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Epicure et le plaisir

Publié le 17/11/2011

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epicure

Ses lettres contiennent des phrases comme: «Je vibre de plaisir corporel quand je vis de pain et d'eau, et je crache sur les plaisirs luxueux, non en tant que tels, mais à cause des inconvénients qui les suivent.«. Cette citation nous indique nettement qu'Epicure appelait plaisir une jouissance ou approbation de sensations assez banales, sans rien d'exotique, et dont tout le raffinement venait de la manière dont Epicure les recevait.


epicure

« de se conduire consiste en ,t~~ .e~~~e!:~~ ~.SJ.U(!l'on ~ ~ime, en évitant tous les ennuis que l'on peut.

En fiüt, on peut considérer que la morale d'Epicure nous enseigne non seulement comment atteindre les plaisirs, mais aussi comment éviter les souffrances.

Si on s'engage dans une chasse aux sensations, qui ruinera notre corps et notre âme, et mènera à la souffrance, alors Epicure voit cette vie comme mauvaise.

Or, certains plaisirs sont manifestement suivis de souffrances, Epicure les écarte donc comme mauvais, et ne veut accepter que les autres plaisirs.

Epicure qualifie de «dynamiques» (dyn=mouvement) les mauvais plaisirs, parce qu'ils se transforment vite en souffrances.

Selon lui, le plaisir sexuel, entre autres, serait dynamique, car il est plutôt suivi de fatigue, de dépression et même de remords.

D'autres plaisirs dynamiques seraient la voracité qui mène à l'indigestion, le goût des honneurs qui attirent l'envie et les ennuis, la boisson qui donne des maux de tête et des cirrhoses, le mariage qui donne des disputes, etc.

De sorte qu'Epicure recommandait, et vivait lui-même une existence que nous qualifierions de très ascétique.

Au fond, la doctrine d'Epicure est qu'il vaut mieux éviter de chercher son plaisir dans les sensations agréables, car elles mènent tôt ou tard à la souffrance morale ou physique.

Par contre, il y a des plaisirs mieux avertis, les plaisirs «statiques» (stat =état, immobile) qui, comme l'amitié ou la philosophie, mènent à un état durablement agréable, et donc bon.

Hédonisme psychologique et hédonisme moral.

La philosophie du plaisir, dont Epie ure est un représentant, a deux aspects distincts: l'aspect psychologique et l'aspect moral.

En tant que :E~Y~ .!!.~!~_gi~, elle prétend décrir.J! _,!.!t.prévoir la marü~xe dont les hommes se corn portent: ils cherche­ faréiit le plaisû :: -·Eîi -- tant que !JlQrale, l'hédonisme prétend indiquer ce.

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Développons chacun de ces aspects de l'hédonisme.

··· · · · Selon l'hédonisme psychologique, toute action est faite en vue de la recherche du plaisir: Qu'un homme soit un ermite ascétique, un ambi­ tieux ou un jouisseur, dans tous les cas il agirait ainsi par avidité pour le plaisir, et par crainte de la souffrance.

Cette opinion est attribuée par Aristote à un de ses contemporains, *Eudoxe, un grand mathématicien: «Quant à Eudoxe, il pensait que le plaisir est le principal bien, car il voyait que tous, rationnels ou irrationnels, y tendaient; et il soutenait que, puisque ce qui est le choix de tous doit être bon et le meilleur pour la plupart, le fait que tous soient attirés vers la même chose prouvait que cette chose est la meilleure pour tous -Car chacun, disait-il, trouve ce qui est bon pour lui comme il fait pour son alimen­ tation, et ainsi ce qui est bon pour tous et l'objet de leurs vœux est leur principal bien.». »

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