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Est-ce la conscience qui constitue l'identité personnelle?

Publié le 20/02/2005

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conscience
Le moi n'est peut-être rien, ou presque rien : que l'illusion d'être quelqu'un. Pascal démystifie ainsi l'illusion substantialiste qui consiste à croire que par-delà les qualités qu'on chérit chez une personne, c'est celui qui les possède qu'on aime, de même qu'il révèle comme vain le désir que nous avons d'être aimés en nous-mêmes et non pour nos qualités fugaces. 3.     Le bouddhisme et le non soi - Dans L'inscription corporelle de l'esprit, Sciences cognitives et expérience humaine, Francisco Varela, Evan Thompson et Eleanor Rosch montrent que les avancées les plus récentes des sciences cognitives déconstruisent la conception classique du sujet humain. Selon les auteurs, c'est la tradition bouddhique de la " voie moyenne " qui " peut nous permettre, existentiellement, de nous voir comme des êtres pensants sans sujet et de faire nôtre, "sans angoisse", une éthique du "sans fond ". le bouddhisme propose une sagesse de la vacuité. - Les sciences cognitives ont pour objet l'analyse scientifique de l'esprit et de la connaissance sous toutes ses formes. Les sciences cognitives aboutissent à la même idée que le bouddhisme, savoir que le sujet de la connaissance est fondamentalement fragmenté, divisé, non unifié. La tradition bouddhique est elle-même fondée sur le concept d'un " sans moi " ou d'un " sans soi ".  - L'essence du bouddhisme est exprimée dans les fameuses quatre " nobles vérités " que Bouddha exprima dans le Sermon de Bénarès.

La conscience, c’est la perception que l’être humain a de lui-même et des choses qui l’entourent. La conscience est donc une fonction interne et la propriété intime de chaque individu. C’est dans la conscience que nous avons le pouvoir de nous réfléchir et d’appréhender le réel. La conscience apparaît donc comme le foyer de la subjectivité de l’individu, puisqu’elle est propre à chaque individu et accessible qu’à lui seul. Ainsi, c’est en toute légitimité que l’on peut se demander si c’est la conscience qui fait l’identité personnelle.

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« - En effet, une fois que j'ai douté de tout, y compris de moi-même, apparaît une première certitude : je peux douter de tout, mais je ne peux douter de la condition inhérente à l'acte même de douter; il faut bien que moi quime persuade que je rêve ou que je suis fou, moi qui veux douter, je pense et que je sois ou j'existe, justement pourpouvoir penser.

Au moment où je doue, je pense et au moment où je doute, je suis. - En clair, l'existence de la pensée est avérée par son activité même .

Mon inexistence est impensable au présent.

Si je n'existais pas, je ne pourrais pas penser, pas même mon inexistence : " Pour penser, il faut être; or jepense, donc je suis ".

Si Je suis, j'existe, et ceci, pour autant et aussi longtemps que je pense.

Même si toutes mesreprésentations sont fausses, elles ne cessent pas pour autant d'être mes représentations.

Même si je pense lefaux, je pense effectivement : le "je pense" conditionne le doute lui-même; il est hors de doute parce qu'il est hors du doute . - Descartes passe donc de la considération de la vérité ou de la fausseté des représentations à leur caractéristiquecommune d'être des représentations, c'est-à-dire des événements mentaux connus d'une conscience.

La conscience apparaît comme donc comme la condition nécessaire de toute représentation : il n'y a de représentation et de doute possibles que dans et pour une conscience. - A la question : " Mais qu'est-ce donc que je suis ? ", Descartes répond : " Une chose qui pense ".

Or, pourquoi lapensée, selon Descartes, relève-t-elle de la catégorie de la "chose", de la substance, avec le modèle matériel quecela comporte ? - La pensée est un attribut essentiel du "Je". Cet attribut essentiel, Descartes le nomme "substance", dans la mesure où il suffit à définir le moi.

Le "Je" est la substance pensante, c'est-à-dire l'âme ou l'esprit.

Cette conscienceest réalisée dans une chose, un être, doté d'une essence (la pensée) et d'une existence propres.

