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Est-ce la volonté du plus grand nombre qui fonde le droit ?

Publié le 02/09/2005

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droit
Ils n'ont plus de « patrie » : ils ne se saisissent plus comme citoyens, ne sont pas liés par une histoire commune. La consommation leur tient lieu d'idéal politique. Leur seule préoccupation est d'accroître leur bien-être sans conflit. Pour cela, chacun a intérêt à ce que tous profitent des mêmes biens que lui-même, mais aucun n'est plus en mesure de se mettre au service d'un dessein commun.Ainsi, par un accord implicite, tous abandonnent leur liberté politique à un pouvoir organisateur, prestataire de services à chacun. Le pouvoir mis en place de la sorte a une capacité à modeler les actions collectives sans user de la force : il a ce privilège de prendre en charge les comportements sans rencontrer de résistance parce que chacun se complaît dans la dépendance. Il n'use pas non plus du discours : il n'a plus besoin de convaincre puisque personne ne perd de temps dans les débats d'idées; il est acquis pour tous que le pouvoir doit gérer la vie de la société pour permettre l'égalité de jouissance. Ce pouvoir protecteur est « a-politique » : au-dessus de tout soupçon, il ne gouverne pas en vue d'une fin collective dont on pourrait débattre, il se contente de pourvoir efficacement aux besoins. Il est par conséquent inattaquable : ses buts sont partagés par tous - qui ne veut que l'on facilite ses plaisirs? -, il ne se réfère à aucune idéologie.
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« av.

JC Le discours de Calliclès (Gorgias 483b - 484a) Introduction Calliclès entend pratiquer une critique " généalogique " des lois en débusquant le type de vie qui sedissimule derrière leur apparente impartialité. Les arguments de Calliclès Faite par la masse, la loi en exprime forcément les intérêts et les valeurs.

Elle n'est donc universellequ'en apparence.Cette loi est un instrument d'oppression non par la force mais par un mécanisme d'intériorisation.

Ellen'est donc juste qu'en apparence.Les valeurs prônées par cette loi n'ont pas de réalité propre : elles consistent dans le retournementaxiologique de la réalité de la force, et l'égalité de droit n'est que la dénégation de l'inégalité de fait.

Elleest donc sans consistance.Les meilleures dispositions sont laminées par l'éducation égalitariste.Le vrai droit est celui de la nature qui est foncièrement inégalitaire.

En effet, il est universel, nécessaire,irrécusable.Cette fausse loi sous laquelle nous vivons est intrinsèquement fragile, puisqu'elle se maintient ens'appuyant sur un verbiage sans répondant, et grâce à l'absence momentanée d'un individu suffisammentfort pour la renverser en lui et hors de lui.

La majorité exerce une dictatureTocqueville a écrit que les démocraties étaient menacées par une nouvelle forme de tyrannie: la dictature dela majorité.

Tocqueville écrit: « L'espèce d'oppression dont les peuples démocratiques sont menacés neressemblera à rien de ce qui l'a précédée dans le monde » La création d'une nouvelle société en Amérique au milieu du siècle constitue un terrain d'observation privilégiédes mutations politiques en Occident.

Les deux fondements idéologiques de la Révolution française, l'égalité etla liberté, y apparaissent dans un rapport qui semble conflictuel : une certaine forme d'égalité nuit à la libertépolitique. La tendance des démocraties au despotisme chez TOCQUEVILLELa « tyrannie de la majorité » (Tome I, 11, 7 et 8) : la majorité est censée incarner la volonté du peuple etpeut donc légitimement imposer ses décisions à la minorité.

Elle risque d'abuser de son pouvoir, en opprimantla minorité.

Dans une société égalitaire, l'opinion publique toute-puissante exerce un « empire moral » sur leshommes : par peur de ne pas ressembler aux autres et convaincus que il y a beaucoup plus de sagesse dansbeaucoup d'hommes que dans un seul », ils se rallient à la pensée dominante.Le despotisme tutélaire : l'égalisation des conditions engendre l'atomisation du corps social et l'individualisme.Les citoyens désertent l'espace public et ne se soucient que de leur bien-être.

Ils abandonnent l'exercice deleur libre-arbitre, en confiant à un pouvoir unique et central le soin d'administrer leur vie, de réglementer leurpensée et leur action pour garantir leur bonheur et leur sécurité.

Considérablement étendu et renforcé, l'Étatexerce une tutelle absolue sur des citoyens complices. « Je pense que l'espèce d'oppression dont les peuples démocratiques sont menacés ne ressemblera à rien dece qui l'a précédée dans le monde ; nos contemporains ne sauraient en trouver l'image dans leurs souvenirs.Je cherche en vain en moi-même une expression qui reproduise exactement l'idée que je m'en forme et larenferme ; les anciens mots de despotisme et de tyrannie ne conviennent point.

La chose est nouvelle, il fautdonc tâcher de la définir, puisque je ne peux la nommer.Je veux imaginer sous quels traits nouveaux le despotisme pourrait se produire dans le monde : je vois unefoule innombrable d'hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer depetits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme.

Chacun d'eux, retiré à l'écart, est comme étranger àla destinée de tous les autres : ses enfants et ses amis particuliers forment pour lui toute l'espèce humaine ;quant au demeurant de ses concitoyens, il est à côté d'eux et ne les voit pas ; il les touche et ne les sentpoint ; il n'existe qu'en lui-même et pour lui seul, et, s'il lui reste encore une famille, on peut dire du moins qu'iln'a plus de patrie.Au-dessus d'eux s'élève un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d'assurer leur jouissance et deveiller sur leur sort.

Il est absolu, détaillé, régulier, prévoyant et doux.

Il ressemblerait à la puissancepaternelle si, comme elle, il avait pour objet de préparer les hommes à l'âge viril ; mais il ne cherche, aucontraire qu'à les fixer irrévocablement dans l'enfance; il aime que les citoyens se réjouissent, pourvu qu'ils nesongent qu'à se réjouir.

Il travaille volontiers à leur bonheur ; mais il veut en être l'unique agent et le seul. »

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