Est-il absurde de désirer l'impossible ?

« Définir l'impossible est subjectif car il d épend de l'individu concern és et des moyens dont il dispose pour atteindre son but. On a tous des   r êves mais on ne peut pas toujours les d ésirer car on n’a pas forc ément les moyens, les capacit és d'y acc éder. C'est donc une question   d'h érédité et de milieux de vie, par exemple le r êve d'aller en vacances dans les iles Maldives sera qualifi é "d'impossible" pour une personne   qui n'aurait pas beaucoup de moyens, tandis que l'individu issue d'un milieu bourgeois qualifiera ce r êve "d'accessible" car certaines   personnes sont privil égiées. Donc un d ésir impossible pour l'un serait possible pour l'autre et inversement. De plus la nature d'un d ésir et d' être combl é et cela est contradictoire car plus on comble nos d ésirs et plus les d ésirs sont nombreux. On   peut prendre par exemple la soci été de consommation, on veut toujours plus acheter, toujours plus cher et toujours plus moderne. Cette   soci été illustre cette citation "l'impossible recule devant celui qui avance", c'est­ à­dire que plus on atteint nos buts, plus on le pousse  à   encore plus loin. D ésirer l'impossible, ce serait d ésirer l'insatisfaction et ce besoin de combler un manque nous conduirait d'apr ès   Schopenhauer  à une multitude de souffrance. Ainsi,  écrit­il, le fait de   vouloir   est toujours engendr é par le manque, celui­ci  étant identifi é   imm édiatement  à la souffrance. La pl énitude qui provient de la satisfaction d’un d ésir particulier ne peut jamais  être compl ète dans la   mesure o ù cette m ême satisfaction est ce qui emp êche d’autres d ésirs de se r éaliser (le d ésir est infini). De plus, cette pl énitude tr ès   partielle ne dure pas et laisse tr ès vite place  à d’autres d ésirs. C’est en quoi le d ésir ne saurait promettre ni bonheur ni repos. Le trouble   habite irr émédiablement la conscience de l’homme attach é à sa volont é.

  Par suite, il serait impossible de d ésirer l'impossible comme impossible, en d’autres termes, si l'impossible peut d'aventure nous sembler   d ésirable c'est parce que son impossibilit é au prime abord ne nous apparait pas. Ceci est prouv é par la question, comment tu peux savoir   que quelque chose est impossible si tu ne l’as pas essay é ? Un d ésir peut ensuite  être vraiment impossible est donc absurde, par exemple Don Juan est p énétré de deux d ésirs contradictoires : son   d ésir de conqu ête rend impossible son d ésir de rencontrer effectivement l'amour, et r éciproquement. Ce n'est donc pas qu'il d ésire   l'impossible comme tel : il a des d ésirs dont les satisfactions s'excluent r éciproquement. D ésirer l'immortalit é par exemple, c'est se   condamner  à l'insatisfaction. L’Homme r êverait donc  à jamais d'une fin douloureuse car il vise trop haut et oublie sa condition humaine   qui le r éduit consid érablement. Donc l' être humain se surestime et cela le conduit  à des d ésillusions. L'homme peut alors recherche des alternatives  à cette recherche de l'impossible, il peut se consacrer  à un art, une religion ou  à une passion.

  Cependant, il ne vivrait plus r éellement sa vie et r éduirait ses possibilit és de libert é. Il se condamne  à ne pas d ésirer l'impossible parce   qu’il pr éfère de choisir des r êves plus facile d'acc ès pour  éviter les souffrances et les peines. Car effectivement, cette recherche absolue de ce d ésir impossible conduirait l'homme  à un perp étuel cycle de de malheur. En posant comme   d ésirable ce qui ne l'est pas, il se rend malheureux ici et maintenant, puisqu'il se persuade que son plaisir d épend de quelque chose que de   toute mani ère il n'obtiendra jamais. Les d ésirs vains sont par nature illimit és : ce qui est cens é les contenter ne les contente en fait jamais,   parce qu’ils en veulent toujours plus. Il semble donc que ce qui distingue vraiment le besoin et l'envie c'est qu'il rate toujours son objet. L'amoureux soupire m ême dans les bras   de l' être aim é, son d ésir est perp étuellement insatisfait. En ce sens tout d ésir est d ésir d'impossible, notre existence se fonde sur un manque   constant. Le d ésir est manque, mais aussi conscience du manque et recherche perp étuellement d éçue de ce qui pourrait combler ce manque. Pour finir, l'Homme perd son temps et son  énergie  à une fin dont il ne connait pas l'issue donc on peut se demander si  ça vaut la peine de   savoir ce qu'est l'impossible et de s'y attacher si au final on ne pourra jamais l'atteindre ? Il serait donc oui absurde en effet de s'enfermer   à  un quotidien malheureux et  à des r êves inaccessibles et ainsi de se projeter dans un projet irr éalisable. Et c’est absurde d ésiré renvoie  à   un comportement irrationnel car l'homme qui voudra combler tous ses d ésirs fera tout ce qu'il est possible pour les combler et cela peut le   conduire  à utiliser des moyens peut propice aux autres  êtres humains ou  à lui­m ême. Par exemple, l'homme amoureux d'une femme qui ne. »