Est ce dans la sollitude que l'on prend conscience de soi?
Publié le 10/12/2012
Extrait du document


«
motivations et de nos convictions.
La conscience de soi serait donc un acte auto réflexif d’un sujet qui
se connaît lui-même comme sujet.
L’homme est à la fois le sujet et l’objet de la pensée.
Etre conscient
de soi, c’est avoir la capacité à se percevoir soi-même et en ce sens, Alain affirmera que nul ne peut
saisir du dehors, ses luttes, défaites et victoires.
Seul celui qui est le sujet les sent immédiatement et
intimement.
Pour lui, sa conscience ne doit avoir aucun recours ou secours extérieur parce que la
conscience est elle-même la source des valeurs.
L’homme est le seul juge de lui-même en ce que nos
actions sont ambiguës et c’est de cette ambiguïté que découle la peur du regard de l’autre.
En ce que
autrui ne nous voit que par nos actions qu’il peut avoir une vision erronée.
Nos actions ne
correspondent pas toujours à nos ambitions et ainsi, autrui enfermerait l’autre dans un personnage.
Sa
critique est nécessairement incomplète puisqu’il peut analyser que ce qu’il lui est donné à voir.
Il n’a
pas forcément connaissance de nos expériences personnelles qui influent sur notre être.
Il ne peut pas
avoir accès à mes pensées et deviendrait porteur de mensonges.
Autrui m’échappe tout comme je lui
échappe.
Par ailleurs, son jugement peut être déformé en fonction du sentiment qu'il éprouve
La prise de conscience de soi s’effectue par le sujet lui-même et cette intimité, cette rencontre
entre le sujet et sa pensée se fait par la pensée.
Mais le problème de l’objectivité de la pensée se pose.
Comment garantir l’objectivité de la conscience de soi si ce n’est par son déploiement vers l’extérieur?
Il paraît difficile par ce moyen d'avoir une connaissance objective de nous-mêmes : la connaissance
que nous pouvons avoir de nous par l'introspection passe à travers le filtre de l'opinion que nous nous
faisons de nous.
Ainsi, nous pouvons être tentés d'exagérer, d'amoindrir ou de taire certains de nos
défauts.
Pouvons-nous faire l’économie d’un retour par l’altérité ? Pour dire « je », ne faut-il pas être
deux ? Ne faut-il pas déloger le sujet de sa certitude intime et solipsiste, ce qui implique de penser une
intersubjectivité.
L’homme doit être considéré dans son rapport au monde et aux autres.
La conscience de soi ne
peut se faire que grâce au regard de l’autre.
Il paraît impuissant de juger de nos actions sans recul : le regard critique est ce par quoi
l’homme avance.
Pour rechercher son identité réelle, les réactions de l’autre lui sont indispensables.
Le regard d’autrui est extérieur et ainsi objectif.
Il permet de dévoiler une facette de nous-même que
nous n’appréhendions pas.
Autrui est ce regard qui assigne une vision de nous-même.
Autrui est le
médiateur entre le sujet et lui-même car il donne une distance afin de s’extérioriser.
Sartre dira : « pour
obtenir une vérité quelquonque sur moi, il faut que je passe par l’autre.
L’autre est indispensable à mon
existence, aussi bien d’ailleurs qu’à la connaissance que j’ai de moi-même.
» L’autre est ce qui me
permet de me rendre compte.
Mais autrui n’est pas seulement autre que moi, il est mon semblable.
En tant que subjectivité,
je ne peux prendre conscience de moi qu’en posant l’existence de l’autre.
Parler d’intersubjectivité
revient à signifier que l’expérience humaine n’est pas celle d’un être isolé, coupé du monde, mais bien
celle d’un être en rapport aux autres.
Il s’agit de poser cette communication des consciences.
Le
rapport à nous, au monde, à la vérité est toujours déjà médiatisé par les autres.
Pour me penser, il faut
que je pense l’autre.
Au préalable est l’être avec autrui.
L’expérience de la conscience de soi et du
monde n’est pas une expérience solitaire.
Le sujet façonne sa relation au monde dans et par la relation
aux autres.
Il n’y a identité que parce qu’il y a distance, il est nécessaire de marquer son identité vis-à-
vis d’autrui.
Il n’y a d’identité possible que parce qu’il y a du différent, de l’altérité.
L’homme prend
conscience de son être de par sa différence qui marque la spécificité de son être..
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