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Esprit et matière

Publié le 06/03/2023

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« Chapitre V - L’esprit et la matière 25 janvier 2023 I - Le problème corps/esprit et les dualismes classiques A - La distinction entre état manteau et état physique 1) Les états mentaux Dans le monde il y a des choses et des personnes. Parmi les choses, il y a des objets inertes, des artéfacts (stylo, ordinateur), des êtres vivants. Les personnes sont une sous-catégorie des êtres vivants comprenant les hommes Les personnes posent un problème métaphysique singulier.

Il nous semble en effet que nous sommes dotés d’un esprit en même temps que nous sommes des êtres corporels (doués de sensations).

La difficulté est de savoir quel relation entretiennent ces deux entités. La philosophie métaphysique se donne l’objet de résoudre ce problème.

Quelles sont ces briques de l’esprit ? Que met-on dans la catégorie d’état mental ? On y met les émotions (la souffrance, la haine, la joie), les sensations et perceptions (vue d’une tomate rouge, bruit d’une voiture), les représentations mémorielles et imaginaires (rêve, souvenir), les croyances (ie opinions - au sens large).

Qu’est ce qu’il y a de commun a tout cela ? Il y a trois traits : la conscience, un certain ressenti ou affect et l’intentionnalité. a) La conscience Faculté d’expression : La conscience est en elle même difficile à décrire.

On peut la lier à trois facultés dont la manifestation révèlerait la présence.

Un pouvoir de déclaration.

L’état conscient est un état que l’on peut formuler.

Ce qui se situe à l‘arrière plan de cet état conscient est susceptible d’être déclaré et exprimé. Faculté d’attribution : Cet état mental appartient au sujet - il y a une stipulation d’appartenance à soi.

On déclare que cet état nous appartient ; appartient à celui même qui déclare.

Il y a toujours des marqueurs indexicaux qui renvoient au sujet d’énonciation. Ex : “aïe” est une déclaration d’un état de souffrance et de douleur.

Dans l’expression elle-même, il n’y a aucune marque d’appartenance mais on la traduit tout de même par “je suis souffrant” ou “j’ai mal”.

La paraphrase révèle le marqueur indexical du sujet. “L’oiseau vole” est une perception - il y a identification d’un être porteur d’une forme et accomplissant une action.

Paraphrase —> “je vois l’oiseau voler”. “Espèce d’idiot” —> “je te dis que tu es un espèce d’idiot” ou “moi qui déclare que la personne en face de moi est un idiot le dis car je pense qu’il s’agit d’un idiot”. Faculté épistémique Nous avons un accès privilégié et infaillible à la conscience.

Je suis le seul qui peut me l’attribuer. Lorsque je dis ou je pense que j’ai mal, je ne me trompe pas.

Il est inenvisageable de corriger quelqu’un qui exprimerait un état mental.

Bien sûr on peut toujours manquer de sincérité. b) Un certain ressenti, un certain affect : les qualia Il y a une dimension ressentie de tout état mental.

Cela fait quelque chose de voir ceci, de penser cela.

Il y a parfois un (Thomas Nagel —> supposons que les chauve-souris est une conscience, on aurait de toute façon du mal à percevoir ce que c’est d’être une chauve souris). Il faut nuancer : il va de soi que pour les émotions, la dimension du ressenti est première.

Autant la colère ou le plaisir correspond à du ressenti, il y a des jugements intellectuels (ex: mathématiques) qui sont moins forts (mais existent : arriver à la conclusion est satisfaisant ; ex.

de Raymond Poincaré qui ressent une joie extraordinaire en comprenant la résolution d’un théorème mathématique dans le bus). c) L’intentionnalité : “être à propos de” Beaucoup d’états mentaux portent sur des choses qui ne sont pas précisément eux-mêmes.

Il sont dirigés vers certaines réalités; ils ont des choses pour eux-mêmes. Les états sont toujours “de quelque chose”, même si ils ne mobilisent pas des concepts. Une croyance porte sur quelque chose : 2+4 = 6 porte sur un fait mathématique - les nombres La participation à un examen suppose de porter sa pensée vers une réussite future. Certaines émotions de base (malaise, joie diffuse) qui ne semblent contenir aucune référence à quelque chose de déterminé.

Mais ils comportent tout de même une connaissance propositionnelle. Ex : je me réjouis d’être arrivé le premier —> on donne l’objet de réjouissance à travers une proposition.

