Epictète, Entretiens, II, 10.
Publié le 25/06/2013
Extrait du document
Question 1 : Pourquoi l’homme n’a-t-il rien de supérieur à sa volonté ? §1
«
d’avoir conscience de sa condition face au destin.
Le destin peut s’apparenter à ce qu’Epictète
appelle le « gouvernement de Dieu » (3) .
L’homme a également conscience de « l’enchainement
universel » (ligne 10), c’est -à-dire du fait que la nature soit nécessairement parfaite, et qu’ainsi,
quand elle vient à disparaitre, c’est toujours pour renaitre de la même manière.
L’homme a
conscience de cette perfection.
C’est ce qui le pousse à vouloir agir conformément à la nature.
Les
« autres vivants », eux, n’ont aucune connaissance de c ela.
La nature a seulement placé en eux le
désir de la conservation de soi.
Si les individus agissent selon leur nature propre, c’est par la pure
impulsion première : c’est ainsi qu’un oiseau en bonne santé volera nécessairement.
Tous les être -
vivants, ani maux, plantes, hommes, sont poussés par la nature à se conserver eux -mêmes.
Mais l’homme, contrairement aux animaux ou au végétaux, a conscience que Dieu est à
l’œuvre dans la nature, qu’il est le pneuma qui traverse et anime toutes choses , qui leur donne soit
une psuché (âme des êtres capables de sentir et de se mouvoir), soit une phusis (âme des réalités
vivantes) soit une hexis (âme des objets inanimés) .
L’homme a conscience que Dieu est le principe
actif, la raison qui constitue la réalité.
Cette prise de conscience n’est possible que grâce à la raison .
L’homme va alors vouloir vivre
selon cette nature.
Il va tout d’abord vivre selon sa propre nature, c’est -à-dire la nature humaine :
l’homme a une psuché, une âme, qui contient une partie hégémoniqu e, directrice qu’est la raison.
Donc de ce point de vue, vivre selon la nature humaine c’est vivre d’une manière raisonnable : il faut
que je préfère par exemple la santé à la maladie.
Mais l’homme veut aussi vivre selon la Nature telle
qu’elle est à l’œuv re dans les évènements qui se produisent hors de lui, sur lesquels il n’a pas
d’emprise (les causes auxiliaires) .
Cela va pousser l’homme à accepter ce qui ne dépend pas de lui,
car la Nature est nécessairement bien faite.
Si je suis malade malgré le fait que j’ai agis en vue d’être
en bonne santé, il faut que je l’accepte du point de vue de la Nature.
Tout ce qui arrive est dans
l’ordre des choses, je n’ai pas à m’insurger contre cela.
L’animal, lui, n’a pas cette attitude éthique
d’acceptation volontaire de ce qui lui arrive.
Il ne fait que subir ce qu’il ne maitrise pas , vouloir l’utile
et fuir ce qui lui est directement nuisible.
L’animal n’anticipe pas .
Le comportement des vivants
(excepté l’homme) est purement instinctif , leurs impulsions et réactions ne sont pas rationnelles .
L’homme, lui, veut et accepte ce qui ne dépend pas de lui, quoiqu’il puisse arriver.
La raison lui
indique ainsi ce qui au contraire, est en son pouvoir : sa volonté, sa disposition d’esprit , ses
orientations, ses préférences, etc .
Cette conscience de ce qui est en son pouvoir donne à l’homme
plus de pouvoir : il sait sur quoi il peut agir et ce qu’il faut anticiper pour ne pas subir de
désagrément.
Car la raison pousse l’homme à vouloir être heureux et donc à agir selon sa nature –ce
qui revient à agir selon la vertu- quand l’animal, lui, ne cherche qu’à survivre.
Cela explique que l’homme soit une « partie maitresse » du monde et que l’animal, lui, ne
soit qu’une « partie destinée à servir ».
Question 3 : Expliquez le paragraph e 4.
Après avoir constaté que l’homme est un être « qui n’a rien de supérieur à sa volonté » (1)
qui se distingue des autres êtres « selon la raison » (2) et qui est « une partie maitresse du monde »
(3), Epictète va nous dire, dans ce quatrième temps, qu elle est la place de l’homme dans la nature,
en nous montrant par analogie quelle est la place d’un bon citoyen dans une Cité.
Epictète nous donne ainsi les différentes caractéristiques d’un bon citoyen.
L’auteur
commence par nous donner une définition négative (ce qu’un bon citoyen n’est pas) : il ne doit avoir
aucun avantage par rapport aux autres citoyens ; il ne doit pas décider seul et en fonction de soi.
»
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