Épicure, Diogène et Sextus Empiricus

Élevé à Samos, Épicure a commencé de philosopher dès ses 14 ans. Il a peut-être été l'élève de Pamphile et de Xénocrate. Il a enseigné à Lampsaque, à Mytilène et à Athènes, où en 306 il acheta pour 80 mines un jardin qui, comme le portique POecile, le bois d'Akademos et le Lycée, est devenu l'un des lieux où la philosophie s'est inventée. D'emblée, à propos d'Épicure, c'est Nietzsche qu'il faut citer : "L'Épicurien choisit lui-même la situation, les personnes, voire les événements qui conviennent à son caractère intellectuel, irritable à l'extrême ; il renonce à tout le reste, c'est-à-dire à presque tout, car ce serait pour lui une nourriture trop forte et trop lourde. Le Stoïcien, en revanche, s'exerce à avaler pierres et vermines, éclats de verre et scorpions sans faire le dégoûté ; son estomac doit finir par être indifférent à l'égard de tout ce qu'y déverse le hasard de l'existence... Pour des hommes soumis aux improvisations du destin, pour ceux qui vivent dans des époques violentes et qui dépendent de la brusquerie et de l'humeur changeante d'autrui, il se peut que le stoïcisme soit fort à recommander. Mais celui qui croit à peu près savoir que le destin lui permet de filer un long fil, fait bien de s'installer à l'épicurienne ; tous les hommes qui se destinent au travail intellectuel l'ont fait jusqu'ici.