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Essai sur les fondements de nos connaissances et sur les caractères de la critique philosophique

Publié le 13/02/2013

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Introduction Comment distinguer correctement le domaine de l'histoire de celui de la science ? Telle est la question à laquelle Cournot répond dans cet extrait. Une vision rapide du sujet consiste à les séparer en tenant compte du rôle du temps. La science ne s'en soucierait pas car elle chercherait avant tout à unifier la diversité des phénomènes dans un système immuable de lois et d'équations. De son côté, l'histoire décrirait ou expliquerait les actions des hommes en les inscrivant dans le temps économique, social, politique. Elle serait sensible aux cas particuliers et aux imprévus de l'existence. Or, Cournot réfute cette position. Quels sont ses arguments et quels concepts de l'histoire et de la science cherche-t-il à établir ? 1. La critique de deux opinions A. Critique de la différence habituelle entre science et histoire Cournot commence par refuser une idée reçue. L'histoire et la science se distingueraient essentiellement en fonction de la place tenue par le temps. Toutes deux apparaissent pourtant animées par une volonté de compréhension globale de leur sujet. L'histoire « embrasse la succession des événements «, la science est préoccupée par « la systématisation des phénomènes «. Mais cette volonté de synthèse serait radicalement différente car l'histoire est, par définition, sensible au temps dans lequel se déroulent les faits qu'elle cherche à relier pour les expliquer. Les hommes, par leurs actions, créent un temps historique et même, selon un historien comme Braudel, des temporalités différentes. Les mentalités n'évoluent pas au même rythme que les oscillations ultra-sensibles de la lutte politique pour le pouvoir, et dans un seul secteur, comme celui de l'économie, le temps saisonnier des paysans de l'Ancien Régime n'était pas celui des banquiers italiens ou hollandais. B. Critique d'une idée commune Face &agr...

« B. Critique d'une idée commune Face à cela, il semble plausible de dire que la science est avant tout indifférente au temps et à ses aléas.

Elle cherche à unifier la diversité des phénomènes en trouvant les lois qui les relient de façon constante.

Le temps est comme annulé par la démarche scientifique.

Les lois scientifiques sont des énoncés généraux établissant des rapports nécessaires entre les phénomènes.

La nécessité indique ici l'existence d'une relation immuable entre plusieurs paramètres et peut être découverte par « le raisonnement ou l'expérience ». Cournot se réfère à la démonstration mathématique et à la méthode expérimentale.

La première concerne des réalités intemporelles comme les nombres et les figures.

La pensée s'applique à établir leurs propriétés en constituant des enchaînements de propositions devant conduire à une ­conclusion unique et valide quelles que soient les circonstances.

On peut ainsi dire que la démonstration prouvant que la somme des angles d'un triangle est égale à celle de deux angles droits parvient à un résultat toujours vrai.

C'est la logique de la déduction continuée qui respecte le principe de contradiction.

Il est impossible d'attribuer au même sujet, en même temps et sous le même rapport, deux propriétés opposées. 2. Rectification du concept vulgaire de science A. Le temps dans les sciences Cournot ne s'en tient pas cependant à cette caractérisation des sciences.

Il la juge étroite et source de confusions.

Son propos s'appuie sur des exemples.

L'astronomie étudie « la succession des éclipses », l'acoustique, « la propagation d'une onde sonore » et la médecine, « le cours d'une maladie qui passe par des phases régulières. » Le temps est donc présent dans les travaux scientifiques.

La question est de savoir sur quel mode il intervient. Ces cas de figure montrent que la science décrit et explique des phénomènes dont le cours est ordonné. L'astronome peut prédire les phases de l'éclipse car elles sont calculables.

Le chercheur fait de même avec les stades d'une maladie dont il a remarqué qu'elle progressait de façon constante.

Il y a une régularité des enchaînements qui donnent à la pensée la possibilité de procéder avec une certitude approchant celle de la démonstration mathématique. B. L'expérience dans les sciences. »

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