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Épistémologie

Publié le 10/02/2013

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PHILO L'EPISTEMOLOGIE (suite du cours) Apparente linéarité qui pouvait être trompeuse. Introduction à l'étude de la médecine expérimentale, Claude BERNARD (1865) Comprendre la science à partir du savant, celui-ci doit posséder deux qualités de l'esprit en étant à la fois observateur et expérimentateur. II. (§ 2-7) Dialectique de l'observation et de l'expérimentation : au sens où chacune de ces deux dispositions appelle l'autre, et elles ne cessent de se succéder selon une alternance cyclique. En définissant le savant tout d'abord en tant qu'observateur, Bernard implique une attention aux faits : « constater purement et simplement « ; neutralité. Compare ce constat à une photographie des phénomènes. Le savant doit savoir rester passif, ce qui est essentiel. Double comparaison qui reviendra tout au long du texte ; l'observation = la vision, la photographie mais observateur = auditeur, s'interroge. Savoir être passif, c'est savoir écouter sans parler en même temps. Se taire, pour un scientifique, signifie mettre de côté les interprétations, les théories que l'esprit à tendance à produire afin qu'elles soient pertinentes. La première qualité mise en avant par Claude Bernard c'est savoir se taire et simplement enregistrer les faits. Comment s'enchaînent l'observation et l'expérimentation ? Intervient comme une suite indispensable le passage à l'expérimentation. L'un appelle l'autre comme son complément indispensable. L'observateur fera appel à l'expérimentateur qui doit aussi savoir être. Pourquoi est-ce essentiel à la science, et donc au savant qu'à l'observation succède l'expérimentateur ? La science n'est pas seulement descriptive, le scientifique ne veut pas simplement avoir une observation correcte, il veut apporter une explication. Un pas doit être franchi ; l'expérimentateur doit prendre le relais. L'esprit doit se réveiller et assumer son rôle actif ; il doit s'affirmer. Dans la mesure où l'on veut produire une explication pour ce qu'on a observé, on doit se mettre à raisonner. Le savant se demande pourquoi, comment expliquer que les choses se passent ainsi et cherche une idée qui permette de se rendre compte de ce qui a été constaté. Terme d' « interprétation « important car on cherche à en retrouver le sens, à comprendre ce qui, derrière les faits tels qu'ils se sont présentés, c'est véritablement joué. L'esprit s'active pour produire une idée qui sera une hypothèse. Bernard dit de cette hypothèse que c'est une idée préconçue car est en attente : elle est provisoire mais aussi car elle vient de l'esprit du savant, c'est son créateur, concepteur ; elle ne vient donc pas des faits eux-mêmes. L'idée a été stimulée par les faits mais pas créée par eux. Attitude active n'est pas seulement productrice d'une idée : elle appelle la mise en place volontaire et raisonnée d'une expérimentation. Expérimentation : inventer et mettre en oeuvre volontairement une expérience. Constitue une mise à l'épreuve d'une hypothèse. Recherches du docteur Semmelweis (1840) dans un hôpital viennois ; il y a deux services d'obstétrique, le point de départ de la recherche va être le décalage important du taux de mortalité entre les deux services. Il semblerait que l'infection de la fièvre puerpérale soit plus développé dans un des services (S1 : 11,4% // S2 : 2,7%). Le docteur S se demande comment expliquer ce décalage. Mais cette recherche va devoir passer par la procédure expérimentale : alternance entre observation et expérimentation. Point de départ : décalage que le docteur cherche à expliquer. A partir de ce constat, il va produire un certain nombre d'explications possibles mais qui vont vite être écartées car ne sont pas valables. 1ere explication : il pourrait y avoir une influence épidémique (environnement pathogène) ; or cette explication est écartées car les deux services se trouvent au sein du même hôpital. 2eme hypothèse : façon dont les patientes sont accueillies ; « entassement « des patients dans les chambres du service. Mais il n'y a pas de différences sur ce point entre les 2 services. 3eme hypothèse : régime alimentaire moins favorable, de moins bonne qualité. Cependant, les mêmes repas sont servis. A partir de ce point là, S va proposer des explications qui appellent une expérimentation active : 4eme hypothèse : dans le S1, un personnel moins expérimenté serait responsable car, en faisant intervenir des étudiants, on exposerait des patientes à des manipulations maladroites : plus facilement infectées. Si l'hypothèse est juste, alors en modifiant le type de personnel qui intervient, je devrais obtenir une baisse de la mortalité. On essaye donc de réduire le nombre d'intervention d'étudiants mais on obtient une augmentation du taux de mortalité. 5eme hypothèse : en terre catholique, à l'époque, il était très courant de faire venir le prêtre à l'approche d'un décès. Entre les deux services, la disposition des pièces n'est pas les mêmes. Dans le S2, l'arrivée du prêtre passe inaperçue mais dans le S1, dès qu'une patiente est malade, il doit traverser toutes les chambres : traumatisme. Afin de mettre ces hypothèses à l'épreuve, S propose de faire rentrer le prêtre par une autre porte et jouer sur la discrétion afin de minimiser un éventuel état psychologique. Mais cela ne change rien, l'hypothèse est donc abandonnée. 6eme hypothèse : l'accouchement peut avoir lieu dans plusieurs positions, cela jouerait sur l'infection. Il propose d'examiner systématiquement les résultats en variant la position. Aucune modification du taux de mortalité. 7eme hypothèse : suggérée par un événement ; un de ses collègues médecins se blesse avec un scalpel lorsqu'il procédait à une autopsie, et meurent en présentant les mêmes symptômes que les femmes qui ont succombée à la fièvre. L'infection est lié à la présence de cadavres dans le même hôpital et le fait que les médecins qui interviennent dans le service 1 d'obstétrique sont par ailleurs en contact avec des corps lors d'autopsie ou de dissections. L'expérimentation sera alors la mise en place d'un protocole tel qu'un nettoyage rigoureux et systématique. Si cette hypothèse est la bonne, le taux de mortalité devrait chuter. Le taux du S1 chutera jusqu'à devenir inférieur au S2 et cette pratique sera mise en pratique dans tous les services. Cette recherche illustre la mise en oeuvre de la méthode expérimentale en tant que raisonnement et où l'on retrouve l'alternance entre observation et expérimentation. En tenant compte de l'hypothèse pour la mise en oeuvre d'une expérimentation, on obtient une baisse du taux de mortalité. L'hypothèse est donc validée par sa mise à l'épreuve. Après l'expérimentation, appelée par l'observation, on revient nécessairement à l'observation. Après avoir mis à l'épreuve une hypothèse, il faut prendre le temps de constater ce qu'il est résulte, être à nouveau dans une attitude passive. Il faut enregistrer ou « écouter « en se taisant. Ceci consiste en l'observation de ces résultats eux-mêmes. La plus grande qualité du savant est peut-être la lucidité, plasticité nécessaire pour adopter la bonne disposition. Le savant a créé une expérimentation, activement et volontairement, qui le rappelle à cette disposition passive, car ce qui l'intéresse, c'est de disposer de résultat pour les mettre en rapport avec son hypothèse. Cette expérimentation issue de la volonté du savant, il faut maintenant s'y rapporter sous le mode d'observation neutre. D'actif et créateur, il doit savoir se transformer en passif et observateur. Et, une fois seulement après avoir observé, son esprit reviendra. Le savant est quelqu'un qui exerce une forme de discipline à l'égard de lui-même car il sait qu'en laissant parler son esprit sans jamais le faire taire, il est sujet à des inventions de théorie. Pour faire comprendre le retour nécessaire à l'observation, Bernard fait écho à la Préface de la seconde éditio...

« entre les deux services.

Il semblerait que l’infection de la fièvre puerpérale soit plus développé dans un des services (S1 : 11,4% // S2 : 2,7%).

Le docteur S se demande comment expliquer ce décalage.

Mais cette recherche va devoir passer par la procédure expérimentale : alternance entre observation et expérimentation.

Point de départ : décalage que le docteur cherche à expliquer.

A partir de ce constat, il va produire un certain nombre d’explications possibles mais qui vont vite être écartées car ne sont pas valables.

1 ere explication : il pourrait y avoir une influence épidémique (environnement pathogène) ; or cette explication est écartées car les deux services se trouvent au sein du même hôpital.

2 eme hypothèse : façon dont les patientes sont accueillies ; « entassement » des patients dans les chambres du service.

Mais il n’y a pas de différences sur ce point entre les 2 services. 3 eme hypothèse : régime alimentaire moins favorable, de moins bonne qualité.

Cependant, les mêmes repas sont servis. A partir de ce point là, S va proposer des explications qui appellent une expérimentation active : 4 eme hypothèse : dans le S1, un personnel moins expérimenté serait responsable car, en faisant intervenir des étudiants, on exposerait des patientes à des manipulations maladroites : plus facilement infectées.

Si l’hypothèse est juste, alors en modifiant le type de personnel qui intervient, je devrais obtenir une baisse de la mortalité.

On essaye donc de réduire le nombre d’intervention d’étudiants mais on obtient une augmentation du taux de mortalité.

5 eme hypothèse : en terre catholique, à l’époque, il était très courant de faire venir le prêtre à l’approche d’un décès.

Entre les deux services, la disposition des pièces n’est pas les mêmes.

Dans le S2, l’arrivée du prêtre passe inaperçue mais dans le S1, dès qu’une patiente est malade, il doit traverser toutes les chambres : traumatisme.

Afin de mettre ces hypothèses à l’épreuve, S propose de faire rentrer le prêtre par une autre porte et jouer sur la discrétion afin de minimiser un éventuel état psychologique.

Mais cela ne change rien, l’hypothèse est donc abandonnée.

6 eme hypothèse : l’accouchement peut avoir lieu dans plusieurs positions, cela jouerait sur l’infection.

Il propose d’examiner systématiquement les résultats en variant la position.

Aucune modification du taux de mortalité. 7 eme hypothèse : suggérée par un événement ; un de ses collègues médecins se blesse avec un scalpel lorsqu’il procédait à une autopsie, et meurent en présentant les mêmes symptômes que les femmes qui ont succombée à la fièvre.

L’infection est lié à la présence de cadavres dans le même hôpital et le fait que les médecins qui interviennent dans le service 1 d’obstétrique sont par ailleurs en contact avec des corps lors d’autopsie ou de dissections.

L’expérimentation sera alors la mise en place d’un protocole tel qu’un nettoyage rigoureux et systématique.

Si cette hypothèse est la bonne, le taux de mortalité devrait chuter.

Le taux du S1 chutera jusqu’à devenir inférieur au S2 et cette pratique sera mise en pratique dans tous les services.

Cette recherche illustre la mise en œuvre de la méthode expérimentale en tant que raisonnement et où l’on retrouve l’alternance entre observation et expérimentation.

En tenant compte de l’hypothèse pour la mise en œuvre d’une expérimentation, on obtient une baisse du taux de mortalité.

L’hypothèse est donc validée par sa mise à l’épreuve.. »

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