Si la proposition est fausse, la joie disparait (penser être admis à l’ENS puis apprendre une semaine plus tard que les résultats affichés étaient erronés). Amour et haine : deux émotions qui ont un contenu intentionnel très clair.

On souhaite que l’être aimé continue à exister et accomplisse ses désirs.

Et on souhaite que l’être détesté soit anéanti. 2) Les états physiques (et la comparaison avec les états mentaux) Un état physique correspondent à des phénomènes étudiés par les sciences physiques.

Ils sont mesurables, dénombrables, localisables avec des degrés divers de précision (180kg, 1m60, 2 bras). Ils sont publics, objectifs (Pierre > 1m80 ? est une question qui demande un examen public). À l’inverse les états mentaux sont privés, subjectifs, internes (seul Pierre est capable de décrire ce qu’il éprouve ; on établit toujours des déductions sur les états mentaux des autres). L’intentionnalité est une particularité des états mentaux et est absente des états physiques.

Les états physiques sont ce qu’ils sont, ils ne sont pas à propos de quelque chose (sauf institution humaine —> une image est à propos de ce qu’elle représente, mais cela est du à une institution symbolique de la part des humains). Les états mentaux sont reliés par des liens de relation rationnelle (implication, principe à conséquence, motif à décision, etc.).

Le désir de manger une glace est corrélé à la croyance que le glacier est ouvert.

On maitrise la relation P=>Q et on agit selon elle. La causalité physique est indifférente à la logique et à la rationalité.

Les états physiques obéissent à des lois que l’on remarque mais ce n’est pas la prise en compte de ces lois qui est responsable de la régularité de leur apparition.

Sauf à penser que les choses sont elles-mêmes des esprits (que la goutte d’eau a possède une conscience ; qu’elle sache qu’à 100° elle doive passer de l’état liquide à l’état gazeux). Nos états mentaux sont toujours sensibles à deux valeurs : le vrai et le bien.

Pour peu qu’un état mental comporte un contenu, il est susceptible soit d’être vrai soit d’être faux.

Si l’on démontre que ce que l’on prenait pour vrai est en réalité faux, nous pouvons les démentir.

Ils sont également sensibles aux valeurs du bien et du mal.

Dire qu’un but est préférable c’est dire qu’il est meilleur, qu’il est bon.

Cela est absent des états physiques. Qu’il fixe soi même, ce qu’il veut faire et ce qu’il ne veut pas faire.

Les croyances ne sont pas aussi libres que nos actions.

Je ne peux changer à volonté mes croyances (dehors il ne fait pas nuit quand il fait jour).

On peut tout de même faire attention aux raisons qui me poussent à croire ceci mais on peut aussi décider de ne pas y prêter attention (Descartes). Les états physiques ont encore moins de marge de manœuvre ; ils surviennent à partir de réalités antérieures.

Si l’on pense qu’il y a dans la nature un authentique hasard, cela ne correspond pas à la liberté (qui relève de l’accomplissement d’un acte sans contraintes externes et pour des raisons que l’on a soi même considéré).

Les états mentaux sont le terrain de jeu de notre liberté, à la différence des états physiques. Conclusion : Les états mentaux sont subjectifs, font l’objet d’un accès privilégié, conscients, intentionnels, potentiellement rationnels et libres.

Les états physiques sont quand à eux objectifs, font partie du domaine public, ne sont pas conscients, ne font pas l’objet d’un ressenti, sont non intentionnels ou aveugles et sont soumis à un déterminisme strict ou statistique. Les états mentaux ne sont donc pas des états physiques. 3) Récapitulation des différences et des liens Mais les états mentaux entretiennent des rapports avec les états physiques.

Nous pouvons déterminer quatre types de liens causaux. Des états physiques qui causent des états physiques : la pluie cause l’humidité des trottoirs qui cause que la vieille dame va glisser.

Chaque état physique se situe dans un réseau de relations causales. Des états physiques qui causent des états mentaux : le chant des oiseaux cause la perception du chant des oiseaux.

Il existe des états physiques qui ne causent pas d’états mentaux : l’alcool cause la joie mais la joie n’est pas représentative du verre d’alcool.

L’anti-dépresseur améliore l’humeur mais la meilleure humeur ne vient pas du fait, ne se rapporte pas au fait que l’anti-dépresseur a été pris. Des états mentaux causent des états mentaux : penser au marchand de glaces amène à vouloir une glace.

Est ce que la perception fait naitre le désir ou est ce que elle révèle un désir mal déterminé ? Des états mentaux causent des états physiques : je veux lever mon bras —> mon bras.... »

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