Est-ce dans le loisir ou dans le travail que l'homme réalise son humanité ?
Publié le 12/11/2010
Extrait du document
«
valorisation excessive du travail soit notre dévalorisation excessive au contraire.
On doit donc principalement sedemander si le travail a une valeur en soi, pas seulement sociale mais au sens où il serait ce qui nous rendrait plushumain ou humain tout court.
Le travail est-il pour l'homme, non pas seulement un moyen en vue d'une finextérieure (survivre, manger) mais aussi et surtout une fin en soi ? Fait-il partie des phénomènes culturels/ spirituels?
NB : bien sûr, on devra peut-être aussi remettre en question l'opposition tranchée " travail contre loisir " ; mais àcondition que cette remise en question soit réellement amenée par un problème rencontré au cours dudéveloppement.
I-Le travail ne serait-il pas activité humaine par excellence ?
A- un animal ne travaille pas et le travail va contre la nature, la nie : il est bien ce qui nous extrait du règne naturel,ce qui nous différencie de l'animal ..
1) Le mythe de Prométhée (Platon, Protagoras, 320c-321c) : quelle est l'origine des techniques (et du travail lui-même) ?
Le mythe raconte que deux dieux, nommés Epiméthée et Prométhée, avaient eu pour tâche de doter toutes lesespèces d'attributs nécessaires à leur survie.
Or, arrivé à la fin, il resta à Epiméthée, qui avait tout voulu faire seul,l'homme; or, il avait déjà donné tous les attributs dont il disposait.
L'homme était donc initialement nu, sans armes,sans couvertures, alors que l'animal, lui, était doté naturellement de tout ce qu'il lui fallait pour satisfaire tous ses besoins (instinct, griffes, poils, etc.).
Pour que l'homme puisse survivre, Prométhée, le deuxième dieu, vola le feu aux dieux.
Par la suite, du feu naquirent les techniques , par lesquelles l'homme compensa son inadaptation au milieu.
Ainsi, Prométhée, en offrant aux hommes le feu, et les techniques, leur offrit le travail, puisque les techniques ne valentque dans le cadre du travail.
Si l'homme travaille, c'est parce que nous ne pouvons nous procurer ce dont nousavons besoin pour vivre qu'en le fabriquant.
Par le travail, l'homme adapte la nature à ses besoins, la transforme,agit sur elle, etc.
NB : cela revient à voir le travail comme une punition (= c'est un châtiment de Zeus que Prométhée a trompé), maisen même temps, comme le propre de l'homme ; que nous, en tant qu'individus, vivions le travail de façon pénible, neveut rien dire quand à la signification réelle du travail par rapport à l'humanité elle-même
2) Marx, Le capital, : le travail est l'essence de l'homme
Mais en quoi plus précisément le travail est-il spécifiquement humain ? Car si on se contente de dire que si l'hommeest l'être qui travaille (" homo laborans "), c'est parce qu'il doit créer lui-même ses conditions d'existence, on n'a pas de caractère suffisant pour vraiment différencier par lui l'homme de l'animal.
Voici ce que répond Marx à cettequestion :
Explication rapide : Marx distingue le travail de la nature; puis de l'activité de l'animal.
Ce qui fait que l'animal nepeut être dit "travailler", c'est qu'il ne réalise pas dans la matière une idée préconçue, le résultat () n'est pas le fruitd'une activité de pensée.
Ce que l'araignée ou l'abeille font, et de manière plus parfaite que l'homme, relève del'instinct, alors que ce que l'homme a fait relève de l'esprit.
(L'animal n'est pas conscient de ce qu'il fait).
B- De plus, ne serait-ce pas l'activité par laquelle on est (devient) un homme ?.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Est-ce dans le loisir ou dans le travail que l'homme réalise son humanité ?
- Est-ce dans le loisir ou dans le travail que l'homme réalise son humanité ?
- Hannah Arendt, La Condition de l'homme moderne: C'est l'avènement de l'automatisation qui, en quelques décennies, probablement videra les usines et libérera l'humanité de son fardeau le plus ancien et le plus naturel, le fardeau du travail, l'asservissement à la nécessité.
- L'homme peut réaliser son humanité en milieu de travail ?
- L'HOMME SE RECONNAIT-IL MIEUX DANS LE TRAVAIL OU LE LOISIR ?