Est-ce un devoir de respecter la nature?
Publié le 04/03/2005
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D'autre part, il s'agit « d'inventer une infinité d'artifices « pour jouir sans aucune peine de ce que fournit la nature. La salut de l'homme provient de sa capacité à maîtriser et même dominer techniquement, artificiellement la nature. Ce projet d'une science intéressée, qui doive nous rendre apte à dominer et exploiter techniquement une nature désenchantée est encore le nôtre. Or la formule de Descartes est aussi précise que glacée ; il faut nous rendre « comme maître et possesseur de la nature «. « Comme «, car Dieu seul est véritablement maître & possesseur. Cependant, l'homme est ici décrit comme un sujet qui a tous les droits sur une nature qui lui appartient (« possesseur «), et qui peut en faire ce que bon lui semble dans son propre intérêt (« maître «). Pour qu'un tel projet soit possible, il faut avoir vidé la nature de toute forme de vie qui pourrait limiter l'action de l'homme , et poser des bornes à ses désirs de domination & d'exploitation. C'est ce qu'a fait la métaphysique cartésienne, en établissant une différence radicale de nature entre corps & esprit. Ce qui relève du corps n'est qu'une matière inerte, régie par les lois de la mécanique. De même en assimilant les animaux à des machines, Descartes vide la notion de vie de tout contenu.
- Se demander depuis quand se manifeste l'éventualité d'un tel devoir. - La notion de respect peut-elle classiquement concerner une non-personne ? - Peut-il y avoir un « devoir « sans qu'il soit équilibré par un « droit « ? Que pourrait être le devoir réciproque de la nature à l'égard de l'homme ? - Pour éviter d'accumuler en vain les références à la seule écologie, on doit s'interroger sur le bénéficiaire d'un tel devoir : est-ce la nature seule ?
«
nature.
Ce projet d'une science intéressée, qui doive nous rendre apte à dominer et exploiter techniquement une nature désenchantée est encore le nôtre.
Or la formule de Descartes est aussi précise que glacée ; il faut nous rendre « comme maître et possesseur de la nature ».
« Comme », car Dieu seul est véritablement maître & possesseur.
Cependant, l'homme est ici décrit comme un sujet qui a tous les droits sur une nature qui lui appartient (« possesseur »), et qui peut en faire ce que bon lui semble dans son propre intérêt (« maître »).
Pour qu'un tel projet soit possible, il faut avoir vidé la nature de toute forme de vie qui pourrait limiter l'action de l'homme , et poser des bornes à ses désirs de domination & d'exploitation.
C'est ce qu'a fait la métaphysiquecartésienne, en établissant une différence radicale de nature entre corps & esprit.
Ce qui relève du corps n'estqu'une matière inerte, régie par les lois de la mécanique.
De même en assimilant les animaux à des machines,Descartes vide la notion de vie de tout contenu.
Précisons enfin que l'époque de Descartes est celle où Harvey découvre la circulation sanguine, où le corps commence à être désacralisé, et les tabous touchant la dissection, àtomber.
Car ce qu'il y a de tout à fait remarquable dans le texte, c'est que le projet de domination technicienne de la nature ne concerne pas que la nature extérieure et l'exploitation des ressources naturelles.
La « philosophie pratique » est utile « principalement aussi pour la conservation de la santé ».
Le corps humain lui aussi, dans ce qu'il a de naturel, est objet de science, et même objet principal de la science.
« S'il est possible de trouver quelque moyen qui rende les hommes plus sages et plus habiles qu'ils n'ont été jusqu'ici, je crois que c'est dans la médecinequ'on doit le chercher. »
La véritable libération des hommes ne viendrait pas selon Descartes de la politique, mais de la technique et de la médecine.
Nous deviendrons « plus sages & plus habiles », nous vivrons mieux, en nous rendant « comme maîtres & possesseurs de la nature ».
La science n'a pas d'autre but.
On ne respecte plus la nature mais on l'exploite.17e : naissance des sciences expérimentales, éclosion de la technique industrielle.
3.
Seul l'homme est digne de respect « Le respect s'applique toujours et uniquement aux personnes, jamais auxchoses » dira Kant, qui distingue les êtres doués de raison (les hommes), et les autres non doués de raison (leschoses), dont la nature. La personne est ce qui se distingue de la chose, comme la fin se distingue des moyens.Tout être dont l'existence ne dépend pas de la libre volonté, mais de la nature, n'aqu'une valeur relative, c'est-à-dire en rapport avec autre chose que lui-même.
Les êtresnaturels sont des choses.
Les êtres raisonnables, c'est-à-dire capables d'agissementslibres, sont des personnes, c'est-à-dire des fins en soi.
Ils ne peuvent servir simplementcomme moyens, et par suite limitent notre libre activité, puisqu'ils sont l'objet d'uninconditionnel respect.
La personne est une fin objective, dont l'existence même est unefin en soi, qui ne peut être remplacée par aucune autre.
Étant fin en soi, on lui doit unabsolu respect.
La personne humaine est la seule valeur absolue existante, il n'y en apas d'autres sur le plan pratique.
L'impératif catégorique pour toute volonté humainerepose donc sur le principe que : "La nature raisonnable existe comme fin en soi." C'estainsi que nous devons nous représenter notre propreexistence ainsi que celle d'autrui, et ce principe doit sous-tendre toutes nos actions.
Lamoralité, soit l'usage de la raison dans le domaine pratique, repose par conséquent sur lamaxime suivante : "Agis de telle sorte que tu traites l'humanité, aussi bien dans tapersonne que dans la personne de tout autre, toujours en même temps comme une fin, et jamais simplement comme un moyen." L'homme est ainsi toujours une fin et jamais un moyen.
Par contre, leschoses sont un moyen au service de l'homme.
L'homme est ainsi toujours une fin et jamais un moyen.
Par contre, les choses sont un moyen au service de l'homme.
III.
CONCLUSION
Il n'est plus aujourd'hui question de diviniser la nature mais de la sauver.
L'homme a compris que cette nature qu'ilexploite le fait vivre et que, s'il l'abîme trop, il sera lui-même abîmé.
Couper ou brûler trop de forêts agit sur le climatet sur l'oxygène, donc sur l'homme.
L'homme doit désormais penser à la survie de l'humanité et pour cela doitobligatoirement y associer la vie de la nature.PROTÉGER LA NATURE = PROTÉGER L'HUMANITÉ.
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