Devoir de Philosophie

éponse de Rousseau aux objections soulevées par le Discours sur tes sciences et les arts

Publié le 12/09/2015

Extrait du document

rousseau

Cette civilisation dont les Occidentaux sont si fiers s’est édifiée grâce à de multiples apports dont beaucoup viennent de non-Européens : l’alphabet, par exemple, transmis d’abord aux Phéniciens par les groupes sémitiques voisins de la péninsule du Sinaï, est passé ensuite aux Grecs et aux Romains, puis s’est diffusé dans les parties plus septentrionales de l’Europe ; le système que nous empruntons pour la notation des nombres est d’origine arabe, de même que l’algèbre, et, d’autre part, savants et philosophes arabes ont joué un rôle important dans les diverses “renaissances” dont l’Europe médiévale a été le théâtre ; les premiers astronomes apparaissent en Chaldée et c’est dans l’Inde ou le Turkestan qu’est inventé l’acier; le café est d’origine éthiopienne ; le thé, la porcelaine, la poudre à canon, la soie, le riz, la boussole nous viennent des Chinois, qui, d’autre part, connurent l’imprimerie bien avant Gutenberg et surent, très tôt, fabriquer du papier; maïs, tabac, pomme de terre, quinquina, coca, vanille, cacao, sont dus aux Indiens d’Amérique ; l’Egypte antique a fortement influencé la Grèce et, si le fameux “miracle grec” s’est produit, c’est très précisément parce que la Grèce a été un carrefour où se sont rencontrés maints peuples et cultures différents ; on ne saurait, enfin, oublier que les gravures et peintures rupestres des époques préhistoriques auri-gnacienne et magdalénienne (œuvres d’art les plus anciennes que l’on connaisse en Europe et dont il est permis de dire que leur beauté n’a pas été dépassée) furent l’œuvre des hommes dits de la “race de Gri-maldi”, probablement apparentée aux actuels négroïdes — sans oublier non plus que, dans une autre sphère esthétique, la musique de jazz dont le rôle est aujourd’hui si important dans nos loisirs, a été élaborée par les descendants des nègres africains amenés comme esclaves aux Etats-Unis... 

«Dernière réponse de J.-J. Rousseau de Genève»

rousseau

« Tout ce qui facilite la communication entre les diverses nations porte aux nues, non les vertus des autres, mais leurs crimes, et altère chez toutes, les mœurs qui sont propres à leur climat et à la constitution de leur gou­ vernement.

>> Cependant, Rousseau ne se montre pas toujours aussi hostile à la rencontre des cultures et il est possible de trouver dans son œuvre l'expression d'attitudes moins tranchées .

...,..

Ce souci d'éviter les contacts culturels est bien théo­ rique.

De tels contacts ont eu lieu de tous temps sans que les frontières ou les décisions des gouvernements aient jamais pu y mettre obstacle.

A première vue, Rousseau paraît s'opposer nettement au point de vue de ses contemporains, ces « Philosophes » dont Voltaire est le chef de file.

En fait, même si l'on assiste vraiment à la naissance d'une conscience euro­ péenne, le cosmopolitisme des Philosophes reste très théorique et limité.

Ils voyagent peu, et, quand ils le font, excepté le tour d'Europe de Montesquieu, ils se conten­ tent de séjours dans l'univers confiné des cours d'Europe.

L'exemple de Diderot évoqué à l'article « Nord » est particulièrement significatif à cet égard.

D'une façon générale, les Philosophes sont convaincus de la supériorité de la civilisation européenne et, à l'intérieur de celle-ci, de la primauté de la France.

Il est vrai qu'ils évoquent souvent les mérites d'autres civilisations, de la Chine notamment.

Mais cette évoca­ tion de ce qui se passe ailleurs a surtout pour but de souligner les défauts de la société française.

Quand Montesquieu fait parler des Persans, Diderot des Tahi­ tiens, Voltaire un Huron, il s'agit de personnes pure­ ment imaginaires qui sont en fait de simples prétextes pour critiquer les défaillances des institutions fran­ çaises.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles