Est-ce la nécessité qui pousse l'homme a travailler ?
Publié le 02/09/2005
                            
                        
Extrait du document
Le travail ne doit pas être pensé dans l'horizon de la survie : par son travail, l'homme cultive et humanise la nature (Marx) et se cultive lui-même. Tel est le sens de la dialectique du maître et de l'esclave chez Hegel : le maître, c'est-à-dire celui qui jouit du travail d'autrui sans rien faire lui-même, est finalement le véritable esclave ; et l'esclave, qui apprend à se discipliner et acquiert patiemment' un savoir-faire, devient maître de lui comme de la nature. Alors qu'il était une contrainte subie et la marque de l'esclavage, le travail devient moteur de notre libération.
«
                                                                                                                            « Il [l'animal] produit seulement ce dont il a immédiatement besoin pour lui oupour son petit ; il produit d'une façon unilatérale, tandis que l'homme produitd'une façon universelle ; il ne produit que sous l'empire du besoin  physiqueimmédiat, tandis que l'homme produit même libéré du besoin physique et neproduit vraiment que lorsqu'il en est libéré.
                                                            
                                                                                
                                                                    […]
                C'est précisément dans le fait d'élaborer le monde objectif quel'homme commence  donc à faire  réellement  ses preuves  d'être générique.Cette production  est sa vie générique  active.
                                                            
                                                                                
                                                                    Grâce à cette  production, lanature apparaît comme son œuvre et sa réalité.
                                                            
                                                                                
                                                                    L'objet du travail est doncl'objectivation de la vie générique de l'homme : car celui-ci ne se double paslui-même d'une façon  seulement  intellectuelle,  comme c'est le cas  dans  laconscience, mais  activement, réellement, et  il se contemple donc lui-mêmedans un monde  qu'il a créé.
                                                            
                                                                                
                                                                     Donc,  tandis  que le travail  aliéné arrache  àl'homme l'objet de sa production, il lui arrache sa vie générique, sa véritableobjectivité générique, et il transforme l'avantage que l'homme a sur l'animal ence désavantage que son corps non organique, la nature, lui est dérobé.
                De même, en dégradant au rang de moyen l'activité propre, lalibre activité, le travail aliéné fait de la vie générique de l'homme le moyen deson existence physique.
                                                            
                                                                                
                                                                    » 	Marx	, « 	Manuscrits de 1844	 ».	
Dans le système capitaliste, l'ouvrier est privé de la propriété du produit de son travail.
                                                            
                                                                                
                                                                    Mais cette privation	est l'expression d'une aliénation dans l'acte même de la production.
                                                            
                                                                                
                                                                    Le jeune 	Marx	 oppose ici le travail qui devrait	être la réalisation  de l'essence de l'homme au  travail aliéné qui n'est plus qu'un  moyen de satisfaire ses besoinsphysiques, et ramène l'homme au rang de l'animal.
L'expression « être  générique  » est  un terme  philosophique,  utilisé en particulier  par Hegel.
                                                            
                                                                                
                                                                     Chaque  hommeappartient au genre humain.
                                                            
                                                                                
                                                                    Le genre dépasse l'individu.
                                                            
                                                                                
                                                                    En tant qu'être « humain », chaque homme est donc lereprésentant du genre, qui dépasse son être individuel.
                                                            
                                                                                
                                                                    Le genre est l'universel qui dépasse l'individu particulier.
Comment cet « 	être générique	 » peut-il se manifester ? Par la conscience que chacun a de son appartenance au	genre.
                                                            
                                                                        
                                                                    Mais la conscience demeure subjective, intérieure à l'homme.
                                                            
                                                                                
                                                                    En produisant des œuvres et en transformant lanature, l'homme peut manifester « objectivement » cette humanité, à l'extérieur de lui-même.
                                                            
                                                                                
                                                                    Le monde créé parl'homme  et la nature  transformée  par lui sont  des miroirs  où il se  reconnaît  en tant  qu'homme.
                                                            
                                                                                
                                                                     Dans cetteproduction, ce n'est pas la satisfaction des besoins qui est le but.
                                                            
                                                                                
                                                                    A la différence de l'animal, l'homme ne produit passeulement pour satisfaire des besoins vitaux.
                                                            
                                                                                
                                                                    	Marx	 dit même qu'il ne produit vraiment humainement qu'une fois le	besoin vital satisfait.
                                                            
                                                                                
                                                                    L'individu qui ne travaille que pour manger ne manifeste pas son humanité par son travail.
Or c'est précisément ce qui se produit dans le cas du travail aliéné.
                                                            
                                                                                
                                                                    Dans ce dernier, l'homme est privé du produit deson travail et le travail devient un moyen au lieu d'être une fin en lui-même.
Il est possible de donner de ce texte deux interprétations assez différentes.
                                                            
                                                                                
                                                                    Soit on dira que l'aliénation du travail ason origine dans la propriété privée et donc que l'abolition de la propriété permettrait de dépasser l'aliénation dutravail.
                                                            
                                                                                
                                                                    Soit on conclura que l'aliénation caractérisera toujours le travail, puisque  le travail n'est vraiment humainque débarrassé de la fonction de satisfaction des besoins.
Ce qui  peut  pousser  l'homme  à travailler,  dans ce cas,  ce n'est  plus du tout  la manifestation  joyeuse de sonindividualité  et de  son  être  générique,  la contemplation  de son  essence  humaine  et sociale  objectivée  ; c'estsimplement la  nécessité de survivre  par le moyen d'une activité qu'il ne  choisit pas.
                                                            
                                                                                
                                                                    Cette activité permet de  «gagner de l'argent » pour satisfaire les besoins biologiques et sociaux, etc.
conclusion
« Le royaume de la liberté commence seulement là où on cesse de travailler par nécessité et opportunité imposée del'extérieur ».
                                                            
                                                                                
                                                                    Marx sait que cette nécessité extérieure qui nous pousse à travailler n'est pas que le produit d'unecertaine organisation sociale ; quelle que soit celle-ci, il restera toujours la contrainte qu'imposent les nécessaireséchanges de l'homme avec la nature.
                                                            
                                                                                
                                                                    On ne peut donc pas totalement surmonter les forces qui nous poussent àtravailler.
                                                            
                                                                                
                                                                    Mais il ne faudrait pas que la reconnaissance de ce fait conduise à « justifier » n'importe quel travail..
                                                                                                                    »
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