vu que le désir est par essence lié à la faculté d'imagination, n’est-il donc pas susceptible de se porter sur des objets inaccessibles.

Et même plus, n'est-ce pas précisément ce qui nous est inaccessible que nous désirons le plus ? Car « l’Homme préfère la chasse à la prise » disait Pascal.

Cela nous amène à nous poser la question de savoir si le bonheur lui-même est accessible.

Pour les philosophes eudémonistes de l'Antiquité, le bonheur est le souverain bien de l'existence humaine et l’action conforme à la vertu.

Mais, savons-nous bien ce que recouvre le bonheur ? Pour Kant, dans les fondements de la métaphysique des mœurs , le bonheur est un concept dont la définition dépend des expériences de chacun.

Pour lui, comme le bonheur n’a pas définition exacte alors l’Homme n’a pas à cherché à être heureux, il risque de perdre son temps surtout si la morale est en jeu.

La solution ne viendrait-elle pas de la philosophie des stoïques, ceux qui sont imperturbables et qui font abstraction de la douleur comme Epictète? En effet, si le désir tend par nature toujours vers un idéal inaccessible, ne pourrait-on pas tenter d'éradiquer nos désirs ? Pour les stoïciens, le désir est une maladie de l'âme qu'il faudrait guérir dans la mesure où il nous porte sans cesse à ne pas nous satisfaire de ce qui est.

Comme le stoïcisme il faudrait se priver pour se détacher du désir : il faut faire de l’ascèse.

Il faut accepter les choses telles qu’elles sont, car elles sont ce qu’elles doivent être.

Il s'agit de ne pas désirer l'impossible.

Dans ces conditions, l'essentiel de la morale stoïcienne consiste à « vivre selon la nature, en évitant de se troubler pour des choses qui ne dépendent pas notre volonté » en trouvant son bonheur dans se citadelle intèrieure.

Or, c'est là que l'on trouve le vrai bonheur, identifié à l'ataraxie (l'absence de troubles de l'âme causés par les désirs vains). La sagesse stoïcienne est à la fois fascinante et problématique.

On peut s'interroger sur la nature de cette volonté d'éliminer le désir.

En effet, n'est-ce pas la forme que prend le désir de celui qui se sent impuissant à changer l'ordre des choses ? Auquel cas, la volonté ne serait qu'un certain « désir de sagesse » parmi tous les désirs qu'elle entend dominer. 3 LIGNES. »

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