Est-ce par l'intériorité qu'il faut définir l'esprit ?

Nous utilisons tous les jours des expressions qui supposent que notre esprit est une intériorité : « il faut que ça sorte «, disons nous lorsque nous n’en pouvons plus de ressentir certaines émotions sans les exprimer. Nous parlons également d’introspection pour désigner le fait de regarder, d’inspecter à l’intérieur de soi, ce qui revient le plus souvent à tout simplement réfléchir ou être plongé dans ses pensées. Parfois nous disons que nous aimerions bien savoir ce qu’il se passe « là-dedans «, en désignant le crâne de quelqu'un. Toutes ces expressions de la vie courante nous confortent dans l’idée que l’esprit est à l’intérieur du corps, le plus souvent même, qu’il est dans la tête, semblablement au cerveau. Or, cette vision des choses ne va pas du tout de soi. Y a-t-il quelque chose à l’intérieur du corps que l’on appelle l’esprit ? Et si cette chose se trouve à l’intérieur du corps, pourquoi n'est-elle pas simplement une partie du corps, au même titre que l’appendice ou la rate ? Mais peut être que ce n'est pas cela que l’on veut dire quand on parle d’intériorité pour désigner l’esprit, peut-être désigne-t-on par là un intérieur plus profond encore, qui ne serait pas dans le corps, mais au-delà du corps, qui serait donc une autre forme de réalité, non matérielle cette fois. Mais dans ce cas, est-ce d’intériorité qu’il faut parler ? L’intériorité n'est-ce pas au contraire toujours quelque chose de spatial, quelque chose qui rappel le rapport du dedans et du dehors, du contenant et du contenu ? est-ce vraiment par l’intériorité qu’il faut définir l’esprit, ou cette intériorité supposée n'est-elle que le mot que nous utilisons pour désigner ce que nous ne sommes pas en mesure de comprendre ?

I.        Le matérialisme : l’esprit comme matière

II.    Le dualisme du corps et de l’esprit

III. L’esprit ne peut être donc le corps comme la perle est  donc l’huitre.