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Entre croire et savoir, faut-il choisir?

Publié le 06/02/2005

Extrait du document

Elle est une opinion qui suppose des règles indubitables pour régir la vie des hommes, sans que pour autant le « bien fondé » de ces règles soient démontrable. Pour Spinoza, les superstitions sont le résultat du besoin irrépressible de l'homme de connaître. Les hommes, sans la connaissance de ce qui les détermine sont soumis à la crainte de l'inconnu en toute chose, y compris en eux même. C'est cette crainte existentielle qui les pousse à chercher, à trouver de force, un sens au monde qui les entoure : « Si, pendant qu'ils sont dans un état de crainte, il se produit un incident qui leur rappelle un bien ou un mal passés, ils pensent que c'est l'annonce d'une issue heureuse ou malheureuse et pour cette raison, bien que cent fois trompés, l'appellent un présage favorable ou funeste. » (Spinoza, Préface du traité théologico-politique.)   Les hommes pour apaiser le désir de connaître, leur inclination naturelle à détenir le savoir, se forgent même des fictions que l'on nomme également opinion. b) L'opinion ne trouve de fondement que dans la croyance dans l'existence de son fondement, le savoir lui, met cette croyance en doute : il en nie le « bien fondée » pour pouvoir l'interroger, et formuler des hypothèses, dont-il tentera par la suite de démontrer par l'exercice de la raison, la vérité ou la fausseté. L'esprit scientifique interdit donc d'avoir une opinion sur une question que l'on ne sait pas poser et donc interroger convenablement. L'opinion, en tant qu'elle tient pour vrai « sans raison », qu'elle se pose comme incritiquable, comme réponse sans question, est donc un obstacle à l'activité elle-même du savoir. c) Le savoir se constitue, au dépens de la croyance, si par là on entend une superstition ou une opinion.

« « Si, pendant qu'ils sont dans un état de crainte, il se produit unincident qui leur rappelle un bien ou un mal passés, ils pensent quec'est l'annonce d'une issue heureuse ou malheureuse et pour cetteraison, bien que cent fois trompés, l'appellent un présagefavorable ou funeste.

» (Spinoza, Préface du traité théologico-politique.) Les hommes pour apaiser le désir de connaître, leur inclination naturelleà détenir le savoir, se forgent même des fictions que l'on nommeégalement opinion. b) L'opinion ne trouve de fondement que dans la croyance dansl'existence de son fondement, le savoir lui, met cette croyance endoute : il en nie le « bien fondée » pour pouvoir l'interroger, et formulerdes hypothèses, dont-il tentera par la suite de démontrer par l'exercicede la raison, la vérité ou la fausseté.

L'esprit scientifique interdit doncd'avoir une opinion sur une question que l'on ne sait pas poser et doncinterroger convenablement.

L'opinion, en tant qu'elle tient pour vrai« sans raison », qu'elle se pose comme incritiquable, comme réponsesans question, est donc un obstacle à l'activité elle-même du savoir. c) Le savoir se constitue, au dépens de la croyance, si par là on entend une superstition ou une opinion.

Pourrépondre à l'angoisse existentielle de l'homme, pour répondre à son besoin de certitude sur le monde, rien ne vaut lesavoir qui doit donc être choisis au dépens de la croyance. Problème : Il semble exister au moins une autre croyance qui soit irréductible à une opinion en ce qu'elle repose nonpas sur une certitude non démontrée mais sur un pari (Pascal) : La croyance en Dieu. Transition : Comment alors comprendre le rapport entre le savoir et la croyance, comprise comme pari existentiel sur l'existence de dieu ? 2.

Entre Savoir et Croire en Dieu, rien n'oblige à choisir. Sur la question du sens du monde Kant reconnais : « J'ai du abolir le savoir pour lui substituer la croyance.

» (Kant,Critique de la Raison Pure) a) Nous l'avons vus le savoir pose, interroge, vérifie, se construit des vérités argumentées et donc éventuellementréfutables.

Mais la croyance en dieu, la foi, la raison ne peut par ces procédés, la tester, en définir la vérité ou lafausseté, car l'existence de Dieu ou sa non-existence est absolument indémontrable : elle est un sentiment, uneintuition, pour le croyant lui même elle n'est pas une certitude. b) La croyance en Dieu ne repose pas sur une certitude non démontrée, mais sur un pari tel que Pascal l'a montré : « Vous avez deux choses à perdre : le vrai et le bien, et deux choses à engager : votre raison et votrevolonté, votre connaissance et votre béatitude; et votre nature a deux choses à fuir : l'erreur et lamisère.

Votre raison n'est pas plus blessée, en choisissant l'un que l'autre, puisqu'il faut nécessairementchoisir.

Voilà un point vidé.

Mais votre béatitude ? Pesons le gain et la perte, en prenant choix que Dieuest.

Estimons ces deux cas : si vous gagnez, vous gagnez tout; si vous perdez, vous ne perdez rien.Gagez donc qu'il est, sans hésiter.

» Ce n'est pas parce qu'il la tient pour certaine que le croyant croit en l'existence de dieu, mais parce qu'il lui sembleque sans elle son bonheur (sa béatitude) est compromise.

Il suffit que celui qui ne croit pas en Dieu, ne recherchepas la béatitude dans l'autre monde, mais le bonheur sur terre pour qu'il soit justifier de ne pas croire en dieu, ilcroira à ce qui pour lui donne un sens à la terre. c) Il n'est pas utile de choisir entre savoir et croire parce que leurs objets diffèrent, le savoir tente de connaître leslois qui permettent au monde de fonctionner, la croyance (en dieu mais plus généralement dans la possibilité d'unbonheur) tente de donner à ce même monde un sens.

Le premier traite des règles qui découlent de la nature etobligent tous les individus, l'autre du bonheur qui est une affaire subjective. Transition : Si croire et savoir sont irréductibles quant à leurs objets, si les règles de la nature et le sens de la terre sont irréductibles, comment pourrait-on comprendre que certains place dans la conduite de leurs actions selonleur nature, dans l'exercice du savoir appliqué à soi, le bonheur ? Pourquoi, certains parmi les plus grands sages,placent dans le savoir la condition de leur bonheur ?. »

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