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Est-ce la volonté du plus grand nombre qui fonde le droit ?

Publié le 28/01/2005

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L'État trouve sa légitimité dans cette volonté générale dont il ne doit être que l'expression. Dès que l'État ne représente plus cette volonté générale, le contrat est rompu, et l'État devient illégitime. « Trouver une forme d'association qui défende et protège de toute la force commune la personne et les biens de chaque associé et par laquelle chacun s'unissant à tous n'obéisse pourtant qu'à lui-même et reste aussi libre qu'auparavant» (Rousseau) Le Contrat Social propose une solution à ce difficile problème : Le souverain c'est l'ensemble des membres de la société. Chaque homme est donc à la fois législateur et sujet : il obéit à la loi qu'il a lui-même établie. Cela suppose l'existence d'une volonté générale distincte de la somme des volontés particulières. Chaque homme a comme individu une volonté particulière qui le conduit à vouloir son intérêt particulier et qui en ce sens le conduit à s'opposer aux autres ; mais il a aussi comme citoyen une volonté générale qui lui fait vouloir le bien de l'ensemble dont il est membre. Il appartient à l'éducation de former cette volonté générale et Rousseau développera ce thème dans son projet de gouvernement pour la Pologne. « C'est l'éducation qui doit donner aux âmes la force nationale et diriger tellement leurs opinions et leurs goûts qu'elles soient patriotes par inclination, par passion, par nécessité. Un enfant en ouvrant les yeux doit voir la patrie et jusqu'à la mort ne doit plus voir qu'elle ». Les personnages historiques de Moïse ou de Lycurgue sont des exemples de législateurs qui sont parvenus à former leur peuple.
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« homme, qui était un esclave, se redressait et nous apparaissait comme un maître, alors, à ce moment-là,le droit de la nature brillerait de tout son éclat." PLATON, Gorgias, 483b-484a, trad.

Canto, Garnier-Flammarion, 1987, pp.

212-213. (1) allusion à la seconde guerre médique conduite par Xerxès, roi des Perses, qui envahit la Grèce en 480av.

JC Le discours de Calliclès (Gorgias 483b - 484a) Introduction Calliclès entend pratiquer une critique " généalogique " des lois en débusquant le type de vie qui sedissimule derrière leur apparente impartialité. Les arguments de Calliclès Faite par la masse, la loi en exprime forcément les intérêts et les valeurs.

Elle n'est donc universellequ'en apparence.Cette loi est un instrument d'oppression non par la force mais par un mécanisme d'intériorisation.

Ellen'est donc juste qu'en apparence.Les valeurs prônées par cette loi n'ont pas de réalité propre : elles consistent dans le retournementaxiologique de la réalité de la force, et l'égalité de droit n'est que la dénégation de l'inégalité de fait.

Elleest donc sans consistance.Les meilleures dispositions sont laminées par l'éducation égalitariste.Le vrai droit est celui de la nature qui est foncièrement inégalitaire.

En effet, il est universel, nécessaire,irrécusable.Cette fausse loi sous laquelle nous vivons est intrinsèquement fragile, puisqu'elle se maintient ens'appuyant sur un verbiage sans répondant, et grâce à l'absence momentanée d'un individu suffisammentfort pour la renverser en lui et hors de lui.

La majorité exerce une dictatureTocqueville a écrit que les démocraties étaient menacées par une nouvelle forme de tyrannie: la dictature dela majorité.

Tocqueville écrit: « L'espèce d'oppression dont les peuples démocratiques sont menacés neressemblera à rien de ce qui l'a précédée dans le monde » La création d'une nouvelle société en Amérique au milieu du siècle constitue un terrain d'observation privilégiédes mutations politiques en Occident.

Les deux fondements idéologiques de la Révolution française, l'égalité etla liberté, y apparaissent dans un rapport qui semble conflictuel : une certaine forme d'égalité nuit à la libertépolitique. « Je pense que l'espèce d'oppression dont les peuples démocratiques sont menacés ne ressemblera à rien dece qui l'a précédée dans le monde ; nos contemporains ne sauraient en trouver l'image dans leurs souvenirs.Je cherche en vain en moi-même une expression qui reproduise exactement l'idée que je m'en forme et larenferme ; les anciens mots de despotisme et de tyrannie ne conviennent point.

La chose est nouvelle, il fautdonc tâcher de la définir, puisque je ne peux la nommer.Je veux imaginer sous quels traits nouveaux le despotisme pourrait se produire dans le monde : je vois unefoule innombrable d'hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer depetits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme.

Chacun d'eux, retiré à l'écart, est comme étranger àla destinée de tous les autres : ses enfants et ses amis particuliers forment pour lui toute l'espèce humaine ;quant au demeurant de ses concitoyens, il est à côté d'eux et ne les voit pas ; il les touche et ne les sentpoint ; il n'existe qu'en lui-même et pour lui seul, et, s'il lui reste encore une famille, on peut dire du moins qu'iln'a plus de patrie.Au-dessus d'eux s'élève un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d'assurer leur jouissance et deveiller sur leur sort.

Il est absolu, détaillé, régulier, prévoyant et doux.

Il ressemblerait à la puissancepaternelle si, comme elle, il avait pour objet de préparer les hommes à l'âge viril ; mais il ne cherche, aucontraire qu'à les fixer irrévocablement dans l'enfance; il aime que les citoyens se réjouissent, pourvu qu'ils nesongent qu'à se réjouir.

Il travaille volontiers à leur bonheur ; mais il veut en être l'unique agent et le seularbitre ; il pourvoit à leur sécurité, prévoit et assure leurs besoins, facilite leurs plaisirs, conduit leursprincipales affaires, dirige leur industrie, règle leurs successions, divise leurs héritages ; que ne peut-il leurôter entièrement le trouble de penser et la peine de vivre? » L'observation de tendances dominantes de la vie politique américaine naissante conduit à un paradoxe : ladémocratie n'est pas, par elle-même, l'opposé de l'oppression.

Il y aurait une certaine naïveté à accorder un. »

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