Est-ce dans la solitude qu'on prend conscience de soi ?
Publié le 05/02/2013
Extrait du document
«
celles-ci ne soient pas vraies.
Il va même plus loin, en disant que, peut-être que le monde qui nous
entoure n’est qu’une illusion.
Par contre il certifie qu’il y a bien une chose qui est absolument sûre et
certaine, c'est notre propre existence en tant que « chose pensante ».
En effet, car même dans l’incertitude
la plus complète, je prends conscience de ma propre existence.
Et cette prise de conscience se fait sans la
nécessité de l’existence d’autrui.
Plus encore, il ne s'agit pas uniquement de dire que je n'ai pas besoin
d'autrui pour prendre conscience de moi, il faut insister sur le fait que je n'ai besoin de rien d'autre que de
moi-même.
C’est ce qu’on appelle le solipsisme.
Donc d’après Descartes, la solitude permet de prendre
conscience de soi-même, autrement dit, de se rendre compte de son existence.
Et enfin, nous allons voir qu’être entouré d’individus, fausse notre perception de soi.
En effet, lorsque je
ne suis pas seul j’ai tendance à adopter un comportement différent pour qu’au regard d’autrui, mon
attitude paraisse convenable.
Pourquoi ce changement ? Parce qu’au fond de nous, le jugement des autres
est important pour notre propre connaissance de nous-même.
Donc, quand nous essayons de prendre
conscience de soi, nous nous demandons ce que les autres pensent de nous.
A partir des opinions des
autres, je parviens à en tirer un avis général sur moi-même, quoi que je pense de moi.
Par exemple, si mes
relations avec autrui sont bonnes alors j’aurai une image positive de moi-même.
Or, cette prise de
conscience est totalement erronée, car je ne juge pas qui je suis réellement, mais qui les autres croient que
je suis.
Sartre a dit « Les autres, c’est l’enfer », c’est-à-dire que la vie avec autrui est un véritable
supplice, car leur présence me rend totalement dépendant de leurs jugements.
Donc, le regard d’autrui
change ma perception de moi-même, d’où l’importance de la solitude, qui permet de se retrouver seul,
sans personne pour déformer notre comportement.
Ce n’est qu’à ce moment-là que je pourrais prendre
conscience de moi-même.
Dans cette première partie, nous avons vu que la solitude favorisait la prise de conscience de soi-même.
Tout d’abord parce que chacun d’entre nous a une intériorité qui est bien distincte, chaque individu
réfléchit et pense tout seul, donc prendre conscience de soi est un acte solitaire.
De plus, la prise de
conscience de soi se fait sans la nécessité de l’existence d’autrui, car lorsque je remets en doute tous les
fondements du savoir, il y a bien une chose dont je suis certain, c’est de mon existence.
Et enfin, lorsque
je suis entouré d’individus, je ne prends pas conscience de moi-même car j’adopte un comportement qui
n’est pas le mien.
Mais nous allons voir que prendre conscience de soi, ne se fait pas toujours dans la
solitude…
La prise de conscience de soi par soi-même semble être impossible.
En effet, vu que le sujet et l’objet de
la réflexion ne font qu’un, celui qui tente de se connaitre est à la fois juge et partie.
Ce qui fait que le
caractère objectif est remis en question.
De plus, je manque de recul par rapport à moi-même pour
pouvoir me juger.
C’est pour cela qu’Aristote affirme que c’est en se tournant vers nos amis que nous
pourrons nous découvrir.
En effet, apprendre à se connaitre à partir de soi-même est très difficile.
Il n’est
pas rare d’ailleurs de voir des personnes mal se connaitre, par exemple un individu qui reproche à un
autre un défaut, alors que ce dernier possède le même… La connaissance de soi-même nécessite la
présence d’un intermédiaire, de quelqu’un d’autre que soi.
Cet intermédiaire jouera le rôle d’un miroir, à
travers lui, on pourra se découvrir.
Son but n’est pas de nous dire qui nous sommes, nous ne devons pas
compter sur lui pour qu’il nous le dise de vive voix.
La parole n’intervient pas dans ce processus, mais
c’est le regard.
C’est en regardant mon ami, que je vais pouvoir me discerner.
(Par exemple, je vois mon
ami mentir, je ne vais pas aimer son comportement et je vais me rendre compte que je n’aime pas les
menteurs.)
De même, si autrui n’existait pas, formuler des jugements sur moi-même serait impossible car pour cela il
faudrait que j’adopte sur moi-même un point de vue extérieur.
Autrement dit, pour que je puisse.
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