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Est-ce que comprendre psychologiquement et juger moralement sont des attitudes mentales compatibles ou antagonistes ?

Publié le 15/09/2014

Extrait du document

A.  Compatibilité parfaite et collaboration. En effet : a) le psychologue ne peut comprendre son sujet d'observation s'il n'a pas apprécié sa valeur morale ; b) surtout le moraliste ne peut pas juger de la valeur morale des actes dont il ne peut pas expliquer la genèse : avant de condamner un paresseux, il doit savoir la cause de la paresse.

« Psychologiquement, on juge de ce qu'est un individu ; mora­ ralement de ce qu'il vaut.

Il.

- PAS D'ANTAGONISME, MAIS COMPATIBILITE A.

Pas d'antagonisme, car : a) bien que comprenant la vie intérieure de celui qu'i 1 observe, le psychologue peut, comme moraliste, porter sur elle des jugements de valeur; b) le mo­ raliste, d'autre part, peut, comme psychologue, donner l'expli­ cation des faits qu'il apprécie.

B.

Compatibilité parfaite et collaboration.

En effet : a) le psychologue ne peut comprendre son sujet d'observation s'il n'a pas apprécié sa valeur morale; b) surtout le moraliste ne peut pas juger de la valeur morale des actes dont il ne peut pas expliquer la genèse : avant de condamner un paresseux, il doit savoir la cause de la paresse.

Conclusion.

- Des esprits timorés pourraient craindre que le psychologue, en expliquant les plus graves aberrations du sens moral collabore à l'abaissement de la moralité.

La vérité est plutôt dans l'opinion opposée: l'explication de la vie inté­ rieure nous permet seule d'agir sur elle, et le psychologue qui cherche cette explication est un des plus importants collabo­ rateurs du progrès moral.

COMPRENDRE AUTRUI ENTRAINE SON AMELIORATION Puis-je me permettre d'entrer complètement dans l'univers des sentiments d'autrui et de ses conceptions personnelles et de les voir sous le même angle que lui ? ( ...

) Je pense à un client qui me disait : ( ...

) Ce que je cherche désespérément, c'est quelqu'un qui me com­ prenne ».

{ •..

) Cependant, quand je parviens à faire preuve de compréhension dans ces situations, tout le monde y gagne.

Et avec des clients en thérapie (1), je suis souvent impressionné par le fait que même avec un minimum de compréhension emphatique, une tentative maladroite tâtonnante pour saisir ce que 11eut dire le client dans sa complexité confuse, est une aide, bien que sans doute l'aide soit maximale quand je suis capable de saisir et de formuler clairement le sens de ce qu'il a éprouvé et qui pour lui était resté vague et confus.

(Carl R.

Rogers, Le développement de la personne, p.

42, Dunod, 1966.) (1) Le grand principe dn psychiatre américain Rogers est la «non­ directivité >>.

La thérapeutique (ou l'éducation) « non-directive » consiste à se défendre de toute condamnation on dépréciation, et même de tout jugc- 1nent de caractère moral ; à tâcher, en co1nprenant l'autre, de l'a111ener à se comprendre lui-même et, par là, à découvrir par lui-même ce qu'il y a à changer dans sa conduite.. »

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