Il s'agit d'unesubstance, condition sine qua non de la conscience .

La substance est ce sans quoi rien ne peut ni être ni être conçu; la substance subsiste par sa propre nature.

L'attribut essentiel de la substance pensante est la pensée etses modes sont l'imagination, la sensation, le raisonnement, la volonté. - Le réel existe sous deux formes : la substance étendue (matière : corps, phénomènes physiques, monde) et la substance pensante (esprit ou âme, pensée ).

L'âme est pensée, c'est-à-dire conscience ; donc tout phénomène psychique est nécessairement conscient ; la conscience ou pensée est l'essence même de la vie psychique.

Ainsi uncomportement humain trouve-t-il sa source ou bien dans le corps (mécanisme corporel, involontaire) ou bien dansl'esprit (processus intentionnel, volontaire).

Comme la pensée est identifiée à la conscience, tout ce qui en moi échappe à la pensée, à la conscience, appartient au corps et s'explique, par conséquent, par desmécanismes physiologiques. - La pensée se définit par la conscience et n'existe comme pensée que pour autant qu'elle est consciente : " Par lemot de penser, j'entends tout ce qui se fait en nous de telle sorte que nous l'apercevons immédiatement par nous-mêmes ; c'est pourquoi non seulement entendre, vouloir, imaginer, mais aussi sentir est la même chose ici quepenser." (Descartes, Article 9 des Principes de la philosophie) , " Par le nom de pensée, je comprends tout ce qui est tellement en nous que nous en sommes immédiatement connaissants " ( Réponses aux secondes objections) . - Penser, c'est savoir que l'on pense , sinon on ne pense pas du tout.

Etre conscient ou penser, c'est simultanément et indissolublement, penser à quelque chose et savoir qu'on y pense.

Il faut noter aussi, pourcomprendre l'apparent paradoxe qui consiste à dire que sentir, c'est aussi penser, que c'est l'aperception immédiate qui permet de définir l'ensemble des actes de la pensée.

On pourrait renverser la formule et dire : on a affaire à la pensée ou à la conscience chaque fois qu'il y a aperception immédiate de quelque chose qui sepasse en moi .

Ainsi, digérer n'est pas penser, parce que si cela se passe en moi, je n'en ai aucune aperception immédiate.

Mais sentir, c'est bien penser parce que j'en ai une aperception immédiate. - Si nous avons des pensées inconscientes, c'est-à-dire des pensées que nous ne connaissons pas, commentpourrions-nous savoir que nous les avons ? Si quelque chose affecte notre esprit sans que nous le pensions, enignorant que c'est en notre esprit, ce n'est en rien de la pensée.

La pensée consciente est la pensée présente à l'esprit à l'instant où il pense .

Les autres pensées ne sont pas des pensées actuelles, mais des pensées passées, c'est-à-dire des pensées qui ont existé mais qui, présentement, n'existent plus.

Il n'y a pas non plus de penséelatente, possible, virtuelle.

Le "je pense" n'est légitime qu'au présent de l'indicatif. - Ainsi, l'automate le plus semblable à l'homme ne pourrait jamais rapporter ses "pensées" à l'unité du " Je pense ".En ce sens, il ne peut exister de "machine pensante" : un automate parlant ne pense pas ce qu'il dit, et c'est dureste pourquoi il faut le programmer.

Et c'est pour cela que la conscience, qui caractérise toute pensée, ne dérive pas du mécanisme . 3.

Conclusion - La conscience se découvre donc d'abord elle-même comme une réalité en soi dont l'évidence, incontestée, résiste à tous les efforts du doute.

Je suis assuré d'être grâce à la conscience que j'ai d'être une chose qui pense : le simple fait du " Je pense " appelle un " Je suis " .

Or, si de tout ce que je fais, je peux dire que c'est moi qui le fais, le moi est-il pour autant quelque chose qui existe à part ou pour lui-même ? Désigne-t-il réellement une substance ?Faut-il conclure, en somme, à l'existence de quelque chose comme une "subjectivité" ?. »

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