Est-ce la complexité d'un propos qui rend l'interprétation nécessaire ?
Publié le 05/04/2004
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L'un des exemples les plus simples pour illustrer le fait qu'un propos obscur nécessite un interprétation en tant que quête de sens et de signification peut être vu à travers les formulation poétique que peut fournir le Yi-king. La nécessité d'une herméneutique est alors bien présente. L'interprétation apparaît alors comme le déchiffrement d'un code. Il s'agit de passer de l'obscur au sombre. Dès lors, l'interprétation ne serait pas partout nécessaire. Pourtant la simplicité d'un propos ne peut-elle pas donner lieu aussi à une interprétation. L'interprétation serait alors une méthode heuristique. Une parole n'a qu'une permanence réduite et reste captive des circonstances où elle a été prononcée. L'Ecrit, lui, se libère de ces deux contraires. Dès lors, il devient disponible pour une lecture nécessairement ouverte et plurielle. Ce que l'auteur a voulu dire n'est pas plus figé que ce que le lecteur voudra dire. Il n'y a donc pas de sens unique. L'interprétation est alors cet aller-retour, ce dialogue qui permet justement la connaissance. Mais si elle est nécessaire, c'est aussi parce que les outils que nous utilisons, le langage, les mots sont des instruments qui ne traduisent pas toujours bien les nuances sensibles de la vie de l'esprit. En ce sens, la douleur de l'un est toujours unique et portant il parlera de douleur. L'interprétation est alors ce rapport à l'autre à travers le prisme de ma compréhension et de ma sensibilité. Il s'agit d'interpréter pour comprendre.
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111.
L'autorité à interpréter
• L'herméneutique - à l'origine science de l'interprétation des textes sacrés - est la discipline à partir de laquelles'est constituée une méthodologie de l'interprétation.
Mais celle-ci peut être comprise de deux manières : ou il s'agitbien d'une méthode dont la finalité est de découvrir le sens objectif d'un texte; ou il s'agit d'une certaine attitude,qui situe l'interprète en position de reconstruire ou prolonger un texte initial.
• L'interprétation n'est pas tant un autre discours plaqué sur le premier que ledéploiement des possibilités que le premier discours recèle : «C'est l'oeuvreelle-même qui a ouvert le champ d'où elle apparaît dans un autre jour, c'estelle qui se métamorphose et devient la suite, les ré-interprétationsinterminables dont elle est légitimement susceptible ne la changent qu'en elle-même», écrit Merleau-Ponty dans L'OEil et l'esprit (chapitre IV).
• On retrouve ces problèmes par rapport aux textes juridiques : la loi faitautorité et un juge n'a pas pouvoir pour la réécrire; mais la loi n'ayant puprévoir tous les cas de figures possibles survenant dans la vie des êtreshumains, le juge doit l'interpréter de façon à ce qu'il n'y ait jamais aucun caslimite qui tomberait en dehors de la loi.
Dans ce cas, il ne s'agit pas de donnerune interprétation arbitraire, mais de reconstruire une cohérence supposéeavoir été celle du législateur..
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