Est-ce par la conscience qu'il faut définir l'homme ?
Publié le 02/09/2005
Extrait du document
Définir le propre de l'homme aboutit toujours à exclure une partie de l'humanité. On ne saurait « définir « l'humanité sans la réduire. Plutôt que de travailler la question de la spécificité de l'humanité, comme le firent l'hégélianisme, le marxisme, ou l'existentialisme, il y a peut-être une conception phénoménologique de la conscience des choses qui milite en faveur de l'origine animale de la culture et du symbolique.
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Termes du sujet:
HOMME: Le plus évolué des êtres vivants, appartenant à la famille des hominidés et à l'espèce Homo sapiens (« homme sage »).• Traditionnellement défini comme « animal doué de raison », l'homme est aussi, selon Aristote, un « animal politique».
Ce serait en effet pour qu'il puisse s'entendre avec ses semblables sur le bon, l'utile et le juste que la naturel'aurait pourvu du langage.
La conscience vient du latin conscientia, qui signifie « accompagné » (cum) de « savoir » (scire).
Être conscient signifie donc que lorsque l'on sent, pense, agit, on sait que l'on sent, pense ou agit.
Mais il convient de distinguer laconscience directe ou immédiate, qui accompagne ainsi tous les actes du sujet, de la conscience réfléchie,conscience qui se saisit elle-même comme conscience.
La première consiste à « avoir conscience », tandis que laseconde consiste à « être conscient d'avoir conscience ».
Le passage de l'un à l'autre serait le fait de « prendreconscience ».
Introduction
L'homme semble être le seul être vivant à posséder un sentiment de lui-même, susceptible d'être exprimé dans unlangage articulé, composé d'un réseau permanent de signes, extérieur à lui-même.
Ces caractéristiques viennent del'exercice de sa conscience réflexive, associant perception de soi et de l'extériorité du monde.
Dès lors, l'unicité decette conscience de soi ne pourrait-elle justifier une définition essentielle de l'homme basée sur cet étatpsychologique ? Et s'il nous faut prendre en compte la dimension pratique d'activité de la conscience, peut-êtrepour concevoir une définition à partir d'elle, faut-il alors penser la conscience de soi comme un accomplissement del'essence humaine, guidé par sa raison ? A moins qu'un tel accomplissement ne soit qu'une illusion de cette mêmeconscience, éloignant alors définitivement toute possibilité de définition...
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I La conscience comme essentielle à l'homme : Descartes et Husserl
- Descartes : le cogito permet à l'homme de découvrir un élément fondant lacertitude de son existence, à savoir la conscience de soi ( Discours de la méthode ).
Celle-ci apparaît dès lors non comme un élément marginal de l'existence, mais comme le principe même de toute existence humaine, celuiqui permet à l'homme de trouver sa place dans la création et de connaître lanature de celle-ci.
Ceci permet à Descartes de définir l'homme commesubstance pensante, ou "consciente" au sens d'une conscience réflexive,permettant la conscience de soi.
- Husserl : l'homme se constitue comme humain par la structure de laconscience, conçue selon la relation de l'intention, qui permet à l'hommed'avoir un accès au monde extérieur en tant qu'extérieur ( Méditations cartésiennes ).
C'est cette structure qui définit son mode d'existence et de connaissance, et le statut même du monde qui lui fait face : cette structurese fonde dans la conscience de soi de l'Ego, qui fonde l'unité des perceptionsde la conscience.
L'homme se distingue donc par la conscience de soi, en unsens génétique (la conscience de soi produit sa propre distinction), du mondequi l'entoure.
II La conscience comme spécification insuffisante ? Leibniz et Kant
-Cependant, le simple fait psychologique de la conscience de soi semble mince pour définir l'homme, et le distinguer de l'animal.
Cette conscience serait un degré spécifique de perception,d'une nature différente de la perception animale.
Leibniz ne pense pas ainsi l'élément distinctif qui définit l'homme : ilne saurait s'agir pour lui d'une conscience purement psychologique, mais d'une conscience morale de soi,déterminant le bien et le mal de ses actions ( La Monadologie ).
Cette conscience, Leibniz lui donne le nom de responsabilité : ce qui définit l'homme, et le fait participer au royaume de Dieu, c'est cette responsabilité, rapportmoral à soi-même..